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Princesse aime princesse, à partir de 7 ans
Titiritesse, de Xerardo Quintia, illustrations de Maurizio A. C. Quarello
OQO Éditions, 2007, 44 p., 14 €.
mercredi 18 août 2010
Un album simple et sympa sur le thème en passe de s’imposer comme un nouveau stéréotype, de « princesse aime princesse » ou de « prince n’aime pas les princesses » (c’est la mode du moment). Les dialogues délirants sont bien relayés par les illustrations oniriques de Maurizio A. C. Quarello.
Résumé
Au royaume d’Avant-hier, la princesse Titiritesse vit coincée entre son père débonnaire et sa mère vieux jeu qui veut la marier. Elle quitte le royaume à l’aventure, et passe la frontière avec le royaume d’Après-demain, discrètement marqué par un blason arc-en-ciel. Aidée par l’âne Buffalet, elle aide le roi à sauver sa fille Wendoline des griffes de l’ogre Avalesix Duncoup, ce qui ne pose aucun problème, car il suffit de proposer un pull audit ogre, qui de plus s’engage à devenir végétarien (comme quoi les ogres mâles ne sont plus ce qu’ils étaient). Les deux princesses chevauchent l’âne, mais voilà-ti pas qu’un coup de foudre les saisit, sous la forme d’une « brise joueuse ». Elles voyagent dans des rêves, notamment un « rêve bleu » où elles s’embrassent sur la bouche : « un baiser sucré comme du miel ». De retour au royaume d’Après-demain, les princesses se marient avec la bénédiction du roi. La reine mère vieux jeu est facilement décoincée grâce au mot magique donné par un inventeur de mots rencontré dans un rêve. Et nos deux princesses repartent pour de nouvelles aventures.
Mon avis
L’originalité de l’album (comme dans Prinçusse Klura et le dragon, de Tormod Haugen) est que la jeune héroïne n’attend pas passivement que son destin s’accomplisse, elle va au-devant de lui. Ainsi, la revalorisation du statut de la femme va-t-elle de pair avec celle du couple lesbien. On apprécie aussi le ton léger, rehaussé par l’humour. Comme toujours dans les meilleurs albums, les illustrations prolongent le texte. Ainsi le baiser est-il échangé dans un coffret qui ne semble contenir que les têtes des princesses. Histoire de dire aux éventuels censeurs qu’il ne s’agit pour l’instant que d’amour, et qu’on y reviendra plus tard. Raison pour laquelle les deux princesses s’enfuient sur l’âne après leur mariage, « à la recherche du rêve bleuté, qui était dans le coffret »… et le livre se ferme sur une pudique feuille de vigne cordiforme ! On note aussi que les porteurs de la sedia royale sont noirs, et que les auteurs n’ont pas estimé nécessaire de terminer sur une tarte à la crème sur ces pauvres princesses tellement malheureuses de ne pas pouvoir donner d’enfant à la malheureuse reine mère… on ne leur en veut pas, bien au contraire !
– Cet ouvrage bénéficie du label « Isidor ».
– Visiter le site de l’illustrateur Maurizio A. C. Quarello. Dans le genre « revisitons les contes de fées », lire les critiques de Prinçusse Klura et le dragon, de Tormod Haugen et de La Princesse qui n’aimait pas les princes, d’Alice Brière-Haquet & Lionel Larchevêque.
Voir en ligne : Site de l’éditeur OQO
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