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Invitation au voyage…

Voyager avec la musique classique (et le jazz)

10 morceaux pour voyager dans son fauteuil

samedi 4 mars 2023, par Lionel Labosse

Après une introduction consacrée à Dans les steppes de l’Asie centrale, j’ai sélectionné 10 morceaux de musique classique (dont un de jazz et une chanson). J’ai proposé à mes étudiants une première écoute partielle en aveugle avec mon smartphone et une enceinte (l’un de ces compositeurs était d’ailleurs aveugle), en notant leurs hypothèses & impressions de lecture, puis le cours a consisté en une écoute plus conséquente des morceaux (en projetant les vidéos), avec les éléments culturels suivants, de façon à vérifier les impressions. Existe-t-il de la musique imitative ? On sait bien depuis Nietzsche que non, mais il peut être intéressant de l’expérimenter.
Les morceaux sont classés par ordre chronologique, avec quelques commentaires issus de Wikipédia ou autres sites, arrangés à ma sauce. Tous les morceaux sont des tubes de la musique classique, mais pas forcément connus des jeunes inscrits en BTS. Dans le cas de pièces en plusieurs mouvements, je n’ai pas forcément choisi le plus célèbre. J’ai aussi proposé une fiche consacrée aux instruments de l’orchestre, avec une capsule vidéo de 4’ expliquant la composition de l’orchestre symphonique.

Introduction : Dans les steppes de l’Asie centrale
Dans les steppes de l’Asie centrale (1885) d’Alexandre Borodine est la seule œuvre de musique classique présente sur la liste du BO (le reste est composé de chansons françaises récentes ou plus anciennes). Elle permet de présenter l’exercice. Écoutons le début de l’œuvre dans cette interprétation sans aucune indication, pour demander aux étudiants quel paysage elle leur donne à imaginer (durée totale 8’).

Voici la notice de programme précédant la partition selon Wikipédia : « Dans le silence des steppes sablonneuses de l’Asie centrale retentit le premier refrain d’une chanson paisible russe. On entend aussi les sons mélancoliques des chants de l’Orient ; on entend le pas des chevaux et des chameaux qui s’approchent. Une caravane escortée par des soldats russes, traverse l’immense désert, continue son long voyage sans crainte, s’abandonnant avec confiance à la garde de la force guerrière russe. La caravane s’avance toujours. Les chants des Russes et ceux des indigènes se confondent dans la même harmonie, leurs refrains se font entendre longtemps dans le désert et finissent par se perdre dans le lointain… » À confronter avec les impressions des étudiants. À force de l’écouter, cette musique m’émeut profondément. N’est-ce pas une allégorie de la vie, ce troupeau bruyant qui traverse la plaine avant de disparaître à l’horizon ? N’est-ce pas le « Voyage » de Baudelaire ?

1. Jean-Philippe Rameau (1683-1764), « Forêts paisibles », extrait des Indes Galantes (1735), opéra-ballet.
Interprétation par Les Arts Florissants dirigés par William Christie (né en 1944), célébrant leur 40e anniversaire à la Philharmonie de Paris (5’).

L’œuvre se compose de 4 « entrées », la dernière ayant été ajoutée en 1736, un an après la création de l’opéra. Cette structure souple est permise par l’esprit de l’opéra-ballet, où l’on ne parle pas d’actes, mais d’entrées, pour marquer que les différentes parties n’ont entre elles qu’une analogie thématique, et ne constituent pas une intrigue suivie.
L’« entrée » se passe dans une forêt d’Amérique, après une bataille perdue par les Indiens face aux troupes franco-espagnoles. La scène finale, « danse du Grand Calumet de la Paix » marque la paix retrouvée entre les Sauvages et les armées colonisatrices. L’œuvre date de 1735, à l’époque des expéditions de Maupertuis et de La Condamine au pôle et dans les Andes pour vérifier l’hypothèse de Newton sur la forme aplatie de la terre. Une époque où des Européens embarquaient au risque de leur vie pour tenter leur chance au Nouveau Monde. À mettre en parallèle avec les drames de l’émigration actuels, dont on oublie qu’ils ont été aussi vécus par nos ancêtres, sans que la mafia et George Soros ne s’en mêlent. En gros dans cette œuvre, on promeut une image idyllique de l’Amérique, alors que la réalité est toute autre. Le film de Terence Malick Le Nouveau Monde (2005), qui figure sur la liste du BO révèle l’aspect sombre de cette émigration.
Paroles :
« Zima, Adario, puis Chœur des sauvages
 :
Forêts paisibles,
Jamais un vain désir ne trouble ici nos cœurs.
S’ils sont sensibles,
Fortune, ce n’est pas au prix de tes faveurs.
Zima, Adario : « Dans nos retraites,
Grandeur, ne viens jamais
Offrir tes faux attraits !
Ciel, tu les as faites
Pour l’innocence et pour la paix.
Jouissons dans nos asiles,
Jouissons des biens tranquilles !
Ah ! peut-on être heureux,
Quand on forme d’autres vœux ? »

2. « Va, pensiero », dernier numéro (n° 11) de la 3e partie de Nabucco (1842), opéra de Giuseppe Verdi (1813-1901).
Version scénique (Ricardo Muti, Rome 2011).

Ce chœur nostalgique est chanté par les Hébreux prisonniers à Babylone. Les paroles proviennent du psaume 137 du Livre des Psaumes de l’Ancien Testament. Le chœur acquiert une grande valeur sentimentale en Italie. En 2011, Ricardo Muti s’adresse au public lors d’un bis, intervention à lire sur Wikipédia, article « Va, pensiero », et à retrouver sur Internet. Le premier vers magnifique « Va, pensée, sur tes ailes dorées » rappelle que l’on peut voyager par la pensée quand les voyages sont interdits par une dictature ; belle leçon !
Texte italien :
« Va, pensiero, sull’ali dorate ;
Va, ti posa sui clivi, sui colli,
Ove olezzano tepide e molli
L’aure dolci del suolo natal !
Del Giordano le rive saluta,
Di Sionne le torri atterrate…
Oh mia patria sì bella e perduta !
Oh membranza sì cara e fatal !
Arpa d’or dei fatidici vati,
Perché muta dal salice pendi ?
Le memorie nel petto riaccendi,
Ci favella del tempo che fu !
O simile di Solima ai fati
Traggi un suono di crudo lamento,
O t’ispiri il Signore un concento
Che ne infonda al patire virtù ! »
Traduction :
« Va, pensée, sur tes ailes dorées ;
Va, pose-toi sur les pentes, sur les collines,
Où embaument, tièdes et suaves,
Les douces brises du sol natal !
Salue les rives du Jourdain,
Les tours abattues de Sion…
Oh ma patrie si belle et perdue !
Ô souvenir si cher et funeste !
Harpe d’or des devins fatidiques,
Pourquoi, muette, pends-tu au saule ?
Rallume les souvenirs dans le cœur,
Parle-nous du temps passé !
Semblable au destin de Solime [= Jérusalem]
Joue le son d’une cruelle lamentation
Ou bien que le Seigneur t’inspire une harmonie
Qui nous donne le courage de supporter nos souffrances ! »
• Le même psaume inspirera également la chanson Rivers of Babylon (cf. reprise disco de Boney M en 1978). Paroles :
By the rivers of Babylon, there we sat down
Yeah, we wept, when we remembered Zion
There the wicked
Carried us away in captivity
Required from us a song
Now how shall we sing the Lord’s song in a strange land ?
Yeah, yeah, yeah, yeah, yeah
Let the words of our mouth and the meditation of our heart
Be acceptable in thy sight here tonight

3. Ma patrie (en tchèque : Má Vlast) est un cycle de six poèmes symphoniques composé entre 1874 & 1879 par le compositeur tchèque Bedřich Smetana (1824-1884) en référence à la Bohême.
Version scénique : Chef d’orchestre Nejc Bečan au Gymnase Kranj Great Christmas Concert en 2015 :

Vltava (prononcer « veltava », La Moldau) est le poème symphonique le plus célèbre du cycle. C’est la rivière qui traverse Prague et une grande partie de la Bohême, avant de rejoindre l’Elbe. Après une évocation des deux sources qui forment la Vltava, le thème principal apparaît, suivi des tableaux évoquant les bois, les danses paysannes sur des rythmes de polkas slaves, danses folkloriques traditionnelles de Bohême, et les nuits magiques de Bohême. L’agitation de l’orchestre reflète les chaos géologiques que traverse la rivière, avant son arrivée majestueuse à Prague. On peut voir dans ce poème symphonique l’allégorie d’un pays qui, de la source comme cette rivière, parvient au terme d’un parcours tumultueux, à l’indépendance, comme la première République tchécoslovaque qui dura de 1918 à 1938.

Vue de Prague : la Moldau et les ponts. Pont Charles au 2e plan.
© Wikicommons

4. Symphonie n° 9 « Du Nouveau Monde » (1893) d’Antonín Dvořák (1841-1904).
Enregistré le 15 mars 2018 à l’Auditorium de la Maison de la Radio (Paris), avec l’Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Marzena Diakun (cheffe d’orchestre née en 1981). 4e mouvement, de 33’30 à 45’.

Extrait de « La Symphonie n°9 de Dvorak : pourquoi est-elle surnommée “Nouveau Monde” ? », de Stéphane Friédérich :
« Le final, Allegro con fuoco, tire sa substance du matériau des trois mouvements précédents. Introduit par les cuivres, il s’impose par son esprit typiquement tchèque, fait de mystère et d’un élan passionné. Le climat pastoral qui s’installe, diffuse encore quelques ombres nostalgiques, révélatrices de l’éloignement de la patrie (Dvorak ne retrouvera son pays que deux ans plus tard). La symphonie se conclut dans l’optimisme le plus éclatant. » Quel chemin parcouru depuis Rameau !

5. Finlandia (1900), poème symphonique de Jean Sibelius (1865-1957), interprété par l’Orchestre symphonique de la radio finlandaise dirigé par Jukka-Pekka Saraste.

Ce morceau est considéré comme l’hymne national officieux de la Finlande. Il est extrait d’une œuvre plus longue composée d’une ouverture et six tableaux, Musique pour la célébration de la presse, composée à l’occasion des manifestations pour la défense de la presse finlandaise réprimée par le régime russe. Le 6e tableau Éveil de la Finlande devient Finlandia pour être jouée à l’exposition universelle de 1900 sous le titre La Patrie. Le lien est évident avec la pièce n°3. Il est amusant de penser que cette musique a aussi été choisie comme hymne de l’éphémère Biafra (1967-1970) ! On trouvera difficilement un rapport entre la forme musicale et le pays, sauf que les passages inquiétants et solennels peuvent rappeler les paysages de taïga, si on les imagine en hiver. J’ai dégusté ce morceau lors de mon incursion en Finlande en juillet 2023.

6. Pacific 231 (1923), mouvement symphonique n°1, d’Arthur Honegger (1892-1955).
Orchestre philharmonique de Radio France dirigé par Mikko Franck, 4 octobre 2019, auditorium de la Maison de la Radio. Durée 7’.

Pacific 231 est issu de la musique d’accompagnement du film La Roue (1923) d’Abel Gance. Il s’agit d’un parcours musical classique à bord de la célèbre locomotive à vapeur éponyme. Le morceau imite divers bruitages grâce aux instruments de l’orchestre symphonique : grincements de ferraille et fuites de vapeur rendus par les glissandi d’instruments aigus (violons), lourdeur du train au démarrage rendue par les instruments graves (cuivres), grand bruit de la pleine vitesse (tutti orchestral), fracas violent du freinage (percussions). Il y a de plus un aspect répétitif des bruits de roues à différentes allures, Honegger simulant l’aspect de rotation par des croches/triolets ou doubles-croches longuement répétés, l’accélération du train grâce à des valeurs rythmiques en diminution (valeurs de plus en plus courtes), puis la décélération du train par la technique opposée, c’est-à-dire l’augmentation des valeurs rythmiques (valeurs de plus en plus longues). L’utilisation du bruit dans la musique en tant que recherche maximale des possibilités sonores s’imposera dans la deuxième partie du XXe siècle, surtout dans la musique électroacoustique, qui, par contre, abandonnera les instruments de musique au profit des objets-instruments, des bruits du quotidien et des sonorités électroniques. Pacific 231 préfigure la musique répétitive, c’est-à-dire avec une forte composante rythmique plus que mélodique, encore qu’on puisse facilement isoler plusieurs thèmes mélodiques. Le réalisateur Jean Mitry (1904-1988) en tire en 1949 un court métrage (9 min 53 s) Pacific 231, qui met en scène la locomotive à vapeur Pacific 231. Les bruitages au début du film sont un équivalent par les moyens du cinéma de la tentative de mimèsis du musicien. Cet « essai cinématographique » dont la direction musicale est assurée par le compositeur, est remarquable par la hardiesse des prises de vues (caméra fixée à tout et n’importe quoi, montage…). La limite de la cacophonie est atteinte, mais on y échappe. Il existe un précurseur au tout début du chemin de fer, justement intitulé Le Chemin de fer, par Charles-Valentin Alkan, en 1844, interprété ici par Etsuko Hirose.

7. Concerto d’Aranjuez pour guitare et orchestre en ré majeur (1939), de Joaquín Rodrigo (1901-1999).
Thibaut Garcia et l’Orchestre National du Capitole de Toulouse dirigé par Ben Glassberg

Joaquín Rodrigo a écrit 5 concertos pour guitare  ; celui-ci est le premier et le plus célèbre. Le Concierto de Aranjuez tire son nom des jardins du palais royal d’Aranjuez, ville d’Espagne située à 44 km au sud de Madrid. Rodrigo voulait que son concerto transporte l’auditeur dans un autre espace et un autre temps. Il dit que son œuvre capture « les fragrances des magnolias, le chant des oiseaux, et les ruissellements des fontaines » du jardin d’Aranjuez. Le premier mouvement Allegro con spirito animé par un rythme vigoureux est une évocation de la lune de miel que Rodrigo passa à Aranjuez avec sa compagne et collaboratrice de tous les instants, la pianiste turque Victoria Kamhi, qui deviendrait sa femme.

Palais Royal d’Aranjuez
© Wikicommons

Atteint de cécité depuis ses 3 ans, Joaquín Rodrigo composait en braille. Puis il dictait chaque partie séparée de ses partitions, note par note, à un copiste, travail très laborieux qui lui prenait beaucoup plus de temps que d’écrire l’œuvre en elle-même. Puis, le travail du copiste effectué, il vérifiait chaque partie avec sa femme au piano, avant d’envoyer la partition à un éditeur.

8. Take the "A" Train (1939), Billy Strayhorn (1915-1967).
Extrait du film Reveille with Beverly (1943), avec Betty Roché et l’orchestre de Duke Ellington (1899-1974).

Standard de jazz composé par le pianiste-compositeur Billy Strayhorn, avec des paroles de Joya Sherrill. Il est enregistré (et arrangé) pour la première fois le 15 février 1941 par Duke Ellington, qui l’utilise (en tant qu’un des principaux succès de son répertoire) comme indicatif musical des concerts de son big band jazz. Le « Train A » correspondait à la nouvelle ligne A du métro de New York des années 1930, qui reliait les quartiers de Brooklyn & Harlem (station de Sugar Hill) en passant par Manhattan. Billy Strayhorn raconte dans une interview, qui constitue la trame des paroles de la chanson : « Quand je suis arrivé à New York, on construisait une nouvelle ligne de métro. J’habitais sur le passage de cette ligne mais il y avait une autre ligne, la D, qui, elle, bifurquait juste avant d’arriver chez moi, pour aller dans le Bronx. Les gens se trompaient souvent de ligne, ils prenaient la D et, pour éviter toute confusion quand ils venaient chez moi, je leur disais : take the A train. »

9. Le Bon, la Brute et le Truand (1966), d’Ennio Morricone, musique du générique du film éponyme.
Orchestre symphonique national du Danemark, sous la direction de Sarah Hicks.

Le western spaghetti Le Bon, la Brute et le Truand (1966) est un des chefs-d’œuvre de Sergio Leone (1929-1989), 3e volet de la « Trilogie du dollar ». Le lieu du tournage de la scène finale était un cimetière : « La préparation du duel à trois et du cimetière de Sad Hill requit un soin extrême […]. Leone voulait un cimetière qui puisse évoquer l’arène d’un amphithéâtre romain. Il n’en existait aucun. Le responsable espagnol des effets pyrotechniques […] prêta 250 soldats qui construisirent en deux jours le type de cimetière voulu, avec 10 000 tombes. Pour Leone, l’idée de l’arène était cruciale, comme un clin d’œil morbide, puisque les spectateurs de ce duel étaient tous morts ». Cette séquence n’aurait pas eu autant d’impact sans la partition d’Ennio Morricone. La musique devait exprimer avec ses staccatos de claquoir l’éclat de rire des cadavres à l’intérieur de leurs tombes, agrémentés de croassements de corbeaux lors des silences. Les trois premiers gros plans sur les acteurs demandèrent une journée complète de travail, pour que le spectateur ait l’impression de regarder un ballet. La musique donnait un certain lyrisme à toutes ces images, alors la scène de suspense prenait une valeur chorégraphique. »

Le Bon, la Brute et le Truand (1966) de Sergio Leone.
© Sergio Leone

10. Ya Rayah, chanson de Dahmane El Harrachi (1926-1980) interprétée par Rachid Taha (1958-2018).

C’est la reprise d’une chanson de style chaâbi de Dahmane El Harrachi. La tension entre la musique entraînante et les paroles mélancoliques explique l’envoûtement de cette chanson qui a fait le tour du monde grâce à la reprise de Rachid Taha en 1997. Voir mon article sur l’Algérie. Le chaâbi est un genre musical né à Alger au début du XXe siècle. « Chaâbi » signifie « populaire » en arabe, c’est l’un des genres musicaux les plus populaires d’Algérie. Il dérive de la musique savante arabo-andalouse d’Alger (Sanâa).
« Ô toi qui t’en vas, où que tu ailles Tu finiras par te lasser et revenir
Tellement de gens peu avisés l’ont regretté avant toi et moi
Tu as vu tant de contrées peuplées et de terres inhabitées
Tu as gaspillé tant de temps et tu en perdras plus et davantage
Ô toi l’absent, dans le pays des autres tu ne cesses de courir
Tu as en toi le pouvoir de réaliser tes promesses ou celles du temps mais toi tu l’ignores ».

Autres propositions

En dehors de ces 10 propositions que j’ai sélectionnées pour des raisons pratiques, on pourrait puiser dans le répertoire d’autres exemples. Si je ne les ai pas choisis c’est soit parce qu’il y avait des paroles trop reconnaissables, soit parce que la musique était trop élaborée pour être appréciée en première écoute par des étudiants a priori peu portés sur la musique classique.
 Winterreise (Voyage d’hiver), composé par Franz Schubert en 1827, un an avant sa mort, sur des poèmes de Wilhelm Müller, me semble trop difficile d’accès pour nos étudiants ; de plus il s’agit d’une métaphore de la mort, ce qui n’empêche pas bien sûr de le prendre en compte dans le thème. En voici un extrait par Dietrich Fischer-Dieskau & Murray Perahia : « Der Leiermann » (Le Joueur de vielle à roue), 24e et dernier lied.
 « Asie » de Maurice Ravel, est le premier mouvement de Shéhérazade (1899), un cycle de mélodies pour voix et orchestre sur des vers de Tristan Klingsor. Voici les paroles. Ravel avait sciemment choisi des vers difficiles à mettre en musique, raison pour laquelle je ne l’ai pas retenu, en plus du fait que les paroles en français rendaient l’exercice inopérant. Voici une interprétation par Michèle Losier.
 Un violon sur le toit (1964), comédie musicale de Jerry Bock. J’ai choisi comme vignette de l’article le tableau célèbre de Marc Chagall Le Violoniste vert inspiré de cette œuvre.
 Different trains (1988), œuvre pour quatuor à cordes et bande magnétique de Steve Reich, qui était au programme pour le thème « À toute vitesse ».
 Un article est consacré à Charles Baudelaire et le Voyage, avec les différentes mises en musique du poème « L’Invitation au voyage ».

Lionel Labosse.


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