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« Ça fait un mois que je suis sur la gay-pride, et ça fait mal au cul » !
Entrevue avec Coyote (1962-2015)
Auteur de « Litteul Kévin » et de la série « Les Voisins du 109 »
mercredi 30 décembre 2009
Coyote, à qui j’ai eu l’occasion de remettre un « diplôme Isidor » pour le huitième album de Litteul Kévin n° 8, ainsi que pour Les voisins du 109, T2, « Samedi », s’est prêté au jeu de l’entrevue pour altersexualite.com. L’occasion de lui demander quelques précisions sur ses intentions, sur son esthétique, et de tout savoir sur ses collègues de bureau. Merci à lui de nous avoir parlé sans langue de bois, sans « coyotement correct », et avec beaucoup de passion. Pour la petite histoire, c’est la première fois que je réalise une « vraie » entrevue, enregistrée puis retranscrite, et enfin relue par l’auteur…
Coyote reçoit son diplôme « Isidor », le 30 septembre 2009, lors de la fête organisée pour la sortie de l’album, à la concession Harley-Davidson de Villiers-sur-Marne. Photo © Julien Le Toullec.
– Lionel Labosse, pour altersexualite.com : merci d’avoir accepté de répondre à cette entrevue. Es-tu d’accord pour dire que jusqu’aux années 2000 la bande dessinée pour enfants était rétrograde sur tout ce qui touchait à la sexualité et notamment l’homosexualité ? Le cas échéant, pour quelles raisons d’après toi ?
– En l’an 2000 il y avait déjà des trucs qui parlaient de sexualité et d’homosexualité, mais c’est tout simplement l’évolution des temps. Les choses bougent lentement ; l’homosexualité n’est légale en France ou aux Etats-Unis que depuis peu d’années, et j’ai entendu qu’en Inde ils essayaient de dépénaliser, comme si c’était quelque chose qui méritait de recevoir des pierres ! Ce n’est pas tellement le passage à l’an 2000, c’est que ça se fait doucement. On assiste au changement et aux évolutions, avec des trucs qui ne sont pas bons ; quand on voit comment les gamins vont faire un procès parce qu’ils ont pris une baffe… Quand j’étais môme, il m’est arrivé de prendre des coups de poing dans une école de curés, et quand j’en ai parlé à ma mère j’ai pris un aller-retour de baffes en plus, donc j’ai appris à fermer ma gueule… Il faut savoir que c’est en 1982 qu’ils ont légalisé le pantalon pour les femmes : on était encore dans un code napoléonien et cromagnonnesque ! J’espère qu’ils vont encore changer quelques règles, par exemple des lois des années 70 sur la consommation de certaines substances pourtant naturelles comme la marijuana, mais c’est un autre problème. Plus ça va aller, plus les gens vont faire des BD sur la sexualité, l’homosexualité. Zep a assuré. J’ai adoré son Guide du zizi sexuel. Il faut un enfant pour parler de sexe à d’autres enfants, avec des mots d’enfants, sans les petites fleurs, les abeilles, etc., on n’est plus là-dedans. On est en train d’assister à un tournant.
– Quel a été le déclic ?
– C’est difficile de parler de sexualité ; déjà, il ne faut pas que les enfants aient une sexualité. Et après, parler des pulsions que peuvent avoir des gamins qui pour une femme quand on est petite fille, qui pour un homme quand on est petit garçon, je ne sais pas si les BD doivent en parler ; c’est bien de préserver les enfants de la sexualité encore, mais il faut leur parler de l’homosexualité. Il y a des enfants qui découvrent cela parce que papa vient de quitter maman et il va vivre avec un autre garçon. Là il y a des choses à expliquer aux gamins et leur dire « oui, papa s’est cherché un moment, il n’a pas osé, et puis maintenant il assume sa préférence ». Ça fait des traumas pour les gamins, mais il faut savoir en parler le plus sainement possible. Il y a le sexe d’un côté et l’amour de l’autre. C’est pas que de la sexualité. On voit tout de suite deux mecs qui s’enculent, mais non, il y a aussi des sentiments, l’envie de vivre ensemble et de partager quelque chose. Il faut trouver les mots pour expliquer ça à des enfants, mais ce qui est certain c’est que nul n’est censé ignorer la loi, il faut leur apprendre qu’être homophobe, c’est mal. Dura lex, sed lex !
– Qu’est-ce qui t’a donné envie d’aborder les questions altersexuelles ?
– Dans ma famille proche, cousine et cousins, il y a des gays et lesbiennes, et ça a pu créer des tensions : ma grand-mère recevait tout le monde à Noël, mais quand elle a vu que les conjoints changeaient un peu trop souvent, elle n’a plus voulu voir les copains et copines. Comment faire comprendre ces choses à une femme de 90 ans mais qui fait déjà des efforts et qui a le poids du judéo-christianisme sur ses épaules ? Je lui dis qu’il n’y a pas que la sexualité dans homosexuel, altersexuel. Peut-être il faudrait trouver d’autres mots ? Je suis donc directement touché par le sujet. Ma cousine préfère les femmes, depuis toujours, et elle est un peu comme une sœur jumelle pour moi, je l’adore. Nous avons été conçus la même nuit et sommes nés le même jour… En nous voyant jouer, nos parents disaient d’elle que c’était un "garçon manqué", je trouvais l’expression blessante… Moi, c’était ma cousine et ma meilleure copine, dans le genre jeux, cabanes, conneries, bagarres… à l’époque on ne se posait pas de questions et on se foutait de celles des "grands"… Aujourd’hui, j’ai quelque chose de fort comme la BD pour faire passer des messages avec humour, du genre "aimons-nous les uns les autres". Je n’aime pas le mot tolérance : « Je te tolère, tu peux marcher devant chez moi, mais je ne te fais pas rentrer. » Acceptation, c’était le sujet des Voisins, et de Litteul Kévin aussi. Ce n’était pas un sacerdoce, mais je sentais ça comme un devoir pour qu’on sache que ce n’est pas une maladie.
– Comment tes derniers albums qui traitent d’altersexualité ont-ils été accueillis par les éditeurs, la presse, le milieu biker ?
– Les éditeurs étaient très contents. Qu’il y ait des Arabes, des noirs, que je parle de la gay pride, ils sont très contents. Les bikers aussi. Le seul reproche qu’on m’ait fait c’est d’apprendre qu’il y avait des gendarmes dans le « Sli-bar » [1].
– Comment as-tu travaillé cet épisode dans Litteul Kévin n° 8 ? Qu’est-ce qui est plus facile à dessiner : une Harley-Davidson ou une Sœur de la Perpétuelle indulgence ?
– Je ne veux surtout pas comparer une moto à un être humain, mais disons que pour une moto il y a beaucoup de détails. Pour les sœurs, j’ai eu grand plaisir à les dessiner, et j’aurais voulu en dessiner plus. Elles sont très intéressantes par la diversité du détail, les chapelets, les fringues, le maquillage. J’ai travaillé d’après des photos de gay pride prises par mon cousin, gay lui aussi. C’est tellement mieux de dessiner des gens qui existent vraiment. Ce n’est pas un point de vue mercantile : « les deux que j’ai dessinés là, ils vont acheter mon album et l’offrir à leurs amis » ! Non, c’est pour être juste. J’ai du mal avec certains collègues à moi de l’école franco-belge, qui ont appris à dessiner avec Franquin et qui continuent à dessiner des képis aux flics alors qu’ils ont des casquettes depuis vingt ans et qui mettent encore des Deux-Chevaux et des 4 L ! Donc j’ai utilisé de la doc. J’ai dessiné des gens qui existent, même dans la foule. J’avais envie que ma gay-pride sente le vécu, que les gays puissent s’y retrouver. Par contre j’ai inventé les « She bears », je trouvais ça amusant, des nanas qui assument leur côté camionneuse, pourquoi pas ? Ça m’a pris beaucoup de temps, huit mois d’affilée, dont deux sur la gay pride. Une anecdote qui plaira aux lecteurs d’altersexualité.com : comme je travaillais sur un mauvais tabouret, je disais à mes potes : « Ça fait un mois que je suis sur la gay-pride, et ça fait mal au cul » !
– Dans Les voisins du 109, quand Rémi se tape la Castafiore, tu règles tes comptes ?
– Alors là je t’arrête, et je vais te lancer le grand mot de je ne sais plus quel roi d’Angleterre : « Honni soit qui mal y pense ! », la devise de l’Ordre de la Jarretière. Rémi est tout excité par sa Castafiore gonflable, mais il ne se la tape pas du tout ! Au contraire, j’ai joué avec ça : on sent une sexualité latente, mais c’est un enfant, il n’a pas de sexualité, ou une non avouée : il dort dans le pyjama du Capitaine Haddock. La Castafiore est une sorte de maman pour lui. S’il devait avoir une sexualité, ce serait plutôt avec un homme ou avec Milou, pourquoi pas ! La Castafiore, c’est un peu comme ces divas qui sont des égéries du milieu gay.
– Tes albums, que ce soit avec Nini Bombardier ou seul, témoignent d’une connaissance interne des sujets qui fâchent même dans les milieux altersexuels, comme les contradictions de la lesboparentalité ou le refoulement de l’homosexualité. Tu mènes une double vie, ou tu as un informateur ?
– La lesboparentalité, j’ai connu ça avec les copines de ma cousine. Elle a vécu plus de dix ans avec une amie qui avait deux enfants, qui avait deux enfants, elle les aimait et les éduquait comme ses propres enfants. Il n’y a pas longtemps elle m’a appelé pour m’apprendre qu’il y en a un qui venait de se marier, comme quoi même les enfants élevés par elle qui était juste la copine de maman, ça compte, et ils sont toujours attachés à elle, au point de l’inviter à leur mariage. Je trouve ça beau. J’ai entendu des discussions avec des copines à elle, une qui voulait à tout prix porter l’enfant et qu’il y ait un papa pas loin si jamais le gamin voulait le rechercher un jour, même si c’était pas un papa présent, et d’autres qui voulaient à tout prix adopter, parce que hors de question qu’il y ait un mec dans leurs relations de couple. Et même une consœur dessinatrice de BD avec qui j’ai discuté, qui voulait partir avec sa copine se faire inséminer toutes les deux en Suisse, parce que dans leur couple, toutes les deux voulaient un bébé. Il y a un côté très femme chez les lesbiennes ; c’est pas parce qu’on est lesbienne qu’on est camionneuse. Il y a des caractères différents. J’ai connu des couples de filles où celle qui faisait plus mec que l’autre on va dire pleurait parfois de ne pas avoir de fleurs, et voulait que sa copine lui en offre aussi. Même dans le stéréotype de Balasko dans Gazon maudit, ces filles-là aiment bien qu’on vienne leur offrir un petit bouquet de fleurs. Quant au refoulement de l’homosexualité, ça aussi il faut en parler, parce que c’était toute une époque. Renaud aussi l’a chanté dans Petit pédé, et d’ailleurs c’était pour un copain à moi. L’homosexualité n’est pas toujours facile à vivre dans les petits villages en province où il faut être bien carré et straight. Le refoulement de l’homosexualité, il est encore là aujourd’hui. Pour en avoir parlé avec certains et m’être renseigné en regardant beaucoup la télévision, c’est jamais simple d’avouer à ses parents qu’on est homo, garçon ou fille. Tant que c’est la bisexualité, il n’y a pas de problème, mais le jour où on décide de vivre avec quelqu’un du même sexe, il est nécessaire d’en parler à son milieu familial. Une homosexualité, on a envie de le dire, de dire « voilà, je suis comme ça », et c’est pas facile, mais quand on est des gens d’une autre époque et d’une autre éducation, et toujours avec ce judéo-chrétien qui nous pèse, évidemment que ça fait des grandes folles introverties et des monsieurs vivant célibataires, qui ont quelques copains qui passent à la maison, des monsieurs avec un joli brushing, et qui n’ont pas osé ; il y a même les cas de figures de gens qui sont allés jusqu’à se marier, avoir des enfants et être malheureux là-dedans, de l’avoir fait pour plaire et à la société et aux parents. Je me renseigne beaucoup, et je suis d’un abord facile, alors j’ai souvent parlé avec différentes personnes. Raconter, c’est observer, et évidemment, je me suis servi de tout ce que j’ai vu dans ma vie pour avoir un peu d’avis. J’ai des amis dans des milieux sociaux différents, dans des sexualités différentes. Après ça, un con est un con. C’est pas parce qu’un type est dans un fauteuil roulant que c’est pas un con. Il y a des folles extraverties qui sont pénibles aussi parce que trop dans le cinéma. J’ai envie d’accepter tout le monde tel qu’il est, et après, s’il y a des affinités qui ne se font pas, on oublie.
– Peux-tu nous parler de Pascal Brutal, de Riad Sattouf, dont le 3e album est paru en même temps que le tien ?
– Je ne l’ai pas lu en album, uniquement dans Fluide… Je connais un peu Riad, très gentil garçon en décalage total avec Pascal, mais j’ai du mal avec son côté Brutal. Le dessin est simple et efficace, c’est de l’humour, mais je pense qu’il faut plus y chercher l’exutoire à fantasmes que l’œuvre à message. Ou alors j’ai veilli et j’ai du mal à lire entre les lignes. Je n’ai pas dans mes amis un Pascal Brutal, genre milieu "alterbrutalité", du coup, si je puis dire, je me demande des fois : "mais qu’est-ce qu’il veut nous dire là ?" Mes copains gays l’adorent. Riad c’est un bon pote et j’aime bien ses BD, même si je suis plus vieille école et dessin fouillé [2]. On se connaît peu, mais je l’apprécie. Je lui ai fait faire un baptême en Harley Davidson, une nuit d’été sur l’île de la Réunion… ça crée des liens [3].
– Quelles sont les limites que tu t’imposes par rapport à la sexualité dans tes albums pour les enfants ? De façon générale qu’est-ce qui est tabou ?
– Déjà, mes BD je ne les fais pas pour les enfants ni pour les adultes, je les fais pour moi avant tout, et les lisent ceux qui ont envie de les lire. Au début, je pensais que les gamins pouvaient les lire, et puis un jour Simon Casterman des éditions Casterman m’a demandé : « Quelle est votre cible ». Je n’en sais fichtre rien ! Un jour, il y avait une gamine de quatre ans, avec ses parents derrière, qui me dit : « Moi ce que j’aime bien avec Mamouth, c’est quand il est au lit avec la dame, qu’il pète et qu’il se fait caca dessus. » J’étais un peu gêné qu’une fille de cet âge connaisse cette BD par cœur ; une autre fois, une fille m’a amené son père de plus de 80 ans qui adorait les histoires. Du coup je me suis dit : « Tintin, de 7 à 77 ; Coyote, de 4 à 80 et tout va bien ! ». Pour le reste, je pense que je ne montrerais pas de pénétration en gros plan, c’est pas nécessaire, pas d’érection, mais il y a une histoire de Litteul Kévin où on comprend bien que le papa tient le casque avec sa queue et qu’il faut pas qu’elle soit molle ! Je ne montrerai pas du sexe pour le sexe dans mes BD en tout cas. Après en illustration, je peux me régaler, faire un parallèle entre les lèvres de la bouche et le sexe féminin, parce que le sexe c’est beau aussi et que pour moi ça peut être de l’art à partir du moment où c’est bien fait. Dans les BD, sachant que les gamins les lisent, le gros plan n’est pas nécessaire. Il y en a plein Internet et c’est pas le but de Litteul Kévin de montrer un coït en gros plan. Par contre j’ai dessiné des gens nus, je n’ai pas de tabou là-dessus, et ça a choqué, que le gamin puisse être tout nu à côté de ses parents qui sont tout nus aussi. Le fait est que je vivais comme ça, on est en famille, le bébé est né d’un coït entre ma femme et moi, tout ça avec beaucoup d’amour, même pas un accident, bébé désiré, attendu, voulu ; on a tous les trois des corps, il n’y avait pas de gêne à être nus devant les autres. Dès qu’il a commencé à grandir, une certaine retenue s’est installée, on ne s’est plus baladés à poil, c’est normal. Dans mes BD, je n’ai pas de tabou avec la nudité.
– Ces albums ont-ils été traduits ? Dans quelles langues ? As-tu constaté une différence de traitement avec les autres ? Au niveau des chiffres de vente également en France ?
– Les Voisins existent en allemand et en néerlandais. Litteul Kévin en néerlandais, par contre en allemand ce sont des pirates ! Je ne pense pas qu’il y ait une différence de traitement. Pour les chiffres de vente, je n’en sais rien. On verra avec le long terme. J’ai dessiné des Arabes et des noirs, il y a des gens à qui ça fait peur, ils se disaient « non, je le croyais Gaulois, défenseur des valeurs d’avant, quand on est blanc c’est bien et les autres ils font peur », mais je m’en tape. C’est peut-être des risques, mais je n’ai pas calculé, je ne me pose pas la question. Et les gens qui n’achèteront pas l’album parce qu’il y a la gay pride, à la limite j’en suis content. Ceux-là, s’ils sont cons et décidés à le rester, même si quelqu’un qu’ils aiment leur parle de quelque chose, s’ils ne sont pas capables d’entendre ou d’écouter simplement avant de parler d’entendre, s’ils se ferment les yeux dès qu’ils voient un nichon qui traîne ou des gays en train de se peloter le cul, eh bien c’est pas grave, je m’en passe. Je ne suis pas un Che Guevara des causes, je suis pas un casseur, je ne vais pas violenter les gens pour les obliger à accepter l’homosexualité. On ne va pas devenir fascites à l’envers. ÊEtre facho avec les fachos c’est encore un intégrisme. Les fafs, je les accepte comme ils sont, je ne vais pas aller traîner avec, et s’il y en a qui me détestent, tant mieux. « Quand la tyrannie est loi, la révolution est ordre », c’est ma vision, mais sans sacerdoce. Je fais passer le message, si ça marche, tant mieux, mais je ne vais pas prendre un étendard. Donc c’est peut-être des risques, mais je n’y ai pas réfléchi, et comme on dit, « même pas peur » !
– Si on te proposait un contrat pour publier un album par exemple en Arabie Saoudite, mais qu’on te disait qu’il faut enlever un épisode, qu’est-ce que tu en dis ?
– Pourquoi pas ? Il faut voir quel épisode on enlève. Justement, on parlait de tabous, et j’en avais encore moins avant. J’ai en projet de refaire les sept premiers Litteul Kévin en couleur, et je vais supprimer de moi-même une histoire du premier album, qui m’a toujours gêné, trop dans l’acte et pas assez logique au niveau du gag. Mais s’il faut supprimer tous les gros mots, toutes les images où les mecs sont un peu androgynes ou quoi, ça ne m’intéresse pas. Ça pourrait être fun d’être publié en Arabie Saoudite, mais de toute façon ça m’étonnerait ! Ce sont des questions que je ne me pose pas. Me connaissant, s’il y avait trop de coupes à faire dans les BD, mon éditeur ne me le proposerait même pas.
– Vas-tu continuer à aborder les thèmes altersexuels ?
– Évidemment, ça fait partie de la vie, de la même manière qu’on ne peut pas faire une BD sans dessiner des blacks et des rebeus. On est tous dans la rue avec nos différences et nos couleurs. J’ai même une BD en tête, avec des animaux qui vivent tous dans la montagne, une métaphore sur ces adulescents qui sont des gamins mais qui ont déjà de l’indépendance, et dans le lot, il y aura Loutoute la loutre, un garçon homosexuel.
– Coyote a collaboré au recueil collectif En mâles de nus, de Virginie Greiner (Attakus éditions, 2006).
– Coyote nous a quittés en 2015.
– Propos recueillis par Lionel Labosse, octobre 2009.
Voir en ligne : Coyote, site officiel
© altersexualite.com, 2009
[1] Le Sli-bar est le bar biker du personnage de Mammouth dans Mammouth & Piston.
[2] Riad Sattouf serait donc plutôt de la même école que Joann Sfar. Voyez les propos de ce dernier sur la crainte du « joli dessin ».
[3] Scrogneugneu tant soit peu jaloux de l’interviouveur !