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Lettre ouverte à M. Jean Castex pour la suppression de la règle du « rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile » fixée dans l’« attestation de déplacement dérogatoire ».

vendredi 6 novembre 2020

Monsieur le Premier ministre,

Vous nous « reconfinez » avec des règles plus souples que lors du premier confinement. Or nous retrouvons la même règle du « rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile » fixée dans l’« attestation de déplacement dérogatoire » uniquement pour l’« activité physique individuelle » ou « la promenade », alors qu’aucune des autres activités faisant l’objet d’une dérogation ne sont circonscrites à 1 km. Le ministre de l’Intérieur Darmanin a été surpris faisant un jogging en s’affranchissant de cette règle qu’il est chargé de faire respecter, c’est-à-dire qu’il se trouvait à bien plus de 1 km de son domicile, selon 20 minutes. Selon ce média, le ministère de l’Intérieur se serait justifié « en avançant des contraintes de sécurité », le fait de se protéger, je cite, d’« une éventuelle agression d’opportunité ». Le service de sécurité de Gérald Darmanin aurait donc « préféré le secteur du canal de Roubaix, moins fréquenté et fermé à la circulation ». L’article ne précise pas si Monsieur le Ministre faisait son jogging avec ses propres pieds ou en chaise à porteurs. Soit. Nous sommes habitués, nous le peuple, à constater que le gouvernement a une balance particulière pour peser ses propres actes, fort différente de la balance avec laquelle il pèse les nôtres. Je me souviens par exemple du ministre de la culture Riester qui s’exprimait ainsi dans Le Monde à propos de Roman Polanski : « Qui pouvait sérieusement penser [que ce trophée] n’aurait aux yeux du public qu’une signification artistique ? Qu’il ne serait pas perçu, par une grande partie de la population, en France et au-delà, sinon comme une insulte, du moins comme l’expression d’une indifférence à la souffrance de toutes ces femmes victimes de violences sexistes et sexuelles ». Une tribune de cent avocates féministes recadrait le ministre en rappelant à propos de Polanski, la présomption d’innocence et la prescription. Or quelques mois plus tard, votre gouvernement eut à essuyer coup sur coup deux affaires relatives à « la souffrance de toutes ces femmes victimes », l’affaire Griveaux et l’affaire Darmanin, qui n’entraînèrent bizarrement aucune déclaration de vos ministres en faveur de la présomption de culpabilité. Deux poids, deux mesures.

Après cette digression, j’en reviens à mon mouton. Le ministre de l’intérieur estime que pour sa sécurité, il peut s’affranchir des règles qu’il nous fait subir. Bien. Pour être clair, je parlerai de mon cas précis. Étant à la limite du surpoids, d’autant que votre communication délibérément terrifiante a tendance à me faire surconsommer de la nourriture avec moins d’exercice, je pratique actuellement, comme lors du premier confinement, le seul sport possible pour moi alors que les piscines sont fermées, le jogging. Pendant le premier confinement, alors que les jours allaient augmentant en luminosité, et alors qu’il y avait beaucoup moins de gens dans les rues et de circulation automobile que lors de ce 2e confinement allégé, je m’étais plié à cette règle absurde du kilomètre, et je m’étais élaboré un parcours fixe dans les XVIIIe et XIXe arrondissements, que je suivais à l’identique tous les deux jours. Au début j’avais fait deux chutes dues à des obstacles inconnus (dos d’âne et trou dans un trottoir), ce qui ne m’arrive jamais sur mon parcours habituel pratiqué hors confinement. C’est ce qui m’a incité à adopter un parcours unique dont je connaissais les moindres détails. La règle du « avant 10 h ou après 19 h » ajoutée un peu plus tard, augmentait la difficulté, surtout les jours de pluie, mais cette règle a été adoptée à une période où les jours allongeaient, ce qui laissait un peu de temps pour courir sans se casser la figure à cause de l’obscurité.
Il en va autrement de ce 2e confinement. Du fait de l’ouverture des écoles et de nombreuses activités professionnelles, il y a beaucoup plus de gens dans les rues et sur les trottoirs. Le nombre d’heures de jour diminue, il fait plus froid, il y a plus de pluie, et du fait du froid, même s’il ne pleut pas, le matin et le soir, les trottoirs sont humides et glissants, ce qui augmente le risque de chutes. J’ai donc décidé d’enfreindre sciemment cette règle absurde du 1 km, que le ministre de l’Intérieur juge lui-même dangereuse. Concrètement, je vais courir en partant de chez moi, en direction du nord de Paris, en l’occurrence sur le canal Saint-Denis ou sur le Canal de l’Ourcq, et je pense faire 5 ou 6 kilomètres en une heure, donc déborder de 1,5 à 2 km la règle du 1 km de rayon, plus adaptée à « la promenade » qu’au jogging. En revanche, je respecte scrupuleusement la règle de l’heure. Cela offre plusieurs avantages pour moi et pour les autres :
1er avantage : plus je m’écarte radialement du centre de Paris, moins il y a d’habitants au mètre carré, donc plus la distanciation physique est facile. Sur les boulevards extérieurs et sur les canaux ou dans le parc de La Villette, il n’y a quasiment jamais personne à moins de 20 m de moi. Et en me déportant vers la banlieue, je laisse plus d’espace aux habitants des quartiers centraux, encore plus serrés que nous, qui peuvent eux aussi espérer trouver un peu plus d’espace en s’écartant du centre.
2e avantage : la sécurité. Dans le quartier où j’habite, plus ou moins abandonné des services de Monsieur Darmanin, quand je rentre du travail à 18 h, je dois me frayer un passage entre les hordes de revendeurs de Marlboro disséminés entre le métro La Chapelle et la porte de La Chapelle, confinement ou pas. Je ne crois pas que le ministre lui-même oserait y faire son jogging. Une possibilité alternative serait que j’aille courir en faisant des ronds comme un écureuil en cage dans le seul parc public relativement grand du quartier, les Jardins d’Éole. Or ce parc récemment ouvert n’est pas pratique pour courir, et surtout il est infesté de groupes serrés de drogués, de « migrants », qui m’ôtent toute envie de le fréquenter, pour ma sécurité physique autant que sanitaire. J’ajoute que si j’étais une jeune femme, faire son jogging en tenue moulante devant des grappes d’hommes (quasiment aucune femme parmi ces usagers fort particuliers) serait encore moins sécurisant. Il n’y a pas que le ministre de l’Intérieur qui se pose des questions sur sa sécurité. Notez que je ne souhaite absolument pas qu’on ferme ce parc, au contraire : c’est bien mieux que ces traînards soient à l’intérieur, plutôt que d’être agglutinés sur le trottoir contre les grilles du parc, comme ce fut le cas pendant tout le 1er confinement, ce qui m’a fait modifier mon parcours. Car c’est cela aussi, courir dans le nord-est de Paris : éviter les endroits qui craignent.
3e avantage : si je cours dans les larges boulevards au nord de Paris, dans le Parc de la Villette et le long des canaux, je bénéficie de moins de pollution et d’un meilleur ensoleillement, donc de la fameuse vitamine D qui peut me prémunir d’une éventuelle infection, en l’absence de l’hydroxychloroquine à laquelle votre gouvernement fait tout pour m’empêcher d’avoir accès bien que je cotise depuis plus de trente ans à la Sécurité sociale. Dans les rues étroites où votre règle des 500 mètres m’enfermerait, je ne capterais à cette saison où le soleil est bas, que peu de ses rayons, et un maximum de gaz d’échappement. Et le soleil, comme le sport, c’est bon pour le moral, surtout quand on vit confiné dans un petit appartement qui ne bénéficie pas toujours d’une véranda de 40 m2 orientée plein sud.
4e avantage : en courant sur ces canaux, si vous supprimez cette règle absurde, nous y serions un peu plus nombreux, et donc nous causerions moins de risques de bousculades aux piétons sur les trottoirs. Ces piétons que les campagnes hystériques du printemps dernier de désignation des joggeurs comme boucs émissaires de l’épidémie rendaient parfois agressifs. Nous aussi, simples citoyens, avons parfois à nous prémunir d’« agressions d’opportunité ». Vous allez me dire que je pourrais faire des allers-retour, comme je vois le faire à certaines personnes dans le quartier, qui manquent bousculer des piétons chaque fois qu’elles font demi-tour. Si cela dure longtemps, permettez-moi de craindre pour leur santé mentale. En courant le plus possible en ligne droite, et en m’éloignant pendant 30 minutes de la cage en quoi vos mesures ont transformé mon appartement, j’ai plus de chance d’éviter de devenir fou, surtout si cela dure encore au-delà d’un mois.

J’ajouterai un détail qui rend cette mesure ubuesque : cette limitation à un rayon de un kilomètres n’est valable que pour l’item 6 de l’attestation dérogatoire, les activités physiques. Pour tous les autres items, il n’y a aucune limitation ! Et beaucoup de gens se trompent, d’ailleurs, y compris dans les milieux très diplômés. Il est bien évident que si l’école de vos enfants ou le supermarché local ou vos parents dépendants sont à 5 kilomètres, vous pouvez y aller. Or personne ne peut vous empêcher d’y aller à vélo (c’est plus écolo) ou en courant ! Il ne faut pas se tromper de case… Aucun principe de santé publique ne peut donc justifier cette limitation à 1 km réservée à un seul des 9 motifs dérogatoires.

Bref, en ces temps difficiles, je préférerais nettement que les services de Monsieur Darmanin ne perdent pas leur temps à calculer la distance que je parcours en une heure d’exercice physique qui m’est indispensable, mais qu’ils s’occupent des innombrables islamistes, vendeurs de Marlboro, joueurs de bonneteau et autres dealers qui, confinement ou pas, infestent le quartier où je vis et où moi, je paie des impôts. Je pense que partout en France, cette règle est aussi absurde, et d’ailleurs nos concitoyens dont le sport préféré est le roller ou le vélo auraient bien besoin d’une laisse un peu plus longue, et surtout de pouvoir s’exercer dans les endroits les plus vastes & aérés possibles, pour leur sécurité et celle des autres. Je note avec plaisir que cette fois-ci, vos services n’ont pas dupliqué l’autre mesure absurde de nous interdire l’accès à la nature à la campagne, et aux parcs & squares en ville.

Je vous demande donc, Monsieur le Premier ministre, de supprimer cette clause, et de vous concentrer sur l’essentiel de ce qui permettra de réduire le nombre de personnes hospitalisées et de décès. Je crois que Messieurs et Mesdames Douste-Blazy, Maraninchi, Raoult, Barzach, Perronne, Wonner, Toussaint, Fouché, Guérin, pourraient vous suggérer des mesures plus efficaces que celle consistant à nous obliger à courir comme des hamsters dans des cages.

Citoyen contribuable électeur Lionel Labosse.

Libre à vous de recopier cette lettre, d’en adresser un exemplaire à vos proches, et au premier ministre par le site dédié.

J’avais publié une première Lettre ouverte à M. Jean Castex pour l’abrogation du décret du 26 mars 2020 et pour la liberté de prescription de l’hydroxychloroquine, ce qui fut d’ailleurs fait quelques jours après la publication de ma lettre !

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Lionel Labosse