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Au pays des volcans

Notes de voyage en Islande.

Que d’eau, que d’eau !

samedi 1er octobre 2022, par Lionel Labosse

Après deux années de tyrannie covidiste, j’ai renoué cet été avec l’habitude coupable des voyages à l’étranger avec trajet en avion. J’ai choisi l’Islande parce qu’il restait une place sur un voyage proposé par une des agences avec lesquelles j’avais voyagé par le passé. Voici la petite histoire : je me suis rendu en personne dans une agence située dans le 6e arrondissement, à deux pas d’une « Librairie de l’inconnu », rue Saint-André-des-Arts, qui arborait dans sa vitrine deux livres anticovidistes (celui de Louis Fouché et celui de Vincent Pavan & Ariane Bilheran). J’avais senti des ondes positives. La responsable de l’agence qui m’a reçu m’a confié que 99 % des clients étaient vaxinés ; seulement 1 % comme moi, en quête d’une destination où la religion covidiste ait cessé ses ravages. Nous avions vérifié : ni test, ni passe, ni injection obligatoire… alors même que l’Islande s’était comportée comme l’un des pays les plus fanatiques avec près de 100 % d’injectés. Sur le site tourdumondiste on peut suivre la décoronazification par pays, laquelle a encore beaucoup progressé depuis le mois d’août.
De l’Islande je ne connaissais pas grand chose. Pour préserver ma virginité spirituelle, je ne regarde rien avant de partir en voyage. J’avais lu Pêcheur d’Islande de Pierre Loti lors de mon voyage en Bretagne, et Voyage au centre de la terre de Jules Verne, qui évoque brièvement l’Islande comme point de départ de ce périple extraordinaire dans les entrailles de la terre. Je me souviens d’un film intitulé Des chevaux et des hommes (2013), qui avait connu un certain succès, récit basé sur les fameux chevaux islandais, race préservée depuis que les vikings les ont amenés sur l’île vers l’an 900, accoutumée au rude climat septentrional. Sur place, j’ai lu La Cloche d’Islande, de Halldór Laxness, qui m’a inspiré un premier article. J’ai accompli un périple traditionnel, le tour de l’île dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, en 15 jours, avec un trop bref séjour dans la capitale, en début et en fin de parcours.

Le pays de l’eau

Ce qui m’a frappé c’est la prégnance de l’eau, je veux dire de l’eau douce. L’Islande jouit d’une réserve inépuisable d’une eau sans doute la plus pure au monde, qui sourd par tous les pores de cette terre, au point que les benêts qui achètent de l’eau minérale en bouteille suscitent incompréhension ou moquerie. De retour sur le plancher des vaches, je suis tombé sur le n° 142 de Nexus, avec un dossier passionnant sur « L’eau-mère » réalisé par Marielsa Salsilli (traductrice de Aux origines de la « théorie du complot » de Lance deHaven-Smith). En voici un extrait : « L’eau vient de la Terre, avant de venir du ciel. Il est temps de nous intéresser au sol, sous nos pieds, plutôt que d’attendre un salut venu du ciel. De grandes quantités d’eau de qualité sont localisables et accessibles, en tout point du globe ; et notamment dans les zones les plus arides. Cette découverte aurait pu libérer l’humanité de bien des misères, de même que l’énergie libre. Encore faudrait-il que cette opportunité n’ait pas été confisquée par les puissances politico-financières. Et que l’humanité soit prête à s’y intéresser et à en faire un bon usage. En attendant la divulgation et la libération de l’eau-mère, reste la possibilité, pour des hommes de bonne volonté, de réaliser à petite échelle des forages pour mettre à disposition à leur mesure cette eau originelle ».
Jules Verne avait d’ailleurs accrédité cette intuition dans son Voyage au centre de la terre : le périple des personnages passe par un lac souterrain alimenté par des sources abondantes, qui ne proviennent certes pas des océans. Cette idée contre-intuitive de l’eau-mère m’a été confirmée également quelques jours après mon retour par une étudiante que j’ai reçue en entretien et qui m’a fait honte en m’apprenant l’existence de l’île de Dominique, qui sépare la Guadeloupe au nord de la Martinique au sud, ce que les cartes de France stylisées m’avaient laissé ignorer jusque-là. J’ai d’ailleurs depuis vérifié auprès de maintes personnes que cette ignorance était partagée, comme quoi il n’est pas nécessaire de mentir pour cacher à l’immense majorité d’une population un fait majeur ; il suffit juste d’effacer discrètement son existence.

Dynjandi, chute principale de Fjallfoss. Le tulle du « voile de la mariée » qui tuile…
© Lionel Labosse

Bref, l’eau est la mère de l’Islande – et le feu le père ! – que ce soit sous forme des omniprésentes Cascades d’Islande ou de sources ou rivières chaudes. La géothermie est quasiment la seule source de chauffage domestique sur l’île, comme vous le vérifierez dans l’article Énergie en Islande ; mais la géothermie fournit aussi de l’électricité (énergie secondaire) grâce à des usines comme la Centrale géothermique de Bjarnarflag, que j’ai photographiée dans la région du lac Mývatn, et permet la culture de fruits & légumes en serres, sans oublier les merveilleuses piscines.
Nous avons admiré force cascades, au point que c’était lassant, mais on ne va pas jouer les blasés. La plus spectaculaire à mon goût n’est pas forcément la plus connue ; d’ailleurs on ne l’a vue que parce que notre ferry pour rejoindre la région de Reykjavik depuis le Nord-Ouest était en fin d’après-midi (la 2e quinzaine d’août, même si nous avons bénéficié globalement d’une météo très favorable, étant déjà considérée comme fin de saison avec une diminution de l’offre). Il s’agit donc de Fjallfoss, dont la chute principale, Dynjandi, 99 mètres de haut, est surnommée le « voile de la mariée » avec son tulle qui tuile & ondule majestueusement sur 30 à 60 mètres de large, de haut en bas. Mais vous avez aussi Gullfoss, la chute dorée qui constitue l’une des trois attractions du Cercle d’or ; Seljalandsfoss, qui peut se visiter par l’arrière ; Skógafoss, qui se jette dans le vide depuis une gorge étroite à laquelle on peut accéder par un escalier qui se gravit d’un pas allègre en 5 minutes de step bien ordonné ; Svartifoss au centre d’un mur d’orgues basaltiques (d’où son nom qui évoque la couleur noire) ; Goðafoss, qui rappelle le Niagara et où selon la légende le Lögsögumaðr (« celui qui dit la loi ») Þorgeir Þorkelsson précipita les idoles anciennes en 999 pour fonder le christianisme islandais, d’où ce nom qui signifie « chute des dieux » (voir le vitrail de l’église luthérienne d’Akureyri signé Wippell Mowbray, qui illustre cet épisode) ; Dettifoss, dont le débit est décoiffant (400 m3/s, dit-on ; lisez l’article).

Þorgeir Þorkelsson précipite les idoles anciennes en 999 dans le Goðafoss. Vitrail de l’église d’Akureyri.
© Lionel Labosse / Wippell Mowbray

Moins spectaculaire, la petite cascade de Kirkjufell, sur la péninsule de Snæfellsnes (où est situé le volcan de Jules Verne) est connue à cause de cette montagne en forme de cône, laquelle en arrière-plan de la cascade, constitue une icône touristique de l’île.
En ce qui concerne l’eau il faut aussi mentionner bains, piscines & autres sources chaudes. Les bains photogéniques publics les plus connus sont le Lagon bleu au sud-ouest de Reykjavik, au tarif dissuasif, et les bains de Myvatn, que j’ai expérimentés, dans la pittoresque région éponyme qui propose un grand nombre de randonnées aménagées. Ils ne sont fréquentés que par les touristes, à moins que les locaux bénéficient d’un tarif adapté, car le prix est de 42 € ! Je n’ai pas de photo ; c’est plus ou moins interdit et difficile à faire, et puis je me démène avec des smartphones défaillants depuis des mois… L’eau est turquoise à cause des minéraux. Il existe aussi des sources chaudes en bordure de la mer. Je n’en ai expérimenté qu’une, au Nord-Ouest. C’était amusant, il fallait se changer à la bonne franquette et se plonger dans l’eau chaude aménagée en petite piscine ronde. Quelques-uns se sont baignés dans la mer avant de passer à l’eau chaude, comme dans les piscines.
J’ai expérimenté aussi trois piscines, l’une sur les îles Vestmann (archipel au sud), l’autre à Akureyri au Nord, enfin à Reykjavik. Dans ces piscines vous avez une succession de bains, l’un froid, les autres chauds entre 38 et 44 °C, un sauna, un hammam, et bien sûr des bassins de 25 ou 50 m pour nager (il y en avait un de 12 m dans une bourgade, mais je n’ai pas eu envie d’y faire trempette). Il y a aussi des toboggans auxquels je me suis laissé entraîner. Celui de la piscine d’Akureyri est le plus moderne. C’est dans les piscines que vous avez le plus de chances de croiser l’indigène, en simple appareil qui plus est. L’Islandais n’est pas laid ; parfois un regard bovin de viking, mais parfois très décoratif, enfin, goûts & couleurs… Je vous recommande la piscine du parc des sports, à l’est de Reykjavik, car de là vous pouvez faire une belle balade dans le jardin botanique. Précision utile : dans les piscines comme dans les bains payants, il est obligatoire de se doucher nu, comme cela devrait être le cas partout n’étaient les habitudes pudibondes instaurées par les religions du Livre. Des affiches le rappellent et on dit que les agents de nettoyage baissent le slip des récalbutcitrants ! Je ne l’ai pas vérifié, mais je n’ai pas surpris de délinquants. Je les eusse dénoncés séance tenante pour une amende de 135 €, non mais ! Pour terminer sur le chapitre de l’eau, la bière islandaise est aussi délicieuse qu’onéreuse, enfin on paie surtout les taxes. Forcément avec cet ingrédient principal aussi pur qu’abondant. Voyez cet article mousseux.

Reykjavik & environs

La capitale est une riante contrée. Je n’ai pas pu tout investiguer car le temps est compté dans ce type de voyage où les horaires des vols imposent leur rythme. La destination a explosé depuis le coup de pub de l’éruption de l’Eyjafjöll en 2010 (que nous contemplâmes, tout calme depuis les îles Vestman, comme un lion aux ongles limés qui se ferait rafraîchir le front avec des palmes), et l’on peut désormais opter pour deux compagnies low-cost : Play ou Transavia, ce qui a fait baisser les prix, surtout en dehors de l’été. L’île est dépourvue de réseau ferré, métro, funiculaire, etc. Rien de ce genre, on ne se déplace qu’en automobile ou bus. Cependant, les infrastructures sont impressionnantes pour un pays si peu peuplé. J’en atteste par exemple le tunnel du Hvalfjörður, qui relie la capitale au Nord-Ouest de l’île depuis 1998. Dans les contrées reculées, plutôt que des ponts on a construit des digues au fond des fjords, plus économiques.

Sculpture anthropomorphe, Reykjavik, parc des sports, devant WorldClass, sculpteur inconnu.
© Lionel Labosse

Mais revenons à la capitale, en commençant par la piscine déjà évoquée ci-dessus. Derrière la piscine devant une salle de sport, se dresse une des plus belles sculptures de l’île, un mégalithe qui représente un entremêlement de corps humains, troncs & fesses, dont il m’a été impossible de retrouver le nom & l’auteur, sauf que cela semble un hommage au mégalithe de Gustav Vigeland à Oslo, que je verrais un an plus tard. L’île et sa capitale sont fort riches en sculptures, un peu datées de style, quasiment toutes en bronze, avec un sculpteur local omniprésent, Einar Jónsson (1874-1954) au style symboliste & lourdingue. Goûts & couleurs ! La seule que j’aie appréciée de sa part, est la statue représentant Ingolfur Arnarson, le fondateur légendaire de Reykjavik en 874, qui aurait aussi créé le premier Þing (parlement). Vous avez aussi Ásmundur Sveinsson (1893-1982) plus à mon goût, avec par exemple ses lavandières dans le grand parc autour du jardin botanique, la statue de Einar Benediktsson & la harpe lyrique, sur le front de mer et le Porteur d’eau vers le vieux port. Magnús Tómasson vous accueille à l’aéroport avec une statue en acier d’un œuf qui éclot, que je n’ai pas photographié, et un « Monument au bureaucrate inconnu » (1993), représentant un homme à attaché-case dont le haut du corps est pris dans un bloc de pierre. Je n’ai trouvé aucune information sur ce sculpteur qui me fait penser au Tchèque David Černý.
Sur les rives du lac Tjörnin, au centre de la ville, vous avez de nombreuses sculptures, comme celle représentant Tómas Guðmundsson assis sur un banc (2010) par Halla Gunnarsdóttir, ou Boy and Girl (Kata and Stebbi) (1968) de Þorbjög Pálsdóttir. Son de Ólöf Pálsdóttir (1920-2018) représente un jeune homme nu aux bras ouverts censé symboliser la jeunesse islandaise ; Le Voyageur du Soleil, sur le front de mer, est une sculpture célèbre de Jón Gunnar Árnason (1931-1989), représentant un bateau viking en inox. Sur le front de mer aussi, Partnership de Pétur Bjarnason, commémore le cinquantenaire des relations diplomatiques entre l’Islande & l’Oncle Sam. Un chef-d’œuvre. Devant le centre culturel Harpa, vous avez une statue du violoncelliste Erling Blöndal Bengtsson par Ólöf Pálsdóttir, et une sculpture en inox inaugurée en mai 2022 intitulée « Himinglæva » c’est-à-dire harpe du vent, à comparer au Peigne du vent d’Eduardo Chillida à Saint-Sébastien. Sigurjón Ólafsson a consacré à la race robuste du cheval islandais une émouvante statue nommée Klyfjahestur représentant un cheval de bât avec son poulain.
En ce qui concerne l’architecture, le bloc de verre Harpa, salle de concert et centre des congrès sur le front de mer, est un des rares bâtiments modernes (2011). Il évoque le nid d’abeilles ou les orgues basaltiques, et c’est d’ailleurs une sorte de leitmotiv de l’architecture insulaire, avec la forme du volcan conique. Les trois plus grandes églises sont l’œuvre de l’architecte Guðjón Samúelsson : la Hallgrímskirkja qui se voit à des kilomètres à la ronde, la Cathédrale-basilique du Christ-Roi de Reykjavik et la grande église d’Akureyri aux magnifiques vitraux, qui sont aussi des variations sur le motif de l’orgue basaltique, de même que le centre culturel d’Akureyri que j’ai photographié, ainsi qu’une petite église sur la route, en forme de volcan conique. L’église d’Akureyri est la plus belle avec ses magnifiques vitraux. Celle de la capitale n’a que des vitres transparentes d’une sobriété glaçante.
Plusieurs villes dont la capitale jusqu’au moindre centre commercial, sont ornés d’innombrables drapeaux arc-en-ciel, qui doivent faire référence au mouvement LGBT-machin. Il y a même des rues dont le bitume est peint à l’arc-en-ciel, celle qui descend de la Hallgrímskirkja, donc la rue la plus touristique de l’île, ou au nord-est dans le charmant village de Seyðisfjörður.
Puisqu’on en est à ce chapitre, si d’innombrables oriflammes publicitaires flottent au vent, il n’existe pas la queue d’établissement gays spécifique sur l’île ! Je suppose que l’on drague dans les piscines ou partout, l’Islande étant l’endroit le plus « gay friendly » du monde. Jóhanna Sigurðardóttir, qui fut Premier ministre entre 2009 & 2013, fut « la première cheffe d’État du monde ouvertement lesbienne », et épousa sa compagne après l’adoption d’une loi sur le mariage entre personnes de même sexe. Dans un registre parallèle, j’ai tenu à visiter le fameux Musée phallologique islandais, cas unique au monde de musée consacré au pénis. J’y ai pris – pour votre instruction uniquement cela va sans dire – pas mal de photos. Vous avez des pénis de toutes sortes de mammifères ou autres animaux, y compris des pénis facétieux d’elfes ou de trolls ! J’y ai appris, stupéfait de mon inculture, que ce qu’on appelait « nerf de bœuf », apprécié des « nervis » était en réalité le pénis des bovins ! La baleine détient le record du monde pour la taille, comme en atteste la célèbre gravure de Johannes Wierix (1549-1620) Trois baleines échouées (1577), ou celle de Hendrick Goltzius (1558-1617) Baleine échouée près de Berkhey. Le motif était d’ailleurs récurrent dans l’iconographie batave, comme en témoigne cet article.
En ce qui concerne le bipède homo erectus, le record serait détenu par un certain Jonah Falcon, américain né en 1970, qui a promis de faire don de son organe de 34 cm en érection au musée après sa mort. Cela fera oublier le fameux pénis de Raspoutine ! Non, je n’ai pas parlé de celui de Chibritte ! À côté de cela, le fameux moulage du sexe de Jimi Hendrix par l’artiste Cynthia Plaster Caster fait pâle figure ; il est d’ailleurs mal exposé. C’est étonnant car selon une étude, les Islandais seraient les recordmen d’Europe question longueur du pénis ; étude contredite par une autre qui donne la palme aux Hongrois, alors qu’une troisième étude ignore totalement le mâle islandais ! Conclusion : que cela ne nous empêche pas de dormir ! Cette triade est emblématique de la « science », à peu près du même tonneau que les études sponsorisées par Bill Gates qui prouvaient l’inefficacité de l’hydroxychloroquine ou l’efficacité des piquouzes de Pfizer. À croire que certaines études ont demandé aux hommes de déclarer eux-mêmes la taille de leur pénis, moyennant quoi on aurait plutôt un baromètre mondial de la vantardise !

Pénis des joueurs de l’équipe de handball islandaise aux JO de 2008, Thorgerdur Sigurdardottir.
© Lionel Labosse

J’allais oublier une œuvre originale consacrée aux pénis des joueurs de l’équipe de handball islandaise aux JO de 2008, par Thorgerdur Sigurdardottir, la fille du créateur du musée. Il ne s’agit pas de moulages ! Ils sont fous ces Islandais ! Tant de pénis, et un taux de fécondité en chute libre depuis les années 1960 (enfin ce n’est pas spécifique de l’Islande), de 4,6 à 1,7 enfants par femme.
Après cette longue digression pénienne, revenons à Reykjavik. J’ai aussi visité ou plutôt parcouru un cimetière, non loin de la Cathédrale-basilique du Christ-Roi. Un bel endroit où l’on serait ravi de se décomposer dans la nature & l’art. Nombreuses statues pour tenir compagnie aux « -son » et aux « -dottir » qui pulullent sur les pierres tombales !
J’ai déjà évoqué Gullfoss, l’une des 3 attractions du Cercle d’or, circuit touristique majeur au départ de Reykjavik, avec Þingvellir (le site de l’ancien parlement situé sur la faille d’Almannagjá, c’est-à-dire le long de la dorsale médio-atlantique, à la frontière entre les plaques tectoniques nord-américaine & eurasienne, ce qui constitue la particularité géologique de l’île) et le Champ géothermique de Geysir, dont le geyser emblématique est dormant, et s’est fait voler la vedette par son petit frère Strokkur. Le tout se situe sur la faille. Je n’y ai ajouté que la rivière chaude de Reykjadalur dans les environs de Hveragerði, que vous atteignez au terme d’une belle marche d’une heure. Je ne savais pas que ce genre de merveille naturelle existait, mais depuis que je suis revenu, on n’arrête pas de m’en signaler dans les Pyrénées ou en Italie… Ces sources ont permis la culture de fruits & légumes en serres & même de bananes ! À ce sujet, lisons l’article Culture de la banane en Islande, qui rectifie une information galvaudée sur l’importance de la culture de la banane en Islande, qui en réalité n’a duré de façon industrielle que de 1945 à 1958. C’est alors que je me baignais dans cet endroit paradisiaque que j’ai appris la mort de mon ami Robert Vigneau. Je venais de lui envoyer ce quatrain sur une carte postale :
« Aussi facilement que le jökulhlaup
Fait en un jour de ponts & routes table rase
Tu souffleras Robert tes bougies en extase
Quatre-vingt-neuf le temps à peine de dire hop ! »

Le reste de l’Islande

Voilà ce que j’ai pu voir, dans le désordre. Parmi toutes les espèces d’oiseaux, le Macareux moine est emblématique de l’Islande. Cet animal a la drôle d’idée de s’appeler « lundi » en islandais, un des rares mots dont l’orthographe ne nous oblige pas à éternuer ! J’en ai photographié un de près sur la falaise de Látrabjarg, le Finistère de l’Islande, avec ses falaises de 400 m. Le pépère était retardataire, car le train migrateur part d’Islande à la mi-août, et il ne restait donc plus que quelques estropiés ou procrastinateurs, peut-être même des antivax, allez savoir ! « J’y vas-t-y, j’y vas-t-y pas ? ».

Macareux moine islandais en méditation transcendantale sur la falaise de Látrabjarg : « J’y vas-t-y, j’y vas-t-y pas ? »
© Lionel Labosse

Comme aux États-Unis, en Turquie & ailleurs, l’alcool ne se vend que dans certaines boutiques monopolistiques d’État aux horaires restreints et aux prix prohibitifs (Vinbudin) ; d’ailleurs la vie est de façon générale hors de prix en Islande. J’ai eu la surprise dans un de ces Vinbudin, de découfrir du Bailly-Lapierre, fameux crémant de Bourgogne dont j’ai visité les caves ! Je me disais que vu la quantité phénoménale de touristes accueillie chaque année depuis une dizaine d’années, les taxes payées par les visiteurs doivent permettre aux autochtones de ne quasiment rien payer en terme d’impôts, mais non, on m’a dit que les Islandais ont souvent deux métiers, pire, qu’ils sont souvent forcés de travailler en plus pendant l’été, la seule période où ils pourraient profiter de la vie [1] ! Les touristes avaient atteint les 2,5 millions par an avant le covidisme, et ce secteur avait dépassé 12 % du PNB. Cela a dû d’autant plus repartir en 2022 que toutes les mesures coronazies y ont été abolies, alors qu’à l’heure où j’écris ces lignes et tant que Sa Sénilité Joe Biden ne sera pas dégagée à coups de pieds au cul, il faut encore se faire injecter le poison pour se rendre aux États-Unis (idem en Chine sauf erreur), et la Russie est un peu passée de mode, ce qui renforce l’attraction de l’Islande. Il faut ajouter à ces chiffres que l’Islande ne propose pas de sports d’hiver, et que le tourisme est d’autant concentré en été, saison où les logements atteignent des prix prohibitifs, au point que les voyagistes les réservent une année en avance. Nous avons logé dans un hôtel immense aux chambres minuscules dans la capitale, et sinon dans des guesthouses en général confortables, voire une très cosy à l’Ouest, il n’y avait vraiment pas à se plaindre, mais les petits budgets se pèlent dans des campings où ils peuvent quand même cuisiner & se doucher au chaud. La population étant limitée à 375 000 habitants en 2022 (entre la Martinique et la Guyane), imaginez un peu ce que cela fait pour un Islandais de se trouver confronté à 6,6 fois plus d’indignes gènes que d’indigènes sur son île. Pas en même temps évidemment, mais il faudrait défalquer les Islandais émigrés à l’étranger et les vieillards reclus, et considérer les lieux touristiques qui reçoivent la majorité des flux. Pour la France, l’équivalent serait 430 millions de touristes ! Mais regroupés sur 3 mois ! Et pour un touriste, on rencontre en fait très peu d’Islandais. De nombreux immigrés travaillent dans le domaine touristique.
En ce qui concerne la génétique, une information glanée dans le Lonely Planet (p. 391, éd. 2017) fait froid dans le dos : « En 1996, le neuroscientifique Kári Stefánsson a reconnu que ce matériel généalogique, appliqué à la population exceptionnellement homogène de l’Islande, faisait du pays un laboratoire d’études génétiques idéal. En 1998, le gouvernement a voté, non sans oppositions, la création d’une base de données regroupant, par consentement présumé, toutes les informations généalogiques, génétiques et médicales des Islandais. Décision encore plus contestée, il a autorisé la société de biotechnologies de Kári Stefánsson, deCODE Genetics, à créer cette base de données, et à s’en servir afin d’identifier les gènes responsables de maladies héréditaires. La décision a soulevé un tollé dans le pays et des débats dans le monde entier sur ses implications quant aux droits de l’homme et à l’éthique médicale. Tandis que la controverse faisait rage (et que les investisseurs affluaient), la société s’est mise au travail. La base de données a été déclarée anticonstitutionnelle en 2003, et deCODE, qui a fait faillite en 2010, a été vendue en 2012 à Amgen, le géant américain des biotechnologies. Toutefois, deCODE avait eu le temps de constituer une base de données pour la recherche en s’appuyant sur l’ADN et les données cliniques de plus de 100 000 volontaires (un tiers de la population), et d’isoler des gènes mutants liés à l’infarctus du myocarde, aux AVC et à la maladie d’Alzheimer » « Tyrannie vertueuse », qu’il disait l’autre ! Résultat : en 2022 sur l’île : record du monde de piquouzés et surmortalité inexpliquée… mais attribuée à la fameuse canicule polaire ! Comme quoi la « science » est au service des peuples !

Moutons d’Islande, fjords de l’Ouest.
© Lionel Labosse

Les moutons (je parle des ovins, pas de nos amis pfizerisés qui heureusement sont en train de sortir un à un de leur toxicomanie) sont un mammifère emblématique de l’île, et vous verrez sur mes photos qu’ils en remontrent à la mafia des influenceurs macronistes en matière de pulls à col roulé ! On vend leurs têtes surgelées pour mijoter des soupes ; hélas je n’en ai pas goûté ! On trouve aussi pas mal de vaches, et je suppose que c’est à elles qu’on doit le fameux skyr désormais dégusté dans le monde entier. Le cheval islandais dont j’ai déjà parlé, est réputé pour sa robustesse, mais aussi pour l’allure particulière nommée tölt, intermédiaire entre le pas et l’amble (est-ce proche de ce que Buffon appelle « entrepas » ? Voir dans cet article). Les baleines sont un autre mammifère emblématique de l’Islande ; hélas notre sortie prévue au Nord de l’île, dans la localité fameuse pour cela de Húsavík a été annulée à cause de la météo, alors que nous avons globalement bénéficié d’un temps très clément pour l’Islande (la veille du retour, 27 août, il faisait 18°, et midinettes & midinets d’exhiber qui leur nombril, qui leurs mollets !) La chasse à la baleine islandaise est dénoncée par les wokistes ; cependant ce serait selon Lonely Planet une pratique encouragée par le tourisme : « L’office du tourisme islandais soutient que l’industrie nationale de la pêche à la baleine nuit à l’observation de ces animaux (une opinion contestée par le ministère des Industries et de l’Innovation). Vu l’explosion du nombre de touristes, l’idée est qu’une baleine vaut davantage vivante que morte – on gagne plus à les montrer qu’à les consommer. Paradoxalement, entre 40 et 60 % de la viande de baleine islandaise est consommée par des touristes curieux, alors que seuls 3 % des Islandais en mangent régulièrement. Elle est en grande partie exportée vers le Japon, bien que la demande décline » (p. 377, édition 2017).
Húsavík est un des cinq sites du Cercle de diamant, appellation publicitaire créée pour faire le pendant au Cercle d’or. Nous avons d’ailleurs croisé à Goðafoss une noria de croisiéristes qui se déversait d’un bateau stationné à Akureyri, déambulateurs & casquettes en avant ! J’ai vu deux renards polaires apprivoisés, et c’est tout pour les mammifères. En ce qui concerne la flore, si l’île est majoritairement déboisée, certains arbres y poussent facilement, notamment des variétés de peupliers, de bouleaux et surtout de sorbiers. Les fleurs sont nombreuses, j’ai vu aussi de la rhubarbe, et rapporté un pot de confiture ; il y a beaucoup d’angélique, toutes sortes de mousses dont je tairai les noms ! On peut admirer tout cela dans l’arboretum de Reykjavik (proche de la grande piscine et du parc des sports, au centre-est de la ville), et surtout celui d’Akureyri, proche du cercle polaire, qui vous éblouit avec ses serres. En parlant de cette ville, on y observe des poubelles habillées en trolls, comme aux îles Vestmann (et sans doute ailleurs ; je ne parle que de ce que j’ai vu !) et des feux rouges en forme de cœur (j’ignore si les contraventions sont accompagnées d’un baiser de flic !)
C’est sur la route sud de l’île que j’ai appris le mot « jökulhlaup », qui désigne l’inondation brusque causée lors d’une éruption par le déferlement de la fonte d’un glacier. J’ai photographié le fameux vestige d’un pont de la route 1 détruit par le jökulhlaup du Grímsvötn en 1996. C’est dans les environs que nous admirâmes sous la pluie nos premières orgues basaltiques, que l’île collectionne. Le glacier et le parc national éponyme du Vatnajökull proposent de belles marches & points de vue pittoresques. Un peu plus à l’est, ce sont les non moins pittoresques icebergs & autres glaçons de Jökulsárlón où l’on se fait photographier dans toutes les positions, surtout si l’on se marie. Dans cet endroit où l’air semble le plus pur du monde, on peut observer des phoques, mais aussi des bipèdes humanoïdes qui s’affublent le nasigère d’une muselière du dernier chic. Je me suis amusé à photographier dans certains endroits déserts des restes d’affichages covidistes qui font pisser de rire. Dire que les gens ont cru dur comme fer à cette religion, alors que souvent ce sont des laïcards purs & durs qui se moquaient des fidèles de toutes obédiences (j’en connais un) ! Pour clore cette digression, j’ai rencontré sur toute l’île un seul fanatique de cette religion revêtu de la burka covidiste (gants & muselière) ; c’était bizarrement un viking affecté à l’accueil de notre hôtel dans la capitale, et je l’ai vu au début et à la fin de notre parcours avec le même déguisement ! Cap à l’est, on visite le village de Djúpivogur, ses sculptures d’œufs géants censés symboliser les différents piafs de l’île, et son sculpteur d’os & de bois flotté.

À Islande ! de Ian Manook

Plus au nord, c’est le village de Fáskrúðsfjörður, et son petit musée consacré aux marins des morutiers français (mais pas seulement) qui se retrouvaient à cet endroit et s’y faisaient soigner dans un hôpital fondé par des Français. Un couloir reconstitue comme si vous y étiez la coque du navire & les alvéoles où les marins étaient censés s’écrouler de fatigue & se relayer. Le village est jumelé avec Gravelines. J’ai lu un roman de Ian Manook, alias Patrick Manoukian À Islande !, éd. Paulsen (2021) consacré à cette épopée. Petit roman didactique enté sur le roman de Pierre Loti, et citant « Oceano Nox » de Victor Hugo, « Le bateau ivre » de Rimbaud et maints livres savants & rares, comme si tous les personnages étaient des rats de bibliothèque. Il faut surmonter la longue scène initiale qui noie le lecteur sous des bordées de lexique maritime imbitable, et l’on déguste un guide historico-géographique de l’Islande basé sur des recherches. Par exemple, p. 81 on apprend que le premier morutier français est un ancien navire négrier reconverti, le Trovoada, ce que l’on vérifiera dans l’article Conditions de vie des pêcheurs d’Islande entre 1850 et 1935. Certaines erreurs ont échappé à la recherche de l’auteur, comme l’utilisation abusive du mot « drakkar » pour désigner le bateau viking (p. 126). Il insiste à plusieurs reprises sur l’odeur de soufre qui émanerait des sources chaudes ; or parmi tous les endroits que j’ai eu l’occasion de voir ou d’expérimenter, l’odeur de soufre est si discrète que je ne l’ai même pas perçue. En revanche les sites volcaniques présentent des cuvettes de soufre à l’odeur pestilentielle, mais sauf à être candidat au suicide, qui se baignerait là ? De plus les personnages, pourtant pas si pudibonds, se baignent en gardant leurs caleçons, ce qui est contraire à l’habitude islandaise, à l’instar des onsen au Japon, de se baigner nu. Les neuneus victimes de l’escroquerie climatiste apprendront que « nos ancêtres […] ont sacrifié la forêt qui couvrait la quasi-totalité de la surface de cette île […]. Ça fait neuf siècles déjà, et rien n’a jamais repoussé depuis » (p. 147). L’auteur qui semble un sympathique camarade anticovidiste, glisse quelques piques à l’occasion de l’arrivée d’une goélette en quarantaine pour cause de typhoïde non soignée. L’infirmière républicaine et la sœur, toutes deux raoultistes (et qui se réconcilient à cette occasion) se moquent des préjugés et rappellent des évidences de santé publique pour soigner les malades en les isolant. Quand le marin Lequéré se met un mouchoir sur le nez, l’infirmière le mouche : « C’est inutile. Cette fièvre ne se propage que par contamination buccale, vous pouvez respirer normalement » (p. 170). Quand le prévôt du village craint la contamination, c’est au tour de la sœur, qui raoultise : « Monsieur, explique sœur Élisabeth, en matière de typhoïde, la contamination ne se fait que par la négligence des personnes saines. Il n’y a aucun risque à contracter la maladie si l’on évite les contacts directs et qu’on se lave régulièrement les mains. Distanciation et hygiène sont les meilleures préventions » (p. 172). Les personnages se livrent à une diatribe argumentée (et fort peu romanesque) contre la pêche « à l’Islande ». On apprend entre autres les actes de torture contre les macareux « Par cruauté. Par jeu. Pour oublier ce qu’ils acceptent eux-mêmes de subir, probablement. Se rassurer, se dire qu’il y a plus malheureux qu’eux. Sur le pont, ils ramènent leurs prises, la gorge déchirée par la ferraille aiguisée, et écartèlent les oiseaux jusqu’à leur déchirer les ailes. J’ai entendu des marins rire de leur couper les pattes et se moquer de ce qu’ils ne savent plus décoller » (p. 251). La fin comme tout le livre me rappelle le chef-d’œuvre de Bernard Clavel Les Colonnes du ciel, un des livres qui constitua ma documentation pour écrire M&mnoux.

Un chouia d’histoire

Je n’aborde pas trop l’histoire de ce pays jeune, dépourvu de préhistoire & même d’Antiquité, puisque ce caillou volcanique, cette île vierge anadyomène n’a été découverte qu’au VIIIe siècle, comme nous l’apprend cet article. Sautons d’un saut d’ovin au XVIIe siècle, lorsque les barbaresques, bien longtemps après avoir capturé puis relâché Cervantès, razzièrent l’ouest de l’Islande, dont les habitants se terrèrent dans les grottes des îles Vestmann. Cet archipel tire d’ailleurs son nom d’un fait divers survenu vers 840. L’île de Heimaey servit de refuge à des esclaves irlandais qui fuyaient l’île principale d’Islande. Avant la découverte de l’Islande, l’Irlande était la terre la plus à l’ouest du monde connu d’où le surnom d’« Hommes de l’Ouest » attribué aux Irlandais, qui donna « Vestmann » (source Wikipédia). Comme quoi l’histoire de l’esclavage est plus variée que ce que le wokisme veut nous faire croire. Le guide Lonely Planet nous apprend que « À cette même période, la chasse aux sorcières qui sévissait en Europe toucha aussi les rivages islandais. Contrairement au continent, la plupart des persécutions concernèrent des hommes : sur les 130 cas répertoriés dans les annales des tribunaux, seuls 10 % visaient des femmes. Les accusés les plus chanceux étaient condamnés au fouet, tandis qu’une vingtaine furent brûlés vifs. L’accusation principale portait sur l’empoisonnement ou sur la possession d’objets ou d’ouvrages traitant de magie » (p. 367).

Du premier parlement du monde au trieur de moutons

Lors de la crise de 2008, le peuple islandais manifesta devant le parlement jusqu’à obtenir la démission du Premier ministre Geir Haarde ; c’est la Révolution islandaise ou « révolution des casseroles ». Ils commencèrent à 200 le 10 octobre 2008, et par un prompt renfort, ils se virent 20 000 le 25 octobre, ce qui correspondrait à 4 millions en France, ce qui serait d’ailleurs insuffisant à faire décaniller le tueur à gages agent de l’étranger qui s’est incrusté à l’Élysée. La situation de l’Islande est particulière, car le pays est petit, mais l’agglomération de Reykjavik regroupe les deux tiers des habitants (220 000), ce qui fait que l’Althing, le plus ancien parlement d’Europe, voire du monde, se trouve contrôlé par le peuple. On suppose que dans un pays qui compte à peu près autant d’habitants que la ville de Nice, chacun des 63 députés & autres hommes d’État doit avoir des voisins qui divulguent son lieu d’habitation & train de vie, et que ça contribue à les calmer au niveau corruption. Mais faut-il crier victoire ? Voici ce qu’on peut lire dans la fiche Wikipédia sur l’ancien Premier ministre Geir Haarde qui démissionna en 2009 : « Il est accusé par une commission parlementaire de « grande négligence et violation des lois sur la responsabilité ministérielle » et traduit devant la Haute Cour de justice d’Islande le 5 mars 2012. Le 23 avril suivant, la Cour ne le reconnaît coupable que d’un seul des six chefs d’accusation, celui de ne pas avoir tenté de résoudre, lors de réunions du gouvernement, les problèmes auxquels les banques islandaises étaient confrontées ni leurs conséquences potentielles sur l’économie islandaise. Cependant, aucune sanction n’est retenue contre lui. Le 23 février 2015, il devient ambassadeur d’Islande aux États-Unis. Le 1er juillet 2019, il quitte son poste pour devenir membre du conseil d’administration de la Banque mondiale ». No comment !
Dans le même temps, le peuple islandais a résisté lors de deux référendums en 2010 & 2011 à un chantage de l’UE pour le forcer à rembourser la dette privée d’une banque. Lire cet article de Jean Tosti « Islande : l’odieux chantage » (9 mars 2011). L’affaire se terminera en eau de boudin en 2015, comme on le constate à la fin de cet article consacré à Icesave.
Il ne faut donc pas s’imaginer que l’Islande soit un parangon de démocratie et que le peuple ait gagné contre la caste. Quasiment tout se paie par carte bancaire, même une bière dans un bar, et chaque seconde de votre vie est donc enregistrée par Bill Gates. Puisque j’en suis là, je fais une parenthèse pratique. La couronne islandaise est la monnaie de l’île. Wikipédia nous apprend qu’elle a perdu 60 % de sa valeur par rapport à l’euro après la crise de 2008 : elle valait 1,1 à 1,3 centime d’euro en 2006-2007 et seulement 0,7 centime d’euro en janvier 2016, ce qui n’a pas changé : 1 € valait 140 ISK pendant mon séjour (alors qu’il en valait 145 au 1er janvier 2022). Il n’y a pas de boutique de change. Si vous retirez du cash, on vous prélève à peu près 5 % ; si vous payez en carte, il semble qu’on vous prélève un fixe plus un faible pourcentage. Pour des paiements entre 8 et 30 €, j’ai été prélevé entre 0,4 et 0,6 €,ce qui fait entre 2 et 5 %. Wikipédia nous apprend aussi que « En 2011, l’Islande a un moment envisagé d’adopter le dollar canadien comme unité monétaire nationale. En mars 2012, Jóhanna Sigurðardóttir annonce son intention d’abandonner la couronne islandaise, soit au profit d’une monnaie étrangère, soit en intégrant la zone euro. Depuis, l’adhésion à l’UE n’est plus d’actualité mais, pour éviter les fluctuations de change, l’idée d’arrimer la couronne islandaise à une grande monnaie de réserve, probablement l’euro, est régulièrement évoquée. J’espère que la ruine de l’UE fomentée par Ursula, Macron & leurs affidés guérira l’Islande de ce tropisme, et qu’elle restera les épaules fermement adossées au pôle. L’Islande est un petit pays, et il est probable que si l’État voulait profiter de cette mainmise des banques sur les transactions pour transformer les banquiers en autant de policiers & de juges, comme Trudeau & Macron le font actuellement dans l’indifférence générale, le peuple pourrait contraindre l’État à revenir en arrière. Puisse l’exemple actuel de Linky en France faire réfléchir nos compatriotes sur les velléités liberticides de la mafia au pouvoir dans l’UE.
Revenons à nos moutons : néanmoins le peuple islandais a remporté une autre victoire. En effet, Jóhanna Sigurðardóttir, qui devint Premier ministre après la démission de Geir Haarde, ouvrit les négociations avec l’UE pour une adhésion, mais elle ne se présenta pas aux législatives de 2013, et la coalition au pouvoir a mis fin aux négociations en 2015. Pendant le covidisme, l’Islande mérita les éloges du gouvernement mondial coronazi pour avoir consciencieusement mené son troupeau de mougeons sous le couteau du grand prêtre piquouzeur de Pfizer. Information incidente datée de 2016 : l’Islande est championne d’Europe et vice-championne du monde après les États-Unis en consommation d’anti-dépresseurs par habitant (plus de 10 % de consommateurs contre 5% en France).
Des articles récents publiés sur des sites institutionnels ont alerté ceux qui ne font pas confiance aux médias, sur un excès de mortalité historique en cet été 2022. Les coronazis, médias, politiciens & médecins corrompus ont tenté de conserve de faire passer cela sur le dos de la « canicule », comme par exemple cet article de Midi Libre. Or l’Islande est un caillou dans la chaussure de leurs mensonges, car c’est ce pays qui enregistre la plus forte surmortalité, et bien sûr Midi Libre se garde bien d’évoquer l’Islande ! Voici donc les données sur l’Islande : Température moyenne en juillet : 14 ℃. Taux de vaccination des + de 60 ans : 100 %. Taux de vaccination booster des plus de 80 ans : 94,6 %. Taux de vaccination 2e booster des plus de 80 ans : 71,7 %. Question pour nos champions de l’injection : qu’est-ce qui a bien pu causer cette surmortalité historique en Islande à l’été 2022 ?

Trieur de mougeons en Islande.
© Lionel Labosse

Voici pour terminer une photo d’un trieur de moutons, spécialité islandaise (je n’en avais vu nulle part ailleurs). Je suppose que le tri se fait par propriétaires, dans ce pays où le mouton a peu de chances de fêter l’Aïd. Cela me semble emblématique de nos sociétés que d’aucuns persistent à qualifier de « démocratiques », où l’on trie la populace selon son nombre de piquouzes ou son QRcode. C’est la photo que j’ai choisie cette année pour me présenter à mes étudiants.

 Voyez les reportages de Peter Campbell sur l’Islande, avec de magnifiques photos, par exemple ici sur Akureyri.
 Lisez mon article consacré aux Sagas légendaires islandaises, XIIe-XIVe, traduites et présentées par Régis Boyer. Vous pouvez écouter ce grand spécialiste des littératures scandinaves dans une émission d’archives de Radio Courtoisie (il faut être adhérent, ce qui ne coûte que 5 €) datée de 2009. Il présente son livre Les Vikings. On peut aussi le voir et l’entendre mener de main de maître une conférence consacrée au thème du héros, en 2011.

Lionel Labosse


Voir en ligne : Mes photographies d’Islande sur Comboost


© altersexualite.com 2022.


[1« En Islande il y a dix mois d’hiver, et deux mois où on attend l’été » pourrait-on dire pour paraphraser une boutade prêtée à Napoléon sur les Pays baltes, mais qui traîne un peu partout à propos de tous les pays nordiques !