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Itinéraire de Découverte 4e / diversité sexuelle

Journal de bord d’une action pédagogique en collège contre l’homophobie (3)

Développement durable ; genre et discriminations sexuelles

vendredi 3 novembre 2006

Du lundi 16 décembre 2004 au lundi 10 janvier 2005
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Lundi 6 décembre 2004

Séance houleuse encore, mais importante et nécessaire pour la suite des événements. Premièrement, un fait positif s’est produit : tous les élèves sauf une ont rendu à temps leur devoir sur le bouddhisme (cette remarque peut prêter à sourire, mais c’est un signe que la motivation augmente). Nous avons accueilli un nouvel élève (qui en fait est de retour dans l’établissement). Deuxièmement, nous avons débattu à propos du document sur Amnesty que m’avait transmis par courriel une élève, une des plus motivées de la classe. L’objectif de cette séance était d’arriver, enfin, à cadrer les attentes pour obtenir de la part des élèves des documents que l’on puisse mettre en ligne, et qui s’adressent à des élèves de leur âge. Cela aura pris du temps, mais je crois être enfin arrivé non pas au but, mais à ce que chacun sache exactement ce qu’on attend de lui.
Le travail de cette élève était d’un excellent niveau, et elle avait appliqué de façon intelligente les directives apprises de son professeur d’histoire pour un travail écrit (poser une problématique, transition entre les paragraphes, exemples, conclusion, etc.) Le problème était que tel qu’il était présenté, ce texte aurait suscité des réactions. Et cela n’a pas manqué ! Avec la vivacité et la violence de relations qui caractérisent cette classe, les « camarades » ont immédiatement réagi aux phrases suivantes : « En effet, en Algérie, de nombreuses femmes ne disent rien pour garder une image respectable de leur famille. […] La première raison vient de l’éducation : en effet, depuis tout petit dans certaines familles surtout musulmanes, on apprend à la fille qu’il faut faire les taches ménagères et au garçon à être viril. […] Notons que dans d’autres cas les femmes considèrent qu’il est normal que leur mari ait le droit de les battre. Par exemple en Turquie 39 % des femmes pensent que leur mari a le droit de les agresser. »

Mise en cause, l’élève a riposté de la meilleure façon possible : premièrement, en disant que ce qu’elle disait de l’Algérie provenait de la Chronique d’Amnesty, et deuxièmement, qu’elle aussi était musulmane, et qu’elle ne critiquait pas l’islam, mais des faits culturels selon elle indépendants de la religion. Les contradicteurs se sont expliqués. Ce qui les choquait, c’était la mise en cause de l’Algérie. Je leur ai demandé d’expliciter leur position ; ils (et elles) se sont contentés d’exciper de leur attachement affectif à l’Algérie. Il y a eu aussi une prise de position assez radicale consistant à dire qu’il ne faut pas critiquer les gens même s’ils ont des comportements sexistes ! J’ai alors pris position en reprécisant ce qui avait été déjà posé en début d’année, à savoir que l’éducation au développement ne procède pas par culpabilisation, mais par contre qu’elle suppose droit d’expression personnelle et droit à la critique ; enfin, que notre champ de travail reste la lutte contre les violences sexistes et homophobes ! Personnellement, je ne voyais aucune contradiction entre mon amour pour la France et mon combat pour qu’il n’y ait plus de crimes homophobes ou de violences sexistes en France ; aimer l’Algérie me semblait donc on ne peut plus compatible avec ces objectifs et la critique de certains faits.
Il y a alors eu un échange nourri de remarques d’élèves sur la vision, selon certains tendancieuse, donnée des musulmans par certains médias. Une élève a explicité la différence importante selon elle (et ce sens des nuances est remarquable pour une fille de 13 ans !) entre Algériens et musulmans, entre musulmans et croyants, et entre croyants et pratiquants. J’ai dû pousser une « gueulante » pendant le cours pour faire taire les élèves qui pratiquaient la critique destructive et désordonnée. J’ai obligé ceux-ci à reconnaître que je ne censurais personne, et que justement, pour une fois, il leur était donné de mettre par écrit, au travers de ce projet, toutes leurs remarques fort intéressantes, du moment que cela se faisait dans un débat respectueux d’autrui (en levant la main et en attendant son tour de parole, par exemple). Pour une fois, des élèves, musulmans ou non, croyants ou non, pratiquants ou non, pourront s’exprimer directement à propos d’un débat omniprésent dans les médias : la question de la femme dans l’islam.

Nous avons donc tiré les consignes de travail suivantes, valables pour la suite de l’année. Les élèves sont amenés à faire des efforts, puisque seuls seront publiés les travaux qui satisferont à ces consignes, mais aussi aux critères de présentation établis en cours de technologie.
1. Toujours citer ses sources.
2. Préférer des faits et des chiffres à des commentaires.
3. Ne pas chercher à culpabiliser, mais ne pas renoncer à sa liberté d’expression et de critique.
4. S’investir personnellement, en se considérant comme un journaliste qui signe son article. Par exemple, ne pas hésiter à écrire : « Moi qui suis musulmane, je pense que… »
Enfin, comme je discutais à la fin du cours avec l’élève en question, qui avait été assez éprouvée par la séance, je lui ai fait convenir qu’il était préférable pour tous que cette explication agitée ait eu lieu au sein de la classe, plutôt que de recevoir des critiques encore plus virulentes lorsque ce genre de textes serait publié sur un site. D’autre part, je lui ai posé la question de la signature, et elle a convenu que ce serait préférable d’utiliser un pseudonyme. (De toute façon la publication de ces textes d’opinion se fera avec accord des parents). Elle a donc compris la nécessité de retravailler son texte. Objectif intéressant pour l’enseignement du français !
J’en profite pour conseiller à mes collègues, aux parents d’élèves et aux élèves un excellent ouvrage que je viens de dévorer : Argumenter en situation difficile, de Philippe Breton, Éditions La Découverte 2004. C’est une sorte de précis de 130 pages qui donne de précieux conseils sur tous les cas de blocage qui peuvent se présenter (présenter un exposé, prendre la parole dans le brouhaha, argumenter devant des personnes violemment opposées à nous, argumenter face à une agression, etc.) L’inspiration de l’ouvrage est la promotion de la non-violence par le langage.

Vendredi 10 décembre 2004

Stage « Collège au cinéma », suite et fin. J’ai proposé hier à l’une des responsables de l’UFFEJ (Union Française du Film pour l’Enfance et la Jeunesse), qui coordonne au niveau de notre département cette action nationale, de prendre la parole sur le thème de la censure des sexualités non-hétérosexuelles au sein de cette institution. Je lui remets copie des pages précédentes. Elle réagit vivement au paragraphe qui selon elle met en cause son association. Pourtant, je me contente de dénoncer une censure, sans préciser à quel niveau elle a eu lieu. En effet, c’est bien un seul film, avec un seul générique, que nous avons vu. Elle certifie que ce n’est pas l’UFFEJ, mais le propriétaire des droits qui n’a fourni au moment du choix des courts-métrages pour la version destinée aux élèves, que cette version amputée. Je ne cherche pas à culpabiliser l’UFFEJ ou qui que ce soit. J’affirme seulement qu’un auteur a créé une œuvre, dont les élèves ne verront qu’un tiers.
Depuis que cette institution existe, le hasard a-t-il fait qu’une fois soit proposé aux élèves un film dans lequel une sexualité autre qu’hétérosexuelle soit évoquée clairement ? Sa réponse est non. Elle argumente même, suivie aujourd’hui par son collaborateur, en disant fermement que jamais, au grand jamais, les films ne sont choisis sur le critère de leur thème. Par exemple, on ne va pas montrer un film sur les Incas parce que le thème sera abordé en histoire en cinquième. Non, Môssieu, nous y’en a pas faire dans le communautarisme ni le prosélytisme. C’est étonnant, mais le thème de l’hétérosexualité n’est pas au programme, et tous les films abordent ce thème sans aucune censure. Il est étonnant de constater à quel point ces gens sont butés sur la question, alors que plusieurs articles du numéro 53 de leur revue « 0 de conduite », s’élèvent contre la méchante, l’horrible censure aux yeux de taureau. « N’oubliez jamais que ce qu’il y a d’encombrant dans la morale, disait Léo Ferré, c’est que c’est toujours la morale des autres. » Les hétérosexuels n’ont jamais conscience qu’ils font du prosélytisme, eux, ni que ce prosélytisme pourrit la vie des non-hétérosexuels.

L’art de jouir Onfray

Mieux, ce matin, voici une demi-journée au thème prometteur. « Collégiens au cinéma : quelle responsabilité des enseignants ? Les adolescents face aux émotions, y a-t-il des sujets tabous, de la prudence respectueuse à la censure, une voie médiane… » L’intervenant, « Professeur honoraire, ancien chargé de cours sur la psychosociologie des adolescents », livre une brillante intervention, émouvante parfois quand il évoque comment, ancien réfractaire au service militaire, ayant fait de la prison pour ne pas être engagé dans la guerre d’Algérie, il a fait étudier Élise ou la Vraie Vie par militantisme. Par contre, quand il évoque le tabou de la sexualité, celle-ci est de façon explicite purement hétérosexuelle, sauf pour les insultes. Je repense à ce court-métrage Les possibilités du dialogue, avec ces deux têtes sans corps qui se livrent à une débauche d’échanges métaphoriques. Têtes sans corps, c’est bien d’école qu’il s’agit. Qu’on me permette de citer le philosophe Michel Onfray dans son ouvrage L’Art de jouir. À propos de Saint Thomas d’Aquin, il écrit : « Le docteur évangélique médiéval opte, lui aussi — et cela ne fait pas mystère —, pour le corps glorieux sans chair et dépourvu de sang : un sac idéal destiné à accueillir l’esprit dans une substance qui soit la sienne. Haro donc, là encore, sur le désir et les passions, l’émotion et le plaisir » (Livre de Poche p. 158). Arrive le moment des questions. J’évoque le « tabou des tabous », l’homosexualité, m’apprêtant à livrer mon analyse des courts-métrages ci-dessus évoquée.
Après la pause, le professeur honoraire reprend les questions les unes après les autres, en laissant pour la fin celle dont il reconnaît honnêtement qu’elle lui pose problème. Sa réponse est sans ambiguïté : il ne voit pas pourquoi il faudrait traiter devant tous les élèves de cette question qui ne concerne selon lui que quelques individus. Il évoque longuement le cas d’un prof de musique de son bahut qui se revendiquait homo (dont d’ailleurs il se permet de citer en public le nom de famille. J’espère que c’était un faux nom !) En ce qui le concerne, jamais il ne ferait étudier un livre ou film qui traiterait la question. Pas de communautarisme. On peut en traiter entre adultes, c’est une question de militantisme, mais pas avec des adolescents. Fermez le ban. Voici l’un des plus grands spécialistes de la psychologie de l’adolescent dans l’Institution. Je rétorque à ce monsieur qu’il vient de se contredire, puisque dans son exposé il s’était vanté d’avoir (en 1970 !) proposé aux élèves un livre en fonction de sa position personnelle de militant politique pacifiste. Il se trouve que les deux positions déterminantes de mon adolescence étaient l’homosexualité et la non-violence ; et que les appelés qui comme lui sont allés en prison ou ont mené des grèves de la faim pour refuser de tuer étaient mes héros d’adolescence. Parfois, les héros déçoivent. (C’est amusant, c’est aussi un thème dont il avait parlé dans son exposé, au sujet du film Capitaine Conan.)
Les deux responsables de la programmation départementale renchérissent et tentent de verrouiller la question comme je l’ai dit plus haut. Pour eux, à « Collège et cinéma », jamais on ne sélectionnera un film « parce qu’il a pour sujet l’homosexualité ». Clair, net et précis. On ne sélectionne un film que pour sa très haute valeur cinématographico-artistico-machin. Il semble, pour les responsables de la programmation, que pas un seul film depuis 15 ou 20 ans traitant d’une sexualité non purement hétérosexuelle, ne soit artistiquement parlant digne d’être vu par nos élèves. L’homophobie du silence, du mépris et du tabou, de l’oppression majoritaire ; celle contre laquelle une loi de censure (à laquelle je m’oppose à titre personnel) serait inefficace. Heureusement, deux collègues argumentent spontanément dans mon sens. Je tiens d’ailleurs à remercier les stagiaires, qui m’ont soutenu dans cette argumentation délicate, et les quelques collègues qui sont venus me voir à la suite de ces interventions émotionnelles. Cela fait chaud au cœur, et un message de soutien ne serait pas de refus, car j’avoue en avoir besoin dans ce combat. La solitude pèse.

Un collègue (exerçant dans la même ville que moi) fait remarquer que le film, d’ailleurs excellent (Promesses), visionné la veille, traite bien d’un « sujet », et d’un sujet communautaire, en l’occurrence la question Palestine / Israël. Il évoque l’excellent film Beautiful Thing, que nos élèves adoreraient. Une exception, une collaboratrice de la programmation plaide en notre sens. Malheureusement, comme je vais la remercier de son intervention après la séance, elle m’apprend qu’elle quitte cet organisme dans une semaine ! En fait, il n’y a pas grand-chose à reprocher. Le hasard fait mal les choses : les trois personnes les plus psychorigides sur ce sujet sont par un hasard malheureux, les trois personnes en position de décider. Dommage. À nous, si nous en avons le courage, de leur dire haut et fort qu’ils ont tort, et que les choses doivent changer. Si nous avons le courage, camarades ! Car quand une collègue a déclaré pendant ce stage qu’elle n’avait pas su quoi faire lorsque l’insulte « sale gouine » a fusé des rangs de ses élèves, la réponse est là : il suffit que ces élèves aient eu une fois dans leur vie un enseignant moins veule que la majorité, leur ayant proposé un livre ou un film traitant de ces sujets, pour que ces insultes cessent. Traiter la question par la répression est plus facile, plus rassurant quand on est lâche, psychorigide et dépourvu de toute imagination.

Le film Impitoyable que nous allons montrer à nos élèves, ce film communautariste hétérosexuel à mon sens (je fais de la provocation volontaire et ironique), apportera dix fois moins aux élèves que ne pourrait apporter BeautifulThing, par exemple. (Ou Maurice ou My Beautiful Laundrette, ou Satreelex, the Iron Ladies, etc.) Les programmateurs renchérissent en expliquant que l’homosexualité est souvent présente de façon cachée et métaphorique dans de nombreux films. Même, de nombreux acteurs célèbres furent homosexuels (vous vous rendez compte, ma bonne dame !) On dirait la scène du C.D.I. dans mon roman L’Année de l’orientation ! Je n’ai pas pu faire le test souhaité, demander à la salle combien de personnes avaient « vu » dans La Vieille Dame et les pigeons une allusion au lesbianisme, ce qui aurait justifié mon intervention, en la rattachant au programme des courts-métrages vus lundi dernier. Cela transforme donc cette intervention en une séance d’agit-prop digne des années 70, et des collègues naïfs doivent se demander de quelle planète est tombé cet agitateur. L’autre question que je voulais poser aux collègues, c’est quelle serait leur réaction si un élève leur disait : « Eh ! m’dame, la vieille et sa concierge, c’est des gouines ! » ? Puniraient-ils le mot grossier, ou engageraient-ils le dialogue incidemment demandé ? (Histoire chinoise de lune et de doigté).
Un autre collègue évoque brillamment une expérience où, justement, des élèves ont choisi entre deux propositions, un film traitant de cette sorte de sujets, plutôt qu’un banal film comique ; et il a démontré qu’il en était advenu un résultat positif au point de vue de l’éducation à la citoyenneté. Même les gros bras du lycée avaient modifié leur position par rapport à l’homosexualité. Merci, collègue : grâce à toi, peut-être une agression homophobe a-t-elle été évitée. Grâce à toi, à nous, peut-être dans cinq ans, dans dix ans, les « responsables chefs » de « Collège au cinéma » se décideront à montrer aux élèves un film évoquant une autre possibilité que l’hétérosexualité exclusive. Ils s’apercevront alors que cela fera aimer aux élèves le cinéma, la fiction, la vie, les autres, etc.

L’intervenant a eu l’honnêteté de reconnaître avoir appris des choses, et sans doute réfléchira-t-il à la question à tête reposée. Je tiens pour ma part à faire remarquer à mes collègues (j’ai fait la « promotion » de ce journal de bord au sein du stage), que s’ils sont d’accord avec moi, rien ne bougera sans actes quasi-militants. J’en ai assumé un aujourd’hui, en prenant sur moi, en puisant dans des ressources épuisables. Peut-être m’aura-t-on jugé quelque peu agressif dans ma façon d’imposer ce débat, mais si je ne l’avais pas fait, ne croyez-vous pas que dans vingt ans on en sera encore au même point, avec les mêmes tabous et les mêmes blablas psycho-machins sur ces tabous ? Le blocage quasi viscéral de ces trois personnes qui sont plus ou moins aux commandes d’une grosse machine, était patent, et pour ma part, je l’ai même trouvé Pitoyable. Ces personnes, dont je n’ai pas cité le nom, sont les bienvenues si elles veulent réagir et exposer leur point de vue, dont je suis persuadé d’ailleurs qu’il évoluera suite à ce « big bang ».
Lorsqu’on est un professeur honoraire en retraite, spécialiste en « socio-psychologie » de l’adolescent, c’est un choc sans doute que d’être confronté pour la première fois de sa carrière à une question aussi pointue et à un cas aussi rarissime que celui de la non-hétérosexualité exclusive de 5 à 10 % de nos élèves. Nos élèves qui souffrent dans un gouffre de silence, comme à leur âge j’ai souffert. Cas traité en long, en large et en travers dans les médias de masse à longueur de journée, mais tu, étouffé, censuré, camouflé, tabou de chez tabou, tabou en béton armé dans les écoles, y compris chez les spécialistes de l’anti-tabou. Jusqu’à quand ? [1]

Lundi 13 décembre 2004

Compte rendu de la deuxième vague du devoir sur l’intervention d’Amnesty-International. Une deuxième élève a envoyé le fichier par courriel. Certains travaux sont trop didactiques, parfois recopiés mot à mot sur les documents fournis par les intervenants. D’autres sont excellents ; reste juste à les mettre en forme, car ils sont encore manuscrits ! Certains élèves ont des difficultés de compréhension et d’expression. Un exemple : « Des volontaires de l’association de la D.U.D.H. sont venus nous parler des violences contre les femmes. […] Les victimes nous ont dit qu’ils violaient parce que ça donne du pouvoir. » Espérons que cet élève soit tiré vers le haut par les autres.
Correction du questionnaire sur le bouddhisme. Les travaux des élèves sont fort intéressants, à part deux couples de copieurs mal inspirés. La séance de correction comprendra trois objectifs. Les réponses aux questions et la rectification d’erreurs. La méthodologie disciplinaire (citer le texte entre guillemets et commenter ; définir un mot dans son contexte, ce que plusieurs élèves ont parfaitement maîtrisé). Le questionnement disons philosophique sur la laïcité et la citoyenneté, en prolongement de la réflexion entamée lundi dernier. Nous partirons de cette « mauvaise réponse » à la première question :
« Le bouddhisme n’accepte pas les femmes. Il n’y a pas d’égalité entre les hommes et les femmes mais de l’inégalité. Le bouddhisme est pratiqué en Inde, et qui sait s’il n’a pas influencé la violence des femmes. »
La réflexion portera sur l’acceptabilité de la « critique » d’une religion ou d’un pays. Peut-on argumenter sur le sexisme en prenant pour exemple négatif des faits relatifs à une religion ou un pays auquel les élèves et leurs destinataires futurs sont affectivement attachés. Et bien sûr, cette réflexion sera étendue aux insultes apparemment anodines concernant la sexualité ou l’identité de genre… L’intervention d’Éric Verdier sur « Le mur des insultes » viendra à point. De l’apprentissage du débat démocratique et des modalisateurs !
En classe, les élèves ont bien compris les enjeux de la question, d’autant plus que cela a permis à un élève de se présenter comme bouddhiste, ce qui a surpris les autres. J’ai fait remarquer que dans le cas de propos homophobes, souvent les personnes vexées n’osent pas se manifester. La difficulté maintenant est que pour certains d’entre eux, le réflexe facile est de renoncer à toute argumentation sous prétexte qu’elle pourrait être ressentie comme une attaque. Comme j’en discutais avec le collègue professeur d’histoire, il m’a conseillé de distinguer « critique » et « argumentation ». Dont acte. Voici le questionnaire pour le 3 janvier.

La situation des femmes et des minorités sexuelles dans les religions anciennes
Texte n° 2 : La Chine ancienne
Document : Deux extraits de Sagesses chinoises de Jean de Miribel, Dominos Flammarion.

Sagesses chinoises Miribel

1. Nommez et situez chronologiquement les trois grandes dynasties chinoises citées dans le texte. Quelle dynastie sera fondée après la chute des Song ? Qui est le fondateur de cette dynastie ? Quelle est sa religion ? Quelle sera son attitude vis-à-vis des autres religions pratiquées alors en Chine ? (attention, ces questions peuvent paraître compliquées, mais les réponses sont faciles à trouver dans le Petit Larousse par exemple) (3 pt)
2. Vocabulaire : expliquer le sens dans ce texte des mots suivants : engendrer ; aspiration ; précarité ; piété filiale. (2 pt)
3. En quoi la pratique des « pieds bandés » peut-elle être considérée comme sexiste ? (2 pt)
4. Relevez trois faits différents qui révèlent du sexisme chez les Chinois anciens. (3 pt)
5. Relevez un fait qui, indirectement, rend impossible le libre choix de l’orientation sexuelle. (1 pt)
6. Peut-on dire que les concepts de yin et de yang, typiques du taoïsme chinois, sont sexistes ? (2 pt)
7. Suite aux deux textes étudiés sur le bouddhisme et sur la Chine ancienne, dites en quelle mesure il est possible de critiquer une religion ou un pays, que l’on ait ou pas un lien affectif avec cette religion ou ce pays. Développez votre point de vue en fonction des débats que nous avons eus en classe à ce sujet. Ces réflexions constitueront une « déontologie » de notre projet. (7 pt)

Entendu évoquer ce matin à la radio une opération menée cette semaine en Corse, intitulée si je ne m’abuse « semaine de la fraternité ». Telle qu’elle est présentée, cette opération vise à encourager les Corses à refuser le racisme et l’antisémitisme. Conformément au dogme en vigueur, l’homophobie est exclue, sans doute pour ne pas choquer les Corses (ne tirez pas Messieurs les Corses, ce n’est que de l’ironie ; ce n’est pas nécessaire de lutter contre l’homophobie en Corse : il n’y a aucun problème d’homophobie en Corse, d’ailleurs il n’y a pas d’homosexuels en Corse, c’est pas comme les musulmans !). Quand les pouvoirs publics comprendront-ils que pour être efficace, une initiative de lutte contre les discriminations ne peut écarter ce que les psychologues appellent « l’autre en soi », c’est-à-dire l’homosexuel, le transgenre, etc. ?
Pire, j’ai été accusé à deux reprises la semaine dernière, par des personnes qui n’ont pas daigné lire ces pages, de « prosélytisme ». Drôle de prosélyte, ce prof qui, partant de l’homosexualité, fait étudier aux élèves le sexisme, le bouddhisme, le taoïsme, etc. ! Mais que me reproche-t-on finalement ? D’encourager les élèves à être homosexuels ? Si j’avais prononcé la moindre parole allant en ce sens, ne croyez-vous pas que les protestations auraient été immédiates et vives ? Alors, de quoi ? De m’insurger contre un tabou. Et qu’y a-t-il derrière ce tabou ? L’idée implicite selon laquelle le prosélytisme hétérosexuel est une norme incontournable. On en revient à la parole relevée par la journaliste du Parisien : « Il n’y a qu’à tous être hétérosexuels, et il n’y aura plus de problème. » Eh oui ! c’est le genre de solution souvent proposé dans l’histoire, pour résoudre les problèmes de « prosélytisme » ou de minorités : la conversion ou la mort. Taisez-vous, souffrez en silence, et tout va bien. Dites que vous existez, et vous êtes « communautariste » ou « prosélyte » !

Lundi 3 janvier 2005

Démarrage en fanfare avec l’intervention d’Éric Verdier, psychologue et chargé de mission auprès de la Ligue des Droits de l’Homme. En première heure, recensement houleux de toutes les injures que les élèves entendent et utilisent habituellement. Aucune inhibition due à la présence d’adultes ; tout le monde joue le jeu, à part trois filles manifestement dérangées par le festival attendu des « ta mère ». La première heure se passe à collecter les injures. Certaines semblent être inventées quand le fleuve est à sec. Quatre feuilles sont remplies et affichées, ce qui ne semble pas satisfaire l’intervenant, habitué à « mieux » (10 pages, dit-il). Éric Verdier est gêné par l’indiscipline et le brouhaha. Il est plutôt habitué à la tranche d’âge 15/18 ans, c’est-à-dire le lycée, que les 13/14 ans qu’il a en face de lui. Et cette classe, il est vrai, est particulièrement bruyante. En plus des insultes récoltées officiellement, il y a celles qui circulent entre les rangs !

Quelques remarques intéressantes en deuxième heure. Il s’agit de classer les insultes en catégories, non encore définies. Pour commencer, Éric Verdier entoure l’insulte « P.D. », et demande la liste des insultes qui vont avec. Un garçon se défoule, mi-sérieux, mi-provocateur : « Des fois, les gothiques sont pédés » ; « Petite bite, ça va avec pédé » ; « Je mettrais sale feuj avec pédé ; en fait je mettrais pédé avec tout ! ». Il rectifie : « Je plaisante. » Pour le groupement suivant, celui concernant la taille, le même garçon s’exclame : « J’aime pas les anorexiques ». Éric Verdier de rétorquer : « Ah ! bon, parce que toutes les filles sont faites pour te plaire ? » Il faut savoir déceler derrière cette attitude une inquiétude, et justement, une attente de réponse des adultes. Tout simplement, si cet élève participe au cours, même d’une façon provocatrice, c’est que ça l’intéresse. Le censurer serait facile ; mieux vaut lui donner les moyens d’une réflexion en construction. Cela permettra à Éric Verdier d’évoquer brièvement l’homophobie par le silence dont sont victimes les lesbiennes, qui souffrent d’être désirées par les hommes, et qui souffrent d’invisibilité. Dans son ouvrage, il parle à ce sujet d’« homophobie passive ».
La troisième partie de l’intervention consiste en un classement et un début de réflexion sur les insultes courantes. Quatre catégories sont délimitées, avec un schéma qui permet de les distinguer. Les injures homophobes, qui instaurent « la haine de l’autre en soi ». La famille concernant la taille (gros ou anorexique). Le racisme au sens large (refus de qui ne fait pas partie de notre groupe) [2]. Le sexisme enfin, catégorie de loin la plus représentée dans l’échantillon. C’est une catégorie qui opère au sein du groupe dont on fait partie. Les « ta mère » sont à peine balancés par quelques « ton père », et encore, bien plus édulcorés. Éric Verdier évoque le groupe de parole pour adolescents suicidaires qu’il anime, une quarantaine de personnes. Il montre le lien entre insultes et volonté suicidaire.
Une fille réagit sur le mot « pute », au sens de « fille qui couche avec beaucoup de mecs ». Argument habituel, que je simplifie volontairement : « elle a choisi, si elle ne veut pas être insultée, elle n’a qu’à ne pas coucher ». Toujours la même chose, en gros, on n’a qu’à supprimer tous les ceci-cela pour qu’il n’y ait plus de racisme anti-ceci-cela ! Je n’accuse pas ces deux élèves bien sûr, au contraire, leurs réactions spontanées confortent la conviction selon laquelle ce genre d’action est utile. La réflexion qui s’ensuivra, pour eux, sera salutaire. Il ne s’agit pas de culpabiliser ; d’ailleurs je prends aussi la leçon pour moi. Je suis loin d’être innocent dans ces insultes aux relents sexistes ! Je vais tâcher de trouver une modalité de compte rendu de l’intervention qui prolonge utilement l’action.

Quant à la liste interminable des « Ta mère », dont les élèves ont dit qu’ils finissaient par en avoir assez (avant d’en rajouter une louche), elle me ramène à la rencontre parents-professeurs qui avait eu lieu juste avant les vacances de Noël. La mère d’une des élèves de troisième qui ont lu le roman de Jimmy Sueur a tenu à me dire qu’elle et sa fille avaient trouvé qu’une scène était choquante. Après l’avoir lue, la fille l’avait montrée à la mère. Il s’agit de « la scène de la fellation » de la page 102. Le mot est utilisé par la mère, qui est d’ailleurs très digne et ne veut pas jouer les mères la pudeur. D’ailleurs elle confirmera que l’ensemble du livre est intéressant et a apporté quelque chose à sa fille. En fait, elle me demande s’il n’y aurait pas un autre livre pour aborder le sujet [3].

C’est une question importante, et il y aurait tant de choses à dire. Ce qui me trouble, c’est que lorsque j’ai souhaité faire lire ce livre, c’est une autre scène qui avait retenu mon attention, lorsque le personnage se prostitue pour financer son changement de sexe. J’avais même fourni une photocopie du passage à mon principal en le prévenant que ce passage pourrait choquer. Cela avait encouragé la principale adjointe à lire le livre et à venir entendre ce que les élèves de troisième en ont pensé. Je n’avais pas particulièrement pris garde à la scène de fellation. Résumons : aux cours de comptabilité, le factotum du lycée, qui a une réputation de « pédophile » (mot impropre, car les élèves ont dépassé quinze ans), harcèle Julien / Barbara jusqu’à l’inviter chez lui. Celle-ci, fascinée, se laisse progressivement apprivoiser, et pratique une fellation. L’acte lui-même fait l’objet de six lignes. Les mots sont précis et assez sobres quand on songe aux « Ta mère je la retourne », « je lui suce ceci ou cela », et toutes les variantes les plus obscènes que les élèves ont sorties ce lundi, donc qu’ils s’échangent allègrement dans la cour de récréation. Quand on songe à l’émission de radio que la moitié d’entre eux écoutent (cf. 3e séance, le 8 novembre). Mais voilà, un acte sexuel est rapporté dans un roman qu’on donne à lire dans un établissement scolaire… Ça turlupine ces élèves jour et nuit. Mais que les mots soient écrits dans un livre, qu’ils permettent une réflexion sur le sujet, cela choque.
Pendant les vacances, ces mêmes élèves verront à la télévision les images insoutenables des cadavres dus au tsunami d’Asie du sud. Une note du ministre nous demandera d’organiser des discussions sur le sujet. Je ne veux pas ridiculiser cette attitude. Ce qui est regrettable, c’est qu’on en soit toujours au même point de blocage sur la sexualité. Qu’on ne supporte pas l’idée qu’un adolescent puisse appréhender la sexualité humaine par un livre ou d’autres éléments apportés par l’école avant de la découvrir par sa propre expérience. Je suis d’ailleurs persuadé que les enfants de moins de 15 ans seraient moins faciles à séduire par les vrais pédophiles s’ils avaient un minimum d’éducation à la sexualité qui leur permettrait de reconnaître ce que ces pédophiles attendent d’eux, de le nommer et de le refuser ; et bien sûr que moins d’entre eux deviendraient pédophiles. Il est quasiment impossible d’aborder le sujet avec des livres qui apportent une base de réflexion, car malheureusement il y aura toujours quelques parents (et élèves) qui n’acceptent pas la représentation d’actes sexuels. Cela n’est d’ailleurs pas interdit, sauf que, en cas de plainte d’un parent, le professeur qui a donné ce livre à lire ne sait jamais ce qui va lui tomber dessus.

Il suffit de citer cette affaire qui avait défrayé la chronique il y a trois ou quatre ans, d’un professeur de français menotté par la police en plein cours pour avoir donné à lire Le grand cahier, ce chef-d’œuvre d’Agota Kristof. Je ne dis pas qu’il ne faille pas de garde-fou, mais il serait bon que les profs aient au moins une possibilité, quand ils pensent qu’un livre pourrait choquer, d’en référer à une instance qui les autoriserait à proposer ce livre, et les couvrirait en cas de réaction, de façon surtout à se mettre à l’abri des associations rétrogrades qui pullulent sur le net. Il y a quelques années, j’avais écrit à un inspecteur pour lui soumettre un cas de ce genre. Je souhaitais faire lire Xala, de l’auteur sénégalais Ousmane Sembène. Je n’avais jamais obtenu de réponse.
Bref, soyons pratique. Pour prévenir ce genre de réaction lorsque je donnerai le livre à lire à cette classe de 4e, je l’assortirai d’un avertissement recommandant, si l’on a peur d’être choqué, de passer les trois pages litigieuses, en résumant ce qu’elles contiennent, et en rappelant le bénéfice pédagogique attendu. Cela me permettra au moins de protester de ma bonne foi en cas de réaction virulente… mais bien sûr la plupart s’y précipiteront ! C’est la quadrature du cercle.

Lundi 10 janvier 2005

Aujourd’hui, deux parties :
1. Correction du devoir sur la Chine ancienne.

Pour la première question, les réponses sont correctes, à part la religion de Kubilaï Khan, que certains croient bouddhiste. Pour la troisième question, certains élèves se contentent d’affirmer que la pratique des pieds bandés est sexiste parce qu’elle ne touche que les femmes. Encore faut-il préciser qu’elle les fait souffrir, qu’elle entrave leur possibilité de se déplacer, et qu’elle est destinée à plaire aux hommes. Plusieurs élèves n’ont pas traité la question 5, mais ceux qui l’ont traitée ont facilement trouvé que le choix par le père des épouses et maris de ses fils et filles empêchait de facto le libre choix de l’orientation sexuelle. Une petite discussion s’ensuivra pour préciser que la bisexualité était une possibilité… (les élèves ne sont pas si bêtes…)
Pour la question six, un seul élève a su aller au-delà de l’apparence, et a donné cette réponse : « Ces deux concepts ne paraissent pas sexistes, car ils sont opposés mais complémentaires et que chacun de ces principes se change périodiquement en l’autre. » Plusieurs élèves se sont contentés de relever que dans le cadre du yin, le féminin était associé au négatif. La réponse n’était pas entièrement fausse, car il y a dans le yin davantage d’associations négatives que dans le yang, mais on ne peut pas affirmer que le taoïsme soit par essence sexiste. C’est la preuve qu’il serait facile sur ce thème d’instrumentaliser les élèves. J’insiste lors de la correction sur la nécessité de ne pas foncer dans les portes ouvertes…
La dernière question était la plus importante. Des élèves s’en sont débarrassés par une pichenette, affirmant pour certains « Je trouve qu’on ne doit pas critiquer un pays ou une religion sans y vivre ou la pratiquer », alors que d’autres pouvaient dire : « De mon point de vue d’Européenne qui vit dans un pays où l’on revendique la liberté et l’égalité des hommes et des femmes, je pense que certaines religions ou que certains pays agissent à l’opposé de ces idées, et qui peuvent empêcher beaucoup de gens de mener une vie heureuse ». Plusieurs élèves se sont appuyés sur la déclaration universelle des droits de l’homme (influence de l’intervention d’Amnesty). Une élève est allée plus au fond des choses : « Évidemment cela ne sert à rien de se vexer ou de se sentir mal quand son pays ou sa religion est critiquée, puisque aucun pays n’est parfait et il faut accepter notre pays et notre politique, notre façon de voir, nos défauts, et non nier ». Une élève est allée assez loin dans la réflexion sur les religions en démontrant que ce n’était pas critiquer une religion que de dénoncer l’utilisation sexiste qui en est faite par certains hommes. Elle pensait à l’islam, et c’est une élève particulièrement informée sur la question.
La correction s’est faite dans un brouhaha assez pénible. Il est difficile pour moi qui suis habitué à voir mes classes cinq heures par semaine de gérer une classe que je ne vois qu’une heure… Nous n’avons pas eu le temps d’expliquer le document que j’ai distribué. Les élèves doivent d’une part choisir un sujet d’exposé pour la deuxième période de l’I.D.D., qui commencera le 7 mars, reprendre leurs travaux antérieurs pour mise en commun d’ici la fin de l’année, et pour la semaine prochaine, réaliser une affichette à partir de l’intervention de la semaine dernière, selon la consigne suivante :

2. Compte rendu de l’intervention d’ÉRIC VERDIER

Pour la semaine prochaine, au lieu de faire un compte rendu à usage interne, nous allons tenter de nous ouvrir aux autres, comme si nous étions les relais de la Ligue des Droits de l’Homme (l’association pour laquelle intervient Éric Verdier). Vous allez donc réaliser des affichettes originales, amusantes, frappantes, efficaces, pour engager les élèves (et même les adultes !) qui les verront, à réfléchir sur les insultes. Utilisez toutes les ressources de la publicité, tout en mettant en œuvre ce qu’Éric Verdier nous a dit, et ce dont nous avons pris conscience grâce à son intervention. (Dessins, photos, slogans, imitation d’affiches vues dans les cours d’histoire-géo…)
Vous pouvez utiliser humour et provocation, du moment que le but sera d’encourager les gens à limiter les insultes, et surtout celles qui sont sexistes, racistes et homophobes. Attention cependant, comme tout ce qui concerne notre action sur le développement durable, à ne pas trop chercher à culpabiliser. On obtient plus par l’humour et la complicité, car souvent on n’est pas conscients du mal que font ces insultes.

 Lire la suite de ce Journal de bord.

Lionel Labosse


Voir en ligne : Présentation du projet


© altersexualite.com 2007.
Vignette : photo d’Éric Verdier prise par Lionel Labosse pendant cette intervention. Droits réservés.


[1Merci aux collègues qui enseignent encore en collège, de me tenir informé des évolutions depuis 2004.

[2Le mot « poundé » avait été cité. D’après les élèves, il désignait les Indiens. Je ne l’avais pas repris dans le compte rendu, mais j’ai obtenu un début d’éclaircissement sur sa signification en 2007 lors d’une intervention de l’association Contact dans mon lycée, basée sur les travaux d’Éric Verdier !

[3Il y en a désormais d’autres, par exemple La Face cachée de Luna, de Julie Anne Peters ou Les Petites déesses, de Francesca Lia Block, mais cela n’enlève pas son intérêt à cet excellent roman, dans lequel la sexualité n’est pas relatée pour choquer, mais parce qu’elle construit le personnage et la narration.