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Comprendre nos différences, à partir de 8 ans.

Le Journal de Grosse Patate, de Dominique Richard

Editions Théâtrales, 2002, 61 p., 7 €.

dimanche 29 avril 2007

Une belle pièce onirique, pour proposer aux jeunes élèves (jusqu’à la sixième) une piste de réflexion sur des sujets graves : la boulimie, le bouc émissaire, l’orientation sexuelle, l’identité de genre, l’amour, les poussées suicidaires, le deuil… À voir, à monter, ou à lire seulement.

Résumé

Grosse Patate, c’est le surnom qu’on lui donne, et ça parle tout seul. « C’est très embêtant d’aimer manger, parce que même en se cachant, ça finit toujours par se voir » (p. 7). Grosse Patate soliloque sur scène, accompagnée par l’homme en noir, qui lui fait raconter ses rêves. Elle évoque ses camarades de l’école, mais aussi sa vie de famille, la mort de sa mère… Parmi ses camarades il y a Rémi, alias « Rémilette », garçon efféminé que Grosse Patate est heureuse d’avoir pour bouc émissaire : « J’adore le battre. Ça me détend quand les autres m’ont embêtée » (p. 15). Il y a Rosemarie, son amie-ennemie, et Hubert, dont tout le monde est amoureux, elle-même, Rosemarie et Rémi. Après avoir fait la paix avec Rémi, celui-ci lui avoue qu’il est amoureux d’Hubert. Elle veut en parler à son père, qui évacue la question. Grosse Patate conseille alors à Rémi de se défendre. Celui-ci la prend au pied de la lettre, et invente une armée secrète, dans laquelle il est général, et Grosse Patate Sous-sous-général. Dans un des rêves de Grosse Patate, Rémi a une ombre de fille, hommage à la fameuse Histoire de Julie qui avait une ombre de garçon, de Christian Bruel & Anne Bozellec. Rémi se sacrifie au football pour valoriser Hubert. Grosse Patate demande à son père de l’aider en maths, et celui-ci lui explique qu’ « on ne multiplie jamais les tomates par les bananes. Il faut laisser les tomates avec les tomates, et les bananes avec les bananes. »

Mon avis

Une belle pièce onirique, pour proposer aux jeunes élèves (jusqu’à la sixième) une piste de réflexion sur des sujets graves : la boulimie, le bouc émissaire, l’orientation sexuelle, l’identité de genre, l’amour, les poussées suicidaires, le deuil… L’idéal serait évidemment de voir la pièce, ou de la monter, et d’en débattre. La pièce est prévue pour deux personnages, mais il est bien sûr imaginable d’incarner Rémi, Rosemarie et Hubert, soit dans des rôles muets, soit en réécrivant certaines scènes. On lira avec profit la post-face en forme de confession, où l’auteur explique ce qui l’a poussé à écrire cette pièce. Il évoque son journal intime : « L’ayant relu un jour, je m’étonnai d’y trouver le récit d’incidents oubliés ou, à l’inverse, l’absence de souvenirs pourtant encore bien réels aujourd’hui […] c’est ainsi que le lendemain du décès de ma tante, j’ai inscrit « rien à signaler », tandis que le surlendemain je raconte en détail une sortie au cinéma avec Laurent, ami de l’époque dont j’étais amoureux » (p. 59). Une sincérité touchante, que l’on retrouve dans le ton de la pièce, où des choses graves sont dites avec vigueur et simplicité.

 Cet ouvrage bénéficie du label « Isidor ».

Label Isidor HomoEdu


 Dossier pédagogique sur le site de l’éditeur.
 On retrouvera Dominique Richard et son Rémi dans Les Ombres de Rémi, dans le recueil collectif Court au théâtre 1, dans Hubert au miroir et dans Les Cahiers de Rémi.

Lionel Labosse

© altersexualite.com 2007


Voir en ligne : Dossier pédagogique


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