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Sources de la passion politique d’un sénateur
Lettres à mes pères, d’Alain Houpert
Les éditions de Passy, 2022, 17 €
samedi 26 novembre 2022, par
Médecin radiologue, le sénateur Alain Houpert s’est engagé dès le début de la plandémie nationale-covidiste dans les rangs « rassuristes », ce qui m’a inspiré une notice dans la recension des médecins rassuristes. Malheureusement il s’est laissé intimider par la campagne de dénigrement AC (anticomplotistes selon François Belliot) du film Hold-up auquel il avait participé, et son visage est flouté dans la version 2 (photo ci-dessous). Cela n’a d’ailleurs servi à rien, car lors de son procès à la chambre disciplinaire de l’ordre des médecins de Bourgogne-Franche-Comté, les commissaires politiques ont fait état de ses propos dans Hold-up ! Il a depuis donné de nombreuses entrevues pour France-Soir (voir le lien au bas de l’article), pour Putsch media ou pour Gérard Info Live (Alain Houpert : « La « guerre civile froide » est un risque sur lequel j’alertais il y a six mois »), et une excellente entrevue écrite à l’occasion de la sortie de ce livre pour lenouveauconservateur.org. Je n’oublie pas une mémorable tribune publiée au Figaro (ils sont bien obligés de temps en temps) cosignée avec le député Philippe Gosselin (LR) : « L’État a institué la vaccination obligatoire de facto, il doit en assumer les conséquences ! ». Il se trouve que, ayant diffusé entre autres documents cette tribune auprès de toute la communauté éducative de mon établissement pour protester contre un appel du proviseur à se faire injecter, j’ai été convoqué au rectorat en avril 2022 ; malheureusement je n’ai écopé d’aucune sanction, d’où ma jalousie envers Houpert, Wonner & autres qui ont l’honneur d’avoir été cloués au pilori de la bien-pensance du macrovidistan.
J’ai fait la connaissance du sénateur Houpert lors d’une soirée de France-Soir, et il se trouve que nous avons une connaissance commune dans ma région d’origine. J’ai habité Dijon quand j’étais petit, où j’étrennai les délices de l’école, avant d’y découvrir, jeune prof, les délices de ce qu’on appelait alors le « CPR », ancêtre des IUFM. À l’occasion de la sortie de mon livre M&mnoux, j’avais été fort aimablement reçu au Sénat par Michel Raison, qui était sénateur LR de la Haute-Saône ; c’est dire les liens d’intérêt qui me poussent à m’intéresser à ce sénateur complotiste qu’il convient d’honorer à l’instar de Sylviane Noël, Laurence Muller-Bronn (LR), Loïc Hervé (UDI), etc., mais qui me touche encore plus disons par chauvinisme ou du moins par goût pour ma bucolique région natale. J’ai donc lu avec intérêt son livre composé de lettres prosopopées adressées à d’illustres Bourguignons, écrivains ou savants et souvent écrivains & savants, dont plusieurs qui me sont familiers (hélas, Rétif de La Bretonne manque à l’appel), et je voudrais en rendre compte tout en saluant l’engagement de l’auteur, récemment condamné pour crime de rassurisme par l’Ordre des médecins. Il est vrai que la déclaration ci-dessous extraite d’une entrevue de France-Soir a de quoi faire frémir ; pensez donc : « Un médecin c’est quelqu’un qui s’assoit sur le lit du malade & qui tient la main quand tout bascule » ! Seul un immonde extrémiste rassuriste peut tenir des propos d’une si insigne violence !
Alphonse de Lamartine est le premier destinataire de ces lettres. Beaucoup de gens oublient à quel point Lamartine laissa la mue du poète pour se faire politique, comme il appert de cette biographie de Victor Hugo, Victor Hugo que Lamartine encouragea à le rejoindre. Houpert se révèle l’exact opposé du tyran Macron qui hait ceux qui n’ont pas voté pour lui : « Le maire, le parlementaire, portent en eux une nécessaire dignité, gardant en tête une et unique vérité : je suis aussi l’élu de ceux qui n’ont pas voté pour moi. Contrairement au pouvoir suprême, il lui est impossible, il nous est impossible de rester sourds à nos contradicteurs : ils sont ceux que nous croisons au marché, ils sont ceux que nous marions dans les mairies, ceux que nous enterrons. Ils sont nos voisins, nos concitoyens, nos proches, parfois aussi notre famille. Nous avons le devoir, parce que c’est le sens premier de la politique – la gestion de la cité –, de travailler avec et pour eux » (p. 15). Houpert évoque mai 68, l’ORTF et « le Général », qui même s’il « ne faisait pas l’unanimité » (p. 17), imposait le silence autour de la table lorsqu’il parlait à la télé. Cela dit, on suppose que cela ne pouvait concerner que la part de la population qui possédait un téléviseur en 1968 (autour de 60 %). C’est l’abus des ordonnances, des procédures d’urgence et de l’article 49.3 qui sapent la démocratie : « Comment s’étonner alors d’un désaveu lors des grandes échéances électorales ? Selon moi, ne pas voter est une forme de repli sur soi, une grogne qui se fait colère, une colère impuissante et rageuse. Quelle réponse démocratique apporter ? On voit déjà poindre la réponse du berger à la bergère : à force de court-circuiter le Parlement, de plus en plus de Français réclament l’instauration de référendums d’initiative populaires ou citoyens… visant à supprimer le Parlement, donc la représentation nationale, plongeant le pays dans le danger du populisme et de l’absolutisme » (p. 22).
Nous passons à Nicolas Rolin (XVe siècle), fondateur de l’Hôtel-Dieu de Beaune, prétexte à opiner sur les branquignols qu’on se tape au gouvernement pour s’occuper de notre santé : « Une bonne part des décisions prises dans le cadre de l’urgence sanitaire ne l’ont pas été pour le bien commun et la santé des Français, mais bien pour servir de cache-misère aux décisions désastreuses qui ont abouti à une santé publique déliquescente et incapable de remplir sa mission qui est de soigner.
Il faut urgemment redonner le pouvoir de décision aux politiques et la médecine aux médecins. Là encore, la crise sanitaire a démontré avec quelle absurde puissance un politique en charge de la santé pouvait contraindre les professionnels de la santé, les médecins, à violer leur serment d’Hippocrate, par des mesures technocratiques, administratives et politiques. Ce qui a généré des violences sans nom, pour les patients comme pour les personnels » (p. 38). Houpert a aussi un projet frappé au coin du bon sens (c’est-à-dire à l’opposé des oukases de la macronie) : « Alphonse Allais, dans un de ses célèbres et absurdement drôles aphorismes, soutenait qu’il « faut construire les villes à la campagne, car l’air y est plus pur ! ». Je dis très sérieusement en lui emboîtant le pas, qu’il faut envoyer les vieux à la campagne, pour les mêmes raisons. La France ne manque pas d’espaces, parfois oubliés, qui ne demandent qu’à renaître si nous y consacrons des budgets destinés à y construire des espaces d’accueil adaptés. De nombreuses familles y ont leurs racines, mais ont quitté ces territoires faute d’emploi ou d’infrastructures et notamment d’accès aux soins.
La ruralité est pourtant une sérieuse voie pour réduire les coûts de la dépendance. Je propose de soutenir davantage et de privilégier les EHPAD à la campagne. Au lieu d’investir dans le foncier, nous focaliserons les investissements sur la qualité des soins » (p. 43). C’est presque un programme présidentiel !
C’est ce chapitre qui permet à Alain Houpert de proclamer sa profession de foi de médecin, telle qu’il l’avait déjà formulée dans un entretien à France-Soir (ci-dessus) : « L’empathie est la base de la médecine. Aussi intelligente soit-elle, l’élite peut faire de bons savants, mais pas nécessairement de bons médecins. Un grand médecin doit savoir tenir la main de son patient quand tout bascule. Les choses les plus essentielles se passent dans ces instants. L’intelligence artificielle ne pourra jamais se substituer à l’intelligence du cœur. Et cela, Nicolas Rolin, depuis le XVe siècle vous l’aviez compris » (p. 54).
Nous passons à Vauban, l’illustre Icaunais qui a donné son nom à son village natal (Saint-Léger-Vauban). Je suis d’ailleurs en train de lire ses œuvres complètes publiées en 2007 chez Champ Vallon, une formidable édition qui doit être à nouveau disponible en 2 volumes prochainement. Le chapitre est sous-titré « De la fiscalité », et c’est un des plus longs du livre ! Voici le verdict sans appel que prononcerait un Vauban moderne : « La réalité est là : si la France était une entreprise, comme certains veulent qu’elle le soit pour y appliquer les codes violents du management, nous serions sur le perron, valise en main, empêchés par les huissiers de rentrer chez nous et à parapher les formulaires de liquidation judiciaire. Car, disons-le, la France est un pays financièrement en banqueroute.
Le « quoi qu’il en coûte », initié par l’exécutif pendant la crise sanitaire, est une bombe à retardement. Placée sous respiration artificielle, l’économie de notre pays est, en réalité, en état de mort cérébrale » (p. 57). Alain Houpert constate une dégradation des services publics : « La technocratie, devenue un plan de carrière plus qu’un service au citoyen, s’est déconnectée de la réalité du quotidien. L’informatisation de l’administration a déshumanisé les relations entre le citoyen et l’État, au risque de faire perdre pied à l’individu dans un processus technique qu’il ne maîtrise plus. Sous couvert d’économies, la digitalisation de l’administration entraîne une véritable rupture d’égalité entre les Français mais aussi entre les territoires » (p. 60).
Une proposition me semble un peu farfelue : « Je trouve injuste que le loyer, qui est une dépense obligatoire, ne puisse pas être en tout ou partie déductible du revenu imposable du foyer. Si le loyer représente en moyenne 30 % du budget d’un ménage, il faudrait donc augmenter la déduction forfaitaire des frais professionnels de 10 à 30 % des traitements et salaires. Après les dépenses courantes – loyer, charges, impôts –, que reste-t-il pour remplir quelques caddies… » (p. 67). C’est très discutable. Cela revient en creux à imposer aux propriétaires cette taxe sur leur logement une fois qu’ils l’ont entièrement remboursé à la banque, souvent au bout de vingt ou trente ans de privations. Vous vous êtes serré la ceinture pendant 30 ans ? Eh bien dès que ça cesse, on vous double vos impôts ! Quid des riches qui n’achètent jamais de logement mais louent à des tarifs élevés et pratiquent la cavalerie avec leurs actifs ? Bref, cela sent l’usine à gaz, et puis dès lors que cela permettrait d’économiser des impôts, c’est la porte ouverte à une perpétuelle surenchère des loyers : « C’est peut-être cher, mais c’est déductible ! »
Toujours sur la fiscalité, « L’impôt sur le revenu, c’est l’impôt de la classe moyenne, de celle qui travaille pour pouvoir le payer, mais qui n’est pas assez riche pour pouvoir y échapper. Mais que rapporte l’impôt sur le revenu ? Entre 50 et 70 milliards, tout juste ce que l’État donne aux banques pour payer les intérêts de la dette. Cet impôt qui était payé en février, mai et septembre, faisait tellement mal que l’État, dans sa grande mansuétude, a instauré le prélèvement à la source pour en rendre le paiement plus indolore. En d’autres termes, les oies seront toujours plumées, mais on prendra soin de les ébouillanter au préalable ! » (p. 68). Franchement, je crois que la vraie raison c’est un cheval de Troie qui a permis à l’État d’avoir open bar sur les comptes en banque de la majorité des citoyens solvables, ce qui lui permet dorénavant de saisir ces comptes quand il lui plaît, sans avoir besoin d’ester en justice, de toute façon c’est la direction prise par la mafia qui s’est emparée de l’État français, du Canada, des États-Unis, etc. Voyez la mésaventure de Louis Fouché et de son épouse Carole.
C’est au tour de Buffon, l’illustre Côte-d’Orien auquel j’ai consacré cet article. Houpert prend le contre-pied des écolos bidons (ou « escrolos ») du macronistan comme la Wargon qui voudrait mettre fin à la maison individuelle : « Être provincial est devenu ringard. Pourtant à votre époque, un aristocrate fréquentant la cour avait comme patronyme le nom de la localité d’où il venait. Il était de tradition de tirer sa fortune des domaines que l’on aménageait et que l’on exploitait : c’est ainsi que l’on faisait ses preuves si l’on voulait siéger à Paris ou dans les grands parlements régionaux pour participer à l’avenir du pays. Aujourd’hui, à l’inverse, on s’entasse dans les villes pour profiter de la mondialisation. Une élite mondialisée s’est faite de ceux qui se sont coupés de leurs racines, de ceux qui sont devenus citoyens du monde en étant citoyens de nulle part » (p. 84). Lui-même a décidé de se « ré-enraciner » : « J’ai choisi de vivre à la campagne, d’y revenir en fin de semaine, j’ai besoin de cette césure, de ce splendide isolement à l’anglaise, pour retrouver mon territoire, mais surtout pour me ressourcer, accompagné de mes enfants qui prennent conscience de leurs racines en fouillant dans le grenier, une manière de parler à nos devanciers qui, nous ayant précédés, sont un peu nos guides » (p. 87). Je souscris entièrement à cet éloge de la ruralité que devraient méditer tous escrolos admirateurs de Sainte-Greta : « Rappelons aux Parisiens qu’il y a cent cinquante ans, ils se chauffaient grâce au bois du Morvan, transporté par les eaux en des trains de bois dirigés par les flotteurs [1]. Rappelons aussi aux citadins qu’il est peu probable de trouver en leurs murs des exploitations agricoles susceptibles de pourvoir à leurs besoins alimentaires. La ville a besoin de la campagne. Le contraire n’est pas aussi vrai. Alors tendons vers une mutation des campagnes qui puisse servir de socle à l’ensemble de notre pays » (p. 92).
Et voici Gustave Eiffel, déçu par sa ville natale, à qui Houpert s’adresse en candidat malheureux aux élections municipales : « La Bourgogne garde aussi en mémoire que vous vous y êtes engagé en politique. Certes, l’idylle avec votre ville natale va retomber après une défaite aux élections sénatoriales de Côte-d’Or en 1891. La rupture est consommée ; vous faites rapatrier les cendres de vos parents au cimetière de Levallois-Perret. Permettez-moi, cher Monsieur, de dire que la ville de Dijon demeure cependant fière de vous avoir vu naître » (p. 100). Je note au détour d’une page un éloge du « travail manuel » qui « fait aussi avancer les idées, il donne de l’épaisseur à l’esprit », avec en note de bas de page une référence à « Éloge du carburateur, de Matthew B. Crawford, universitaire, philosophe et mécanicien spécialisé dans la réparation de motos » (p. 108). Je note dans cette lettre un excellent passage que je mets de côté pour ma séquence de BTS 1re année consacrée au travail et aux liens sociaux :
« Avec l’industrie, on a appris à diviser les tâches, à les mécaniser. Imprégnée de cet esprit, notre société s’est aussi individualisée. Petits, les enfants apprenaient à se connaître en jouant à la marchande et au marchand. Qu’en sera-t-il lorsque ce contact humain n’existera même plus, dans les actes les plus élémentaires de la vie en société ? Aujourd’hui, on peut déjà faire des courses seul, sans jamais rencontrer celui qui est derrière le comptoir. Les tâches sont réalisées par des algorithmes. Le client saisit lui-même ses commandes et les informations afférentes, si bien que l’assistante, la secrétaire, le serveur, la caissière, l’opérateur de saisie sont des métiers qui semblent appelés à disparaître progressivement. Le consommateur est devenu la main-d’œuvre gratuite de notre société néo-industrielle. Il se sert lui-même à la pompe, il emballe lui-même ses aliments dans les rayons des supermarchés, il est prié de se présenter à des caisses automatiques… quand ce n’est pas au drive où il attendra ses livraisons par le drone d’Amazon. La crise de la COVID a encore accentué cette solitude. Avec la mise en place du télétravail – dont on ne peut nier le bénéfice pour les salariés –, le fossé entre métiers qualifiés et non qualifiés s’est encore creusé. Les cadres ont largement bénéficié de ce confort de vie. Certaines entreprises se rendent même compte que le télétravailleur est plus présent, plus compétitif, tout en s’enfermant dans une individualisation.
Sous couvert de ce « confort » et de cette « sécurité » de travailler seul, chez soi, n’y a-t-il pas aussi un risque d’isolement ? D’isolement des personnes mais, plus grave encore, d’isolement des idées et des innovations ? On sait combien l’innovation est souvent née d’une erreur, d’un échange, d’un hasard entre les hommes. Dans cette société qui refuse le hasard – la crise sanitaire a montré combien était prégnante la volonté de tout contrôler –, ne risque-t-on pas surtout de faire taire les signes qui pourront nous pousser, plus tard, à nous inscrire comme le leader du progrès ? Cette ubérisation du monde émiette le lien social, le lien professionnel mais aussi le lien scientifique et intellectuel. Divise-t-on le monde pour mieux le contrôler ? Souhaite-t-on, pour nos enfants, un monde qui ne serait que la juxtaposition et l’addition d’individus sans aucun lien entre eux ? (p. 114).
Et d’enfoncer le clou : « 77% des consommateurs ont désormais un smartphone, véritable couteau suisse du XXIe siècle. Mais là aussi, le fossé se creuse. En affirmant que 95 % des Français ont un smartphone, les autorités justifient aussi la déconstruction des services publics au profit de la numérisation. Or, avec près d’un quart de la population non équipée (par choix, par impossibilité technique ou financière…), ce mensonge exclut donc de ce que l’on appelle un progrès numérique un Français sur quatre, souvent âgé ou précaire. Parallèlement, les études avancent que seulement 15 % des détenteurs d’un smartphone savent correctement s’en servir » (p. 116).
Après cet intermède consacré à une leçon d’optimisme, enjambons lestement Colette et arrivons à Gaspard Monge, natif de Beaune, mathématicien et homme politique français ; lettre dont je tire cette belle métaphore de l’enseignement : « Idéalement, le maître ne devrait rêver qu’à une chose : être dépassé un jour par son élève ! Personnellement, je peux témoigner de ce que mon parcours a changé d’orientation lorsque des enseignants m’ont donné l’envie de leur ressembler. L’école, c’est comme l’humus de la forêt, par lequel les arbres anciens nourrissent les plus jeunes, étendant leurs racines dans un sous-sol commun » (p. 133).
Puis c’est Pierre Bérégovoy, dont la lettre est l’occasion d’un mantra : « Faut-il pour autant préférer la proportionnelle ? Ce serait faire la part belle aux partis politiques. Un clergé d’apparatchiks viendrait alors prêter main-forte à notre « clergé administratif » (imaginez un peu la messe !) Méfions-nous de la proportionnelle, qui fait entrer des logiques de coalition que n’a pas désirées l’électeur. On a vu des exemples peu recommandables en Italie ou en Autriche. Même en Allemagne, la proportionnelle favorise le retour de l’extrême-droite par le système de coalition : de Georges Santayana ou de Karl Marx, je ne sais quelle pensée illustre mieux ce relent d’un passé nauséabond… » (p. 161). Si je suis d’accord avec la méfiance par rapport aux élections proportionnelles, c’est pour d’autres raisons. C’est en Israël je crois que la proportionnelle a le plus prouvé sa nocivité, en donnant systématiquement à des partis extrémistes religieux un pouvoir de blocage. C’est parce qu’elles obligent à la palabre et aux négociations que les élections majoritaires ont une vertu. Ce n’est que parce que la mafia de ce qu’on nomma naguère l’UMPS, actuellement la mafia LR-PS-Escrolos-Renaissance, c’est-à-dire ceux qui s’auto-proclament « partis républicains » et stigmatisent « les extrêmes », exclut depuis 40 ans « toute alliance avec l’extrême drouâteuh », que ce parti n’a pas encore pu faire preuve de son efficacité ou de son inefficacité, au profit des colleurs d’étiquettes. Autant j’ai du respect pour Houpert et quelques-uns de ses valeureux autant que rares collègues de LR ou de l’UDI, autant ces partis abritent un bon nombre d’abrutis qui le déshonorent, de braves petits soldats du covidisme qui pratiquèrent la surenchère comme François Sauvadet, justement président du Conseil Départemental de Côte-d’Or. Et ne parlons pas de Pécresse, véritable calamité, abonnée par son mari Jérôme au « Pacte de corruption » dénoncé par… Olivier Marleix, député LR, Olivier Marleix qui droit dans ses bottes, a soutenu Pécresse lors des dernières élections ! Le groupe LR ne devrait plus être fréquentable pour Alain Houpert et ses trop rares amis anticovidistes. Outre Sauvadet, vous avez Philippe Juvin, chef des urgences à l’hôpital Pompidou, député et ancien maire de La Garenne-Colombes. Il est très à cheval sur la notion de bien et s’oppose à la réintégration des suspendus qui bouffent des patates depuis plus d’un an, mais jongle avec ses fonctions de maire et ses prérogatives de propriétaire pour toucher le jackpot. Comme disait Léo Ferré, « ce qu’il y a d’encombrant dans la morale, c’est que c’est toujours la morale des autres ».
Il semble d’ailleurs que depuis la parution de son livre, Alain Houpert ait heureusement commencé à changer son fusil d’épaule concernant ledit « front républicain », comme en atteste cet extrait de son entrevue au Nouveau Conservateur : « Le Président Macron a été élu deux fois face au Rassemblement national. Il est élu et il n’est pas question de remettre en cause cette légitimité mais il faut tout de même se poser des questions. En 2017 comme en 2022, un « front républicain » a permis son accession au pouvoir. Déjà, ce terme de « front républicain » est une gabegie. Peut-on dire que le RN qui s’est présenté à toutes les élections depuis 40 ans et a donc respecté le processus démocratique n’est pas républicain ? Lors de ces élections, on a vu et entendu la colère des Français. Celle contre la majorité qui semble ne rien avoir appris de ces cinq années, mais aussi celle des électeurs qui ne se retrouvent pas dans le RN mais n’ont pas voulu de LREM. Ce que je regrette c’est que cette élection ait été un référendum pour ou contre Emmanuel Macron qui s’est d’ailleurs affranchi d’un programme ou d’une campagne se limitant à taper sur ses adversaires. Pour moi, cela est dangereux. Pendant cinq ans, nous l’avons alerté sur la montée des extrêmes à cause d’une politique violente. Il s’en est amusé et je dirais même plus, il a encouragé cette montée parce qu’il a très vite compris que c’était pour lui le seul moyen d’être réélu ».
Prochaine étape, cher Alain Houpert, après l’imposture « front républicain », rompre avec l’imposture « les extrêmes », et comprendre et assumer que le seul parti extrémiste au monde c’est la mafia des partis inféodés au WEF, à Soros, à Bill Gates, dont – j’en suis désolé – LR fait partie. L’extrémiste c’est macron, et il est au pouvoir, et il commande des véhicules blindés pour que sa milice tire à balles réelles sur le peuple qui le déteste comme jamais aucun président de république n’a été haï en France. Je conseillerais amicalement à Alain Houpert de quitter le navire LR avant qu’il ne sombre, et s’il veut poursuivre la politique, de rejoindre un parti plus raisonnable & moins corrompu. La dissolution inéluctable de l’Assemblée nationale – à moins que l’extrémiste ne soit destitué – en sera peut-être l’occasion ? L’ambiance dans les partis politiques a dû être aussi électrique que dans les familles, entre covidistes et anticovidistes. Je suppose que maintenant que les masques tombent, les liens avec les anticovidistes doivent être plus forts que les liens partisans. C’est le cas dans ma vie, alors pourquoi pas dans le monde politique ? Alain Houpert se sent-il plus proche de Martine Wonner que de Sauvadet ? Il ne s’agit pas de choses anodines, et je lui souhaite bien du plaisir à émarger au même parti que Philippe Juvin, médecin comme lui mais vaxiniste extrémiste…
Cela dit, tant que la farce dure, peut-être est-il de notre intérêt qu’Alain Houpert et ses camarades anticovidistes demeurent au Sénat pour incarner le grain de sable, jusqu’à ce que leur mandat se termine, car l’air de rien ils font un travail fort utile en mettant – et avec des traces écrites – leurs collègues covidistes au pied du mur. S’ils démissionnaient maintenant de LR, ils ne pourraient rien faire. Au Sénat, ils pourraient par exemple diligenter une mission parlementaire sur le rôle trouble de l’AFP dans le scandale « Fact & Furious » qui est en train d’éclater…
Pour finir, je relève dans la lettre à Claude Tillier (auteur du roman Mon oncle Benjamin, adapté au cinéma par Édouard Molinaro, avec Jacques Brel) un passage qui semble montrer qu’Alain Houpert n’est pas si dupe du mantra « les extrêmes », du moins qu’il commence à comprendre, à force d’avoir été affublé de toutes les étiquettes, que « extrême drouâteuh » n’est qu’une variante de « complotiste » quand la mafia au pouvoir veut disqualifier un opposant. « Alors est-ce nouveau ? Non. Sous le régime de Vichy, on accusait facilement de « terrorisme » ceux [qui] s’opposaient à la doctrine de Laval et de Pétain. Puis, dans les années 60, les héritiers de La Cagoule, les nostalgiques de Vichy ou les conservateurs les plus radicaux ont été regroupés sans distinction sous la bannière d’extrême droite. Il suffisait d’être qualifié « d’extrême droite » pour être disqualifié dans le débat public, sans pouvoir s’exprimer sinon dans les canaux confidentiels. Qui aurait assumé d’être assimilé sans nuance à une doctrine construite sur les relents du nazisme ? À force de stigmatisation, ceux qui ne pensaient pas comme l’autorité ont fini par se poser la question : suis-je de l’extrême droite ? Le temps passant, ils ont revendiqué cette étiquette. Et la mise à l’écart de ces voix dissidentes dans le marasme de l’expression démocratique a conduit par deux fois le candidat de « l’extrême droite » au second tour des Présidentielles – à l’heure où j’écris ces lignes, on ne sait pas encore qui sera qualifié au second tour des élections d’avril 2022. De nos jours, l’autorité a affublé ces voix dissidentes d’un nouveau label d’infamie : le complotisme » (p. 165).
Nous y voilà : que tous les opposants finissent par comprendre que la Légion d’Honneur, maintenant, c’est de recevoir sur sa poitrine un crachat comme « extrême drouâteuh », « complotiste », « conspi », « antivax », « rassuriste », etc. Ils osent même parfois « antisémite », car les cons, ça ose tout ! Un ordre officiel vient même d’être créé, et Alain Houpert mériterait amplement d’en être récipiendaire !
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– Lors de notre discussion à France-Soir, nous avions parlé de Twitter, et Alain Houpert m’avait encouragé à m’y inscrire : « On a besoin de gens comme vous ». Il se trouve que Elon Musk vient de réintégrer les comptes suspendus, et je me demande si je ne vais pas me laisser tenter, du coup !
– Une pétition de soutien à Alain Houpert connaît un grand succès.
– Voici le message publié par Alain Houpert sur son compte Twitter : « Merci à Lionel Labosse pour ce tour d’horizon très précis de mon ouvrage « Lettres à mes pères » et pour son soutien sans faille… »
– Article repris sur Profession gendarme.
Voir en ligne : Alain Houpert au Défi de la vérité : a-t-on été dans le bon cadre de réalité ?
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[1] Voir cet article, et visiter à l’occasion le formidable musée de Clamecy dans la Nièvre, qui consacre une salle à cette épopée.