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Album de pédagogie médicale, tous niveaux

La Virée, vivre avec le VIH, de Jean-Louis Fonteneau et Laurand

éd. Bardet-Souchard, coll. Narratives, 2009, 32 p., gratuit

samedi 25 août 2012

Il s’agit d’un récit court, prétexte à apporter des informations pédagogiques sous la responsabilité du professeur Gilles Pialoux, spécialiste du VIH. Il prend place dans une collection déjà riches de BD sur les maladies, dans la collection Narratives. L’album contient une BD, une préface, un glossaire, et une liste d’adresses uniquement postales (!) d’associations. L’intérêt du récit est bien sûr limité, mais on doit saluer l’absence de dramatisation inutile, et les informations à jour sur le VIH (voir notre article). L’album est sponsorisé par un laboratoire pharmaceutique (Janssen), et est distribué dans le cadre paramédical et associatif.

L’histoire est fort simple avec des rebondissements peu crédibles : récemment en couple avec une femme et son enfant ado, Jérôme retrouve par hasard son ami de jeunesse Matteo, bourlingueur. Matteo est revenu à Marseille pour soigner tranquillement son infection au VIH. Jérôme est rappelé à la réalité : il avait jeté un voile d’oubli sur ses bringues de jeunesse. Il passe donc un test VIH, et le résultat est positif. Sa compagne réagit bien, et il entame un traitement, parce que la contamination est ancienne, et son taux de CD4 est à 180/mm3. On est un peu étonné du calme avec lequel Jérôme apprend sa séropositivité. Même à l’époque actuelle, il me semble difficile d’accueillir une telle nouvelle sans un effondrement provisoire total. L’autre aspect disons difficile à croire du scénario est l’ancienneté de la contamination et le taux de CD4 : avec une telle avancée dans l’impact du virus, il est difficile de croire qu’un homme de cet âge n’ait pas eu des alertes, et que son médecin ne lui ait jamais proposé de test, du moins le scénario fait-il l’impasse sur cet aspect ; mais il est vrai que ce n’est pas l’ambition de l’album de faire réaliste. Pour cela nous vous renvoyons au chef-d’œuvre que constitue Pilules bleues, de Frederik Peeters.
La préface de Gilles Pialoux dit l’essentiel en trop peu de mots : « Oui le préservatif est la meilleure méthode de prévention ! Oui la réduction des risques y compris sexuels est possible… etc. Même si d’autres pistes sont explorées çà et là : la circoncision en Afrique, la charge virale indétectable comme outil possible de prévention. » Quant au glossaire, il est au contraire trop fourni, et présente trop de notions hyper-pointues, dont beaucoup sont à mon humble avis totalement inutiles en plus de souffrir d’une formulation incompréhensible. Exemple : « Fitness : En anglais signifie « aptitude » ou « capacité », terme utilisé pour qualifier la capacité réplicative du VIH, explique, entre autres, que malgré des mutations de RESISTANCE apparaissent sur le génotype un traitement anirétroviral soit encore partiellement efficace (sic). Où l’on se rend compte que dans un cadre scientifique, l’incompétence orthographique et syntaxique rend un texte incompréhensible, surtout quand en outre on ne fait pas l’effort de se mettre au niveau du lectorat visé.

 Cet ouvrage bénéficie du label « Isidor ».

Label Isidor HomoEdu

Lionel Labosse


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