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Muse du surréalisme, option Éluard, pour lycéens et adultes

Nusch, Portrait d’une muse du surréalisme, de Chantal Vieuille

Le livre à la carte, 2010, 128 p., 40 €.

samedi 30 août 2014

Après deux articles consacrés aux écrits de Paul Éluard avant Les Mains libres puis des Mains libres à la Libération, enfin de la Libération à la fin ; le temps est venu d’en savoir plus sur cet altersexuel avant la lettre. Un article sur le film Peter Ibbetson, un article sur Kiki de Montparnasse, bande dessinée de Catel & Bocquet sur une autre muse du surréalisme au destin proche de celui de Nusch, un article sur l’Autoportrait de Man Ray, un autre sur Recherches sur la sexualité, enfin un article sur le contexte artistique des années 30, complètent cette série éluardo-manrayienne. Le superbe et émouvant livre de Chantal Vieuille nous permet cette intrusion dans l’intimité d’un artiste qui se proposait de Donner à voir sa femme à ses amis, mais peut-être aussi à ses lecteurs. Cette paraphilie a un nom, inventé par Richard von Krafft-Ebing : le candaulisme. Avec de nombreuses photos, des tableaux, et les collages de Nusch, ce beau livre rend hommage à cette femme qui exerça le métier de « compagne d’écrivain », après en avoir exercé bien d’autres. Comme annoncé dans une « note au lecteur » : « elle n’a rien produit, ou si peu, sachant que sa véritable existence aux côtés d’Éluard s’exprime à travers des événements amoureux ou érotiques, a priori sans valeur artistique » (p. 8). Au-delà de l’étude des Mains libres, ce livre sera utile dans les CDI pour des TPE par exemple, ou pour l’histoire des arts.

Maria Benz, dite Nusch, est née le 21 juin 1906, jour du solstice d’été. Alsacienne, elle parle avec un fort accent allemand. Son père est comédien, et elle exerce différentes activités artistiques ou circassiennes. C’est son père qui la surnomme « Nusch » (p. 13). Elle « monte » à Paris en 1928, joue comme hypnotiseuse au Grand-Guignol, dans des « spectacles d’horreur morbide », parfois mêlés à des « spectacles érotiques » (p. 14). Elle arpente aussi les trottoirs des grands boulevards pour se prostituer, ou tirer les cartes. La « the rencontre » (comme Léo Ferré disait La « The Nana ») a lieu sur les boulevards. « Le 21 mai 1930, c’est l’avènement de Nusch dans la vie du poète surréaliste Paul Éluard. Apparition bouleversante, comme l’avait été le 4 octobre 1926 la rencontre de Nadja pour André Breton. Nusch apparaît boulevard Haussmann, près du grand magasin Les Galeries Lafayette, vêtue d’une robe qui tombe jusqu’aux chevilles, chaussée de hauts talons et coiffée d’un chapeau surmonté d’un corbeau noir. Comme une actrice de théâtre. » Éluard est avec René Char : « les deux amis poètes ont cette habitude d’arpenter les trottoirs des Grands boulevards : ils « accostent » les filles » (p. 17). Chantal Vieuille développe l’influence probable du livre de Breton que les deux amis ont « lu et relu », « comme une initiation, ou même une sorte d’enseignement ésotérique de l’art de la rencontre de la femme » (p. 19). Cinq ans plus tard, dans un autre registre, la découverte de Peter Ibbetson, d’Henry Hathaway, film fétiche des surréalistes, sera également l’aboutissement d’une rencontre sur le même script. Bref, dès ce jour-là, Éluard ramène cette fille chez lui, et ils ne se quitteront plus. Les habitués au programme de terminale littéraire verront dans ce motif un lien ésotérique entre Zazie dans le métro, au programme l’an dernier, et Les Mains libres, au programme cette année. Agnès Vinas avait produit un article décisif sur le Paris des surréalistes, et les lieux de déambulation favoris de Breton. Elle avait montré comment Louis Malle rendait hommage aux surréalistes par la scène onirique où Zazie sème Pédro Surplus dans le passage du Grand-Cerf, avec ce mannequin ambulant qui rappelle les mannequins surréalistes de Man Ray.
Le recueil La Vie immédiate (1932) rassemble selon Chantal Vieuille « Les 54 premiers poèmes d’Éluard inspirés par Nusch ». Un poème naïf et insignifiant (je vous entends, vous croyiez que j’allais utiliser un autre adjectif !) est intitulé « Nusch » : Les sentiments apparents / La légèreté d’approche / La chevelure des caresses. // Sans soucis sans soupçons / Tes yeux sont livrés à ce qu’ils voient / Vus par ce qu’ils regardent. / Confiance de cristal / Entre deux miroirs / La nuit tes yeux se perdent / Pour joindre l’éveil au désir. » (p. 393). Nusch est une poupée, une ménagère : « habillée en nuisette de soie, voluptueuse du soir au matin, qui fait jouir le maître des lieux. C’est une amante soumise, qui vénère l’homme qui la cajole. […] elle s’occupe des tâches ménagères et prend soin du chien de Gala (que celle-ci n’a pas emmené à Cadaquès) […] Le territoire de Nusch est limité au corps : crèmes, onguents […] » (p. 22). Éluard proclame son amour : « J’ai longtemps cru faire à l’amour le plus douloureux sacrifice de ma liberté, mais maintenant tout est changé : la femme que j’aime n’est plus ni inquiète, ni jalouse, elle me laisse libre et j’ai le courage de l’être » (cité p. 24). L’amour de Gala habite toujours Éluard, et en août 1930, il « emmène donc Nusch en séjour à Cadaquès » (p. 26).
Éluard est diminué par la maladie, il multiplie les séjours à la campagne ou en sanatorium, ce qui affecte leurs rapports : « Dans le couple, c’est Nusch qui jouit et c’est le poète qui chante le plaisir. Elle met sa propre folie du corps au service d’un homme diminué dans sa chair. […] Nusch va donc s’employer à traduire les couplets successifs de la poétique amoureuse d’Éluard » (p. 32). Elle accepte que Paul rejoigne Gala. Une lettre à Gala de 1931 est citée : « Tu es pour moi l’incarnation de l’amour, l’incarnation la plus aiguë du désir et du plaisir érotique. Tu es toute mon imagination. Et j’imagine cet après-midi que je suis seul […]. Et je me branle tout doucement. Pourquoi n’as-tu pas tiré ces photos nues de toi ? Et je voudrais en avoir où tu ferais l’amour. Et je ferai l’amour avec toi devant Nusch qui ne pourra que se branler — et tout ce que tu voudras… » (cité p. 34).
Si Nusch est appréciée des surréalistes, c’est dû à son esprit singulier : « Ouverte au monde, ultrasensible, elle perçoit, ressent, irradie, vibre, sans jamais s’appuyer sur un langage de mots, de couleurs ou de formes — elle qui les méconnaît par manque d’enseignement » (p. 44). En 1931, Nusch commence à poser pour Man Ray, nue ou pas, parfois pour présenter des bijoux ou objets divers. Une complicité naît entre eux. Paul « ressent un contentement inouï » devant ces photos nues. En public, il la caresse, l’enlace, ce qui transgresse le code de bonne conduite. Nusch « découpe des alvéoles dans ses soutiens-gorge pour laisser apparaître joliment le bout de ses petits seins » (p. 48). Paul malade ne renonce pas au plaisir : « Bien au contraire, il met son propre corps au service d’une révolution, celle de l’érotisme et de la sexualité, par l’intermédiaire de celui de Nusch » (p. 48). « En 1932, Man Ray réalise un photomontage représentant Nusch en dame de trèfle ». Trois autres cartes sont réalisées par photomontage, qu’on peut voir sur ce site. Quant à la carte représentant Nusch, nulle trace sur Internet, sauf cette gravure à l’aquatinte datant des années 1970 :

Nusch en dame de trèfle, Man Ray
Gravure à l’aquatinte d’après un photomontage.

Nusch pose aussi pour Dora Maar, ce qui donne notamment le fameux portrait Les Années vous guettent, que vous retrouverez dans l’analyse de Marie-Françoise Leudet sur « L’attente ». Le mariage a lieu le 21 août 1934 (le 21 semble un jour fétiche, entre date de naissance, de rencontre, et de mariage). Les témoins sont René Char et André Breton, et l’on apprend que Char serait « l’amant occasionnel » de Nusch, car entre les deux amis « c’est un partage absolu » (p. 54). Paul justifie ce mariage ainsi dans une lettre à Gala : « Le fait que demain je me marie me plonge tout bêtement dans des abîmes de mélancolie. Il n’y aura pourtant rien de changé à ma vie, sauf en ceci que si je voulais quitter Nusch, j’aurais moins de scrupules, étant marié, car alors sa situation matérielle serait plus aisée à régler » (cité p. 57). Le mariage ne change rien : « À l’intérieur du couple, pour persévérer dans l’amour, il peut et même il doit y avoir transgression. La transgression pour les surréalistes passe notamment par des formes imaginées ou réelles d’échangisme érotique ou par l’homosexualité que Paul Éluard n’a jamais réprouvée, contrairement à André Breton qui se refuse à l’accepter » (p. 60). L’homosexualité prétendument acceptée par Éluard est exclusivement lesbienne. Des photos en conservent la trace, que ce soit celles que Man Ray prend « des corps enlacés de Nusch et Ady Fidelin, sa maîtresse martiniquaise », ou celle fameuse de Nusch et Sonia Mossé, que l’on retrouve dessinée dans les portraits des Mains libres, et dont on trouve sur Internet une séance de pose, ce qui peut alimenter notre réflexion sur la réécriture que constitue le dessin de Man Ray. Chantal Vieuille évoque en passant une interprétation possible, mais sans le moindre commentaire, et sans référence : « Pour certains, son comportement traduit celui d’un homosexuel refoulé » (p. 61). Ces considérations sont à mettre en perspective avec une analyse de Jean-Charles Gateau citée dans l’article d’Agnès Vinas à propos du poème / dessin « La plage » : « La mystique rebelle d’Éluard le tourne vers cette révolutionnaire utopie d’Harmonie, que Breton et ses séides dénonceront à partir de 1936 comme un inadmissible libertinage. La seule voie de libération pour l’Humanité, aux yeux d’Éluard, n’est pas une collection de Tristan et Yseult soudés dans leur amour sublime ; c’est l’amour à plusieurs. Cette utopie, que Max Ernst a résumée dans une formule imitée de Lautréamont : « l’amour sera fait par tous, non par un », fonde toute la vision érotique d’Éluard. Tant qu’ils l’ont pu, les PC de l’époque sectaire d’une part, les manuels scolaires d’autre part, ont occulté cette indécence. Un pudique voile de Noé a été jeté sur cette indécence, cette obscénité, sans laquelle pourtant on ne comprend rien à Éluard. Pour lui, une « pangamie » égalitaire, qui est en même temps une hiérogamie multiforme, peut seule créer entre amants et amantes, amis et amies, des liens assez forts pour se substituer aux « eaux glacées du calcul égoïste » que dénonce Marx, et pour arracher la civilisation moderne à ses névroses et les êtres à leur solitude. »

Nusch et Sonia Mossé
Séance de pose de Man Ray

En juillet 1936, Roland Penrose convie ses amis surréalistes en Cornouailles dans sa maison : « Nulle question de jouer aux cartes pendant ce temps de vacances ! Le maître des lieux donne le ton : c’est une semaine érotique à laquelle il convie ses amis. Faire l’amour joyeusement tout le temps, partout dans la maison et en dehors de la maison. C’est une vraie fête de la sexualité. Tout le monde caresse tout le monde. Tout le monde couche avec tout le monde. Paul et Nusch, les seins toujours à l’air, participent à la fête avec bonheur » (p. 61). Cela permet de préciser le contexte de l’écriture des Mains libres : « Après ce séjour si heureux, la joyeuse troupe se retrouve à Londres pour l’inauguration de l’Exposition surréaliste » (p. 62). En août 1937, Paul et Nusch retrouvent Man Ray à Mougins, « dans la maison des Wilms » (p. 68). C’est là que se forge le projet des Mains libres. La célèbre photographie de Lee Miller intitulée Le Pic Nic est accompagnée d’une photo moins célèbre de Roland Penrose, avec Lee Miller, avant ou après qu’elle prenne sa photo. Voir une série de photos de cette époque sur un site consacré à Roland Penrose. Pour les amours saphiques, cela reste conjecturel : « Valentine Penrose qui cache difficilement ses tendances lesbiennes aurait partagé des moments d’amour avec Nusch. Rien n’est prouvé. » (p. 72). Il y a aussi Picasso, qui témoigne ainsi : « Vous savez que Paul aurait voulu que je couche avec elle [Nusch], et je n’ai pas voulu. J’aimais beaucoup Nusch, mais pas de cette manière. Paul était furieux. Il a dit que si je refusais je n’étais pas un véritable ami. Parfois il emmenait une prostituée dans un hôtel. Nusch et moi l’attendions en bavardant dans le café en bas » (cité p. 72). Picasso réalise 4 gravures représentant Nusch pour La Barre d’appui, publié en 1936 à 40 exemplaires. En 1937, Nusch est dépressive. Après consultation de psychanalystes, elle se met à réaliser six collages représentant des femmes nues, retrouvés et publiés par Timothy Baum. Cela suffit à la thérapie ; elle retrouve le sommeil, et cesse cette éphémère éruption artistique. Nusch confie à Georges Hugnet « qu’elle était si exercée à offrir son sexe mouillé à son grand Paul, que même les vibrations de l’autobus déclenchaient en elle des orgasmes » (p. 79). Selon Chantal Vieuille, il ne s’agirait pas de sadisme, ni d’humiliation, mais d’un « acte libre et volontaire de création surréaliste réalisé par une femme » (p. 78). Elle souligne le paradoxe entre l’effacement de Nusch et le fait qu’elle « incarne la femme la plus célébrée du mouvement des surréalistes, comme muse, comme modèle, comme artiste » (p. 79).
En 1940, Paul étant mobilisé, on résilie la location de la « maison grise » du Pecq pour louer « un appartement situé au 35 rue de La Chapelle (devenue rue Marx-Dormoy) [1], au 4e étage à droite. C’est un petit immeuble modeste, trois petites pièces aux murs couverts de tableaux, avec un lit, une table et quatre chaises. » On se croirait dans Zola ! Il s’agit en fait d’un immeuble banal en pierre de taille, dans un quartier qu’on peut qualifier de modeste, en tout cas un quartier où les Éluard ne devaient guère croiser de célébrités surréalistes ou autres. On peut s’étonner de cette volonté d’habiter à l’écart des nids parisiens d’artistes, mais cet appartement semble plus un point de chute qu’un lieu central. Les parents Grindel étaient assez riches et de nombreuses lettres sont datées de Montlignon, au nord de Paris. Habiter près de la porte de la Chapelle permettait peut-être de joindre plus facilement cette banlieue. Je signale une légère divergence avec le site Terres d’écrivains, qui situe l’appartement « au 3e étage droite ». En tout cas aucune plaque sur l’immeuble ne signale actuellement ces illustres locataires, ce qui justifierait au moins cette fameuse place Paul-Éluard. Deux photos de Brassaï montrent le couple dans ce qui a de bonnes chances d’être le « modeste appartement ». En effet, les murs délabrés qu’on aperçoit au-dessus d’une impressionnante bibliothèque n’ont sans doute pas été choisis comme fond d’une photo sans cette valeur documentaire. J’avoue un forfait, j’ai volé sur ce site une émouvante planche de six photos de Brassaï dans cet appartement.

Paul Éluard par Brassaï
Six photos de Paul Éluard par Brassaï.


Pendant la guerre, la vie fraternelle continue, selon Georges Hugnet : « Une sorte de frénésie nous saisissait et nous découvrions dans les plaisirs de l’amitié confiante et de la bonne chère, dans les ardeurs de l’amour et les licences de libertinage, une saveur renforcée par le péril » (p. 90, citation extraite de Pleins et déliés, 1972). Le poème « Liberté » est évoqué. La célèbre rature du nom de Nusch correspond selon Chantal Vieuille, à une « apothéose » (p. 93 ; au sens propre, puisque le poème est monté dans des avions et parachuté par la RAF !). En novembre 1946, quelques jours avant la mort de Nusch, Paul écrit une lettre à Gala, où il déclare : « J’espère que tu penses comme moi (j’en suis même sûr) que nous évitions de laisser après nous, des traces de notre vie intime. Ainsi je déchire tes lettres… » (cité p. 100). Nusch meurt le 29 novembre 1946, à 40 ans (sa création, pour peu qu’elle ait créé quoi que ce soir, entre donc dans le domaine public en 2017). Elle est enterrée le 2 décembre, au Père-Lachaise, 84e division, et le poète la rejoindra en 1952, dans la 97e division.

Tombe de Nusch Éluard au cimetière du Père-Lachaise.

Quant à Man Ray, c’est à Paris aussi, mais au cimetière du Montparnasse, 7e division. Pour trouver la tombe de Nusch, la 84e division est la plus au nord du cimetière, entre l’entrée Gambetta et le crematorium, et la tombe, assez délabrée, se trouve au pied du grand arbre le plus proche dudit crematorium. Voyez ci-dessus une photo avec quelque verdure prise en juin 2014. La tombe de Paul est au pied du mur des Fédérés, angle est du cimetière. Max Ernst, c’est au colombarium, case 2102. Guillaume Apollinaire, c’est le pendant de Nusch, à l’angle ouest du crematorium. Valentine Hugo serait à la division 28, mais d’après les renseignements que l’on trouve ici ou là, c’est peut-être au Montparnasse.

 Pour en savoir plus sur la biographie de Paul Éluard, c’est là. Chantal Vieuille a aussi publié en 1988 un livre consacré à Gala (Fabre éditions).
 On retrouvera sur le site Moïcani - L’Odéonie la plupart des documents et photos présentés dans le livre, et d’autres.
 Télécharger un article en PDF, « L’Amour de loin : 273 Lettres de Paul Éluard à Gala », de Marie-France Borot, sur le site RACO (Revistes Catalanes amb Accés Obert).
 Enfin, lire l’article d’Alain Monnier « Au commencement était la femme… » sur l’importance de l’érotisme dans la lecture de Les Mains libres. Il se trouve sur la page de cours de Lettres volées.

Lionel Labosse


Voir en ligne : Commander le livre sur le site de l’éditeur


© altersexualite.com, 2014.
Retrouvez l’ensemble des critiques littéraires d’altersexualite.com. Voir aussi Déontologie critique. Photo Père-Lachaise © Lionel Labosse.


[1Je rectifie l’erreur habituelle « Max Dormoy ».