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Whirlpool fabrique & vend de la camelote en toute impunité.
vendredi 15 mai 2020
J’ai acheté en juin 2014 un réfrigérateur de la marque Whirlpool, pour remplacer une antiquité de la marque Brandt je crois. Bien que je sois plutôt un décroissant (j’ai à peine un smartphone dont je ne sais pas me servir, mon ordi est obsolète (il date de 2012 !), je ne possède ni micro-ondes ni cafetière électrique ou truc à capsules, etc.), je souhaitais quand même remplacer le « freezer » (qui fonctionnait toujours parfaitement) par un compartiment congélateur. J’avais donc acheté le truc je crois chez Darty, en choisissant surtout la bonne dimension, me fichant de la marque. Sachant qu’il existait une loi contre l’obsolescence programmée depuis 2015, j’avais confiance.
Voilà ce que j’ai écrit sur cet objet dans mon roman M&mnoux paru en 2018 :
« Jusqu’à l’année de rédaction de ce livre, j’ai également toujours utilisé le même réfrigérateur qui a mon âge & a toujours fonctionné parfaitement & aurait pu fonctionner encore longtemps. Son cœur ronronne comme le mien, c’est-à-dire comme un réacteur d’avion ; seule l’apparence intérieure & extérieure a pris des rides & je me suis résigné à le changer pour un machin moderne à cause des accessoires en plastique qui ont pour ainsi dire quelques cernes sous les yeux – comme moi. Le nouveau a une porte qui ferme plus ou moins, alors que le vieux avait un système aimanté efficace qui le refermait sans qu’on eût besoin de claquer la porte. Les accessoires fournis avec le nouveau réfrigérateur ont commencé à se détériorer au bout de quinze jours ! »
J’avais donc calé le truc pour qu’il reste fermé, et sans égaler l’aimant parfait de l’ancien, ça allait mieux. Par contre le dispositif pour enclencher automatiquement la lampe est toujours mal enclenché, il met une minute à se mettre en branle, et cela dès le début. Ce n’est donc pas obsolescence programmée, mais défaut de conception, pour des détails parfaitement maîtrisés depuis des dizaines d’années. Un bidule en-dessous (photo 1) a été le premier à casser net, dès les premiers jours. Puis ce fut la poignée en plastoc qui se cassa. On voit sur la photo 2 que je l’ai recollée (en haut à gauche). Enfin, le coup de grâce, en plein confinement coronavirus, c’est la poignée du portillon du compartiment congélateur, une autre merde en plastique, qui a cassé net, et là c’est le truc rond qui enclenche le machin, et toute réparation était impossible (photo 3). En attendant la fin du confinement, j’ai utilisé une manique pour bloquer la porte, car ils ont fait en sorte que si la poignée casse, on ne puisse plus s’en servir (au lieu d’avoir une poignée taillée dans la matière, faire une charnière en plastique c’est très malin).
Comme ce n’est pas le mécanisme essentiel du produit, les faisans qui dirigent cette boîte sont tranquilles. Ils fabriquent sciemment de la merde tout en sachant qu’on ne peut pas les attaquer, car qui prouve que je n’ai pas maltraité ce frigo. Il y en a bien qui tapent sur leur femme, je n’ai pas de femme, je me défoule sur un frigo !
Donc j’utilise l’arme du pauvre, je leur fais de la pub : si vous voulez acheter de la merde, achetez du Whirlpool chez Darty ! Le distributeur est aussi responsable : je les pense parfaitement capables de savoir quelle est la qualité de leurs produits.
J’ai erré désespérément sur Internet et dans les rares magasins (qui en fait appartiennent tous aux mêmes groupes et proposent la même camelote). Ayant un problème de dimension maximale qui n’est pas standard, je ne trouve que de la camelote encore pire et pas à la même taille. Je croyais naïvement que même en payant très cher on pouvait avoir des frigos à peu près de toutes les tailles, eh bien pas du tout, ou alors ce sont des mastodontes bien trop grands pour la place dont je dispose, ou des frigos de nains, bien trop petits. Quant aux pièces détachées, alors déjà on met très longtemps pour trouver le modèle du frigo, qui est caché derrière… le bac à légumes, puis le nom de la pièce (porte ? portillon ?), avec un moteur de recherche qui vous égare volontairement parmi 16 000 pièces de rechange. Et quand j’ai fini par le trouver, cela fait plus de 100 € pour avoir un bout de plastoc, que je vais peut-être casser en le posant, que je vais peut-être devoir longuement réclamer à la poste… alors qu’il me semble que le réfrigérateur lui-même devait faire dans les 300 €. C’est se moquer du monde, mais comment se fait-il que les politiques qui ont pondu une loi sur l’obsolescence programmée n’aient pas prévu cette ruse très vieille (les constructeurs automobiles faisaient de même) ? Sur des sites de pièces détachées on trouve un peu moins cher, mais on n’est jamais sûr que ça ira, d’autant que sur la référence du produit à 7 ou 8 caractères, il en manque toujours un, qui fait que vous n’êtes jamais sûr et certain qu’il s’agit de la bonne pièce. Donc que faire, acheter ce bout de plastoc à 100 € ou changer le tout, pour se retrouver avec une autre camelote du même genre. Quand on manipule les réfrigérateurs dans le magasin, on est effaré par les poignées qui branlent, les joints qui semblent devoir se déchirer si on ouvre la porte un peu vite. Comment peut-on en être arrivé là, quand il y a 60 ans on savait faire des trucs qui duraient 50 ans ? Ajoutons l’extrême difficulté de choix sur les sites, où le critère des dimensions est souvent ignoré (alors que dans un petit appartement de grande ville, c’est primordial), et il vous faut donc cliquer fébrilement pendant des heures pour vérifier la taille de chaque modèle… Combien peu de gens ont le sens pratique ! Mais consommons, consommons !
J’avais fini par jeter mon dévolu sur un réfrigérateur deux portes d’une taille un peu inférieure qui puisse rentrer dans la niche que j’ai chez moi, à un prix moyen qui me permettait de supposer que c’était moins de la camelote. Je l’avais commandé chez Boulanger, avec un délai de livraison de 3 semaines. À la veille de la date de cette livraison, un coup de fil, un dimanche, m’apprend que le produit ne sera pas livré suite à un problème qu’ils sont incapables de préciser. On me demande si je veux être remboursé ou maintenir la commande, en précisant qu’ils ne savent pas combien de temps ça peut durer. Vu à quel point j’avais eu de mal à trouver ce modèle idéal, je maintiens. Hélas, 15 jours plus tard, aucune nouvelle. Je les appelle et tombe sur un centre d’appel, où on me fait poireauter longuement avec un message en boucle seriné par une voix féminine que j’entends 200 fois en 5 minutes (avez-vous remarqué à quel point les messages enregistrés débiles, que ce soit sur les serveurs ou dans les transports, le sont souvent par des voix féminines ?). Excédé, je raccroche et envoie un message par l’usine à gaz du site pour demander le remboursement. Ayant eu la réponse, je renouvelle mes recherches avec le n° de modèle précis, et finis par tomber sur un distributeur peu connu, dans les pages 3 ou 4 de Google, qui en aurait 2 en stock, et pour un prix un peu en-dessous. Je commande avec succès, mais suis inquiet de la réalité des faits. Quelques heures plus tard, je reçois un coup de fil d’un être humain, que je rate. Je rappelle le lendemain et tombe sur le même être humain (voix très reconnaissable) qui semble travailler dans le magasin en question, et me propose un rendez-vous pour dans 3 jours, car l’appareil doit être livré au magasin la veille. Je n’en reviens pas : pas de centre d’appel, pas de « tapez 2, tapez 3 », et un service si rapide ! Cette chaîne de magasins que je ne connaissais pas s’appelle « Extra ». Les livreurs arrivent 2 minutes avant l’heure prévue, et le chef est un jeune asiatique super mignon (avec masque), gentil comme tout et compétent, qui travaille juste pour ce magasin. Il met en place le machin, proprement et méticuleusement, et reprend la merde que j’avais avant. Comme il a les mains occupées, je lui glisse le pourboire dans la poche arrière de son jean ! Que n’ai-je osé lui proposer de revenir pour l’apéro !