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Lunettes de piscine Décathlon : délit flagrant d’obsolescence programmée.
dimanche 17 mars 2019
Depuis plusieurs années, choisir des lunettes de natation était enfin devenu un jeu d’enfant. La marque Décathlon avait mis en avant dans ses rayons des lunettes universelles en matière plastique souple monobloc jaunes à un prix défiant toute concurrence (moins de 2 €), sous la marque « Nabaji » (à gauche sur la photo). Il suffisait de les enfiler, de cracher dedans pour éviter la buée, de chasser l’air en les appuyant sur l’entourage des yeux, et l’on pouvait nager sans interruption une heure sans avoir à les repositionner ou à s’occuper de la buée. Le réglage de la sangle se faisait une fois pour toutes, cela ne bougeait plus. Enfin le progrès fournissait ses preuves… Cerise sur le gâteau : ces lunettes étaient inusables, et au lieu d’avoir à les changer deux fois par an (je suis un nageur très régulier) on pouvait les conserver un an ou deux.
La bonne nouvelle ne tarda pas à se répandre dans les bassins, et lunettes jaunes de se répandre comme une traînée de poudre au-dessus des maillots noirs. En effet, pour une raison étrange, le noir et le bleu marine semblent les deux seules couleurs autorisées pour les maillots de bain hommes fabriqués en Chine pour Décathlon et les autres grandes marques de distribution de sport, en y ajoutant le rose bonbon pour les femmes, comme si les piscines étaient des cimetières, ce qui rend d’autant plus étrange le choix du jaune pour ces lunettes révolutionnaires.
Hélas ! Les financiers de Décathlon ont dû s’alarmer de ce succès. Le mois dernier, voilà-ti pas que je les oublie dans les douches et qu’un coquin me les pique au lieu de les rendre aux maîtres nageurs. Qu’à cela ne tienne, je file au magasin, et là je tombe sur des lunettes au même prix (1, 6 €) et de même couleur (à droite sur la photo), mais je flaire immédiatement le problème : le plastique est plus dur. Et cela ne manque pas : même en appuyant comme un malade sur les yeux, elles ne sont pas étanches, et je dois les repositionner toutes les minutes, je me prends de l’eau dans les yeux et il est impossible de faire mes longueurs. Nous voilà revenus dix ans en arrière. Les aigrefins de Décathlon ont donc volontairement décidé une « obsolescence programmée » : ils ont pris la décision de supprimer un modèle parfait par de la merde.
Retournant dans un magasin Décathlon à Turin puisque j’étais de passage en Italie, j’ai constaté que les mêmes lunettes à la noix y étaient proposées au même prix. En y regardant de plus près, j’ai constaté que dorénavant Décathlon est revenu à ce qui existait précédemment, mais sous sa propre marque, et vous propose dans ses rayons dix modèles différents entre lesquels vous devrez hésiter longuement, avec une échelle de prix de 3 à 15 € à peu près. Alors vous finissez un peu au hasard par prendre celles-ci, et elles ne vont pas, alors vous rachetez celles-là. Et puis au lieu d’être monobloc, on est revenu aux modèles avec système de fixation du pont sur le nez, qui casse invariablement au bout de six mois, définition même du principe d’« obsolescence programmée ». Toutes les autres marques de distributeurs et de fabricants, qui sous-traitent sans doute avec les mêmes usines chinoises, proposent la même merde chère, alors qu’on sait dorénavant qu’il est possible de fabriquer pour un coût dérisoire des produits parfaits.
Bref, puisse cet article tomber sous les yeux d’une association de consommateurs. Quant à moi, j’ai retrouvé la paire que j’avais laissée chez mes parents pour le week-end, et je l’utiliserai jusqu’à ce que mort s’ensuive, tout en boycottant cette marque. De toute façon j’ai horreur d’être transformé en panneau publicitaire avec leur manie d’inscrire leurs marques en gros sur la partie visible de ce qu’ils vendent. Sur les chemins de randonnée du monde entier cela confine au ridicule. Si vous connaissez un autre plan, merci de m’informer !
En 2020, je découvre que la marque Intersport a comblé la lacune créée par Décathlon, avec des lunettes au prix modique de… 1,59 € ! Je les ai utilisées entre juillet et septembre, avant que le gouvernement fasciste nous interdise à nouveau de faire du sport. J’avais eu un problème à l’achat à cause de la crétinerie du service Marketing. Comme à la SNCF, ces gens sont tellement cons qu’ils se forcent à imposer des abréviations incompréhensibles alors même qu’il y a largement la place sur l’emballage d’écrire le mot entier. Ainsi vous pouvez voir sur la photo qu’au lieu du mot « adultes », on a écrit « Ad. », pour moi abréviation en anglais (la langue de cet emballage est l’anglais, ce qui est à mon avis illégal) du mot « advertisement », publicité ! J’avais dans un premier temps acheté sans m’en rendre compte le modèle « Jr », ce qui voulait dire « junior » sans doute. Comment se peut-il que tant de crétinerie et d’absence de sens pratique, de simple bon sens, soit toujours si majoritaire chez des gens de niveau bac + 2 en 2020 ?