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L’affaire Dreyfus, la leçon oubliée de la dictature Macron

Émile Zola, auteur complotiste et haineux assassiné par la loi liberticide de la macronie

La vérité n’est pas « en marche » et tout conspire à l’arrêter

samedi 30 mai 2020, par Lionel Labosse

Voici le 1er article d’une série de 4 sur le complotisme, les fake news et comment le littérature permet de s’armer contre. Le 2e article s’intitule Le mensonge devenu vérité ; le 3e article : Qui croire ? Comment la littérature peut former les esprits pour séparer le bon grain de l’ivraie ?. Le 4e est un Corpus pour BTS 1re année sur les « fake news ».
Une députée macroniste fait passer en pleine épidémie de coronavirus une nième loi liberticide contre les « propos haineux », cette obsession de la dictature inaugurée par l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la république, mais qui était déjà « en marche » depuis l’ère Chirac. Il y a beaucoup de choses à dire, mais cet article se contentera, comme une première étape, de démontrer qu’avec de telles lois fascistes, Émile Zola n’aurait pas pu publier le plus célèbre article de presse de l’histoire, « J’accuse… ! », un texte complotiste et haineux. Un homme seul qui aurait raison contre un ramassis de généraux en retraite ? Vous n’y pensez pas : des études scientifiques randomisées en double aveugle ont prouvé qu’un homme intelligent seul avait forcément tort contre une foule d’imbéciles. Le 28 juillet 2020, voilà ce que l’on apprend sur Le Figaro : « Mardi, il [Trump] a retweeté une vidéo montrant un groupe de médecins expliquer que les masques ne sont pas nécessaires et qu’il « existe un médicament » pour traiter le coronavirus, l’hydroxychloroquine. La vidéo a été supprimée par Facebook, YouTube et Twitter pour désinformation ». Le lendemain, Twitter, Facebook et Youtube interdisent carrément tout message favorable à l’hydroxychloroquine, selon cet article du Figaro. Extraordinaire : il existe des désaccords entre médecins, mais ces géants de la désinformation vont jusqu’à censurer un président qui prend parti pour l’un ou pour l’autre ! Pourtant Newsweek avait bien publié 4 jours auparavant une tribune du Pr Harvey A. Risch rappelant que l’hydroxychloroquine est un traitement efficace en début d’infection. Imaginez que le président de la république, à l’époque de l’affaire Dreyfus, ait « retweeté » des propos de Zola, en disant « On s’est peut-être trompés les gars, et si ce type avait raison », et que toute la grosse machinerie de la prétendue vérité qui n’est que le masque de l’information mainstream, ait censuré ce président ! Le schéma de Jakobson s’en trouve bouleversé : c’est désormais le canal qui décide de la véracité du message !

2020 avait déjà sonné l’hallali pour « J’accuse… ! », avec le harcèlement du réalisateur du film éponyme Roman Polanski, par des hyènes de garde du féminisme. Heureusement, une « tribune de cent avocates » féministes venait de justesse sauver la liberté d’expression, malgré plusieurs ministraillon(ne)s qui avaient appelé au lynchage. Mais la haine de la liberté et l’amour de la dictature qui semblent pulluler avec le coronavirus, connaissent une seconde vague avec la loi liberticide de Laetitia Avia.
Selon Wikipédia, cette proposition de loi est soutenue par tous les lobbies de groupuscules qui ne représentent que quelques apparatchiks : « soutenue par la LICRA, Respect Zone, SOS homophobie et SOS Racisme ». Tout altersexuel que je sois, je dénie à SOS homophobie (que j’ai fait intervenir jadis dans une de mes classes) le droit de soutenir en mon nom une loi liberticide. Je vous renvoie à un article du Figaro : « Loi Avia : « Sous couvert de lutte contre les « contenus haineux », c’est la liberté d’expression qu’on assassine » et un article de Valeurs actuelles : « « On a voté l’amendement des PD » : la députée LREM Laetitia Avia accusée d’humiliations, de racisme et de sexisme ». À noter que cette loi est retoquée par le Conseil constitutionnel le 18 juin 2020. Je vais me contenter dans ce bref article de vérifier qu’Émile Zola tomberait bien sous le coup de cette loi avec son article mondialement emblématique de la liberté d’expression. Nous sommes à une époque où, comme le martèle Michel Onfray, la France va bientôt faire jeu égal avec la Corée du Nord dans le domaine de la liberté de la presse, mais tous les chiens de garde des médias mainstream semblent trouver cela normal. Alors convoquons notre bon vieux Mimile !

Émile Zola en « Roi des porcs », Victor Lenepveu, 1899.
© Wikicommons.

En matière de haine, Zola était servi comme le montre cette caricature en « Roi des porcs » par Victor Lenepveu, qui ne manque cependant pas de talent. Mais cette liberté d’expression réciproque lui a permis de dénoncer l’un des plus grands complots que la France ait connu. Oui, vous avez bien lu : « complot ». L’affaire Dreyfus était un complot antisémite contre un homme innocent, ourdi par un grand nombre de politiciens, de militaires et de journalistes, et Émile Zola était à la fois COMPLOTISTE et haineux. Il avait la haine viscérale & salutaire des cons, des incapables et des salauds. Que l’on arrête de nous faire prendre des vessies pour des lanternes, et de disqualifier pour « complotisme » toute personne qui dit la vérité un mois ou un an avant les autres. Les complots, cela a toujours existé, et existera toujours. L’Affaire Dreyfus fut un complot, et il fallut du courage pour le dénoncer ! Alors ne laissons pas les apprentis dictateurs à la graisse de cabestan assassiner la liberté de dénoncer les complots.

« J’Accuse… ! » Lettre au président de la république. Par Émile Zola. L’Aurore, 13 janvier 1898.

« tourbe malfaisante des vrais coupables » : propos complotiste.
« Un homme néfaste a tout mené, a tout fait, c’est le colonel du Paty de Clam, alors simple commandant » : propos haineux.
« Des "fuites" avaient lieu, des papiers disparaissaient, comme il en disparaît aujourd’hui encore » : propos complotiste.
« Il y a bien le ministre de la guerre, le général Mercier, dont l’intelligence semble médiocre » : propos haineux.
« Je voudrais faire toucher du doigt comment l’erreur judiciaire a pu être possible, comment elle est née des machinations du commandant du Paty de Clam, comment le général Mercier, les généraux de Boisdeffre et Gonse ont pu s’y laisser prendre, engager peu à peu leur responsabilité dans cette erreur, qu’ils ont cru devoir, plus tard, imposer comme la vérité sainte, une vérité qui ne se discute même pas. Au début, il n’y a donc, de leur part, que de l’incurie et de l’inintelligence » : propos complotiste.
« imaginations romanesques et démentes du commandant du Paty de Clam » : propos haineux.
« On parlait aussi de vingt-trois officiers qui étaient venus accabler Dreyfus de leurs témoignages. Nous ignorons encore leurs interrogatoires, mais il est certain que tous ne l’avaient pas chargé ; et il est à remarquer, en outre, que tous appartenaient aux bureaux de la guerre. C’est un procès de famille, on est là entre soi » : propos complotiste.
« C’est un mensonge ; et cela est d’autant plus odieux et cynique qu’ils mentent impunément sans qu’on puisse les en convaincre. Ils ameutent la France, ils se cachent derrière sa légitime émotion, ils ferment les bouches en troublant les cœurs, en pervertissant les esprits. Je ne connais pas de plus grand crime civique. » : propos complotiste.
« Remarquez que le général Billot n’était compromis dans rien, il arrivait tout frais, il pouvait faire la vérité. Il n’osa pas, dans la terreur sans doute de l’opinion publique, certainement aussi dans la crainte de livrer tout l’état-major, le général de Boisdeffre, le général Gonse, sans compter les sous-ordres. […] Comprenez-vous cela ! voici un an que le général Billot, que les généraux de Boisdeffre et Gonse savent que Dreyfus est innocent, et ils ont gardé pour eux cette effroyable chose ! » : propos complotiste.
« Puis, c’est le général de Boisdeffre, c’est le général Gonse, c’est le général Billot lui-même, qui sont bien obligés de faire acquitter le commandant, puisqu’ils ne peuvent laisser reconnaître l’innocence de Dreyfus, sans que les bureaux de la guerre croulent dans le mépris public. » : propos complotiste.
« Ah ! tout ce qui s’est agité là de démence et de sottise, des imaginations folles, des pratiques de basse police, des mœurs d’inquisition et de tyrannie, le bon plaisir de quelques galonnés mettant leurs bottes sur la nation, lui rentrant dans la gorge son cri de vérité et de justice, sous le prétexte menteur et sacrilège de la raison d’État ! » : propos haineux.
Et c’est un crime encore que de s’être appuyé sur la presse immonde, que de s’être laissé défendre par toute la fripouille de Paris, de sorte que voilà la fripouille qui triomphe insolemment, dans la défaite du droit et de la simple probité. C’est un crime d’avoir accusé de troubler la France ceux qui la veulent généreuse, à la tête des nations libres et justes, lorsqu’on ourdit soi-même l’impudent COMPLOT d’imposer l’erreur, devant le monde entier » : propos complotiste !
« C’est un crime d’égarer l’opinion, d’utiliser pour une besogne de mort cette opinion qu’on a pervertie jusqu’à la faire délirer » : propos complotiste.
« la vérité est en marche, et rien ne l’arrêtera. » : propos comploto-raoultiste.
« J’accuse le lieutenant-colonel du Paty de Clam d’avoir été l’ouvrier diabolique de l’erreur judiciaire, en inconscient, je veux le croire, et d’avoir ensuite défendu son œuvre néfaste, depuis trois ans, par les machinations les plus saugrenues et les plus coupables. » : propos haineux.
J’accuse le général Billot d’avoir eu entre les mains les preuves certaines de l’innocence de Dreyfus et de les avoir étouffées, de s’être rendu coupable de ce crime de lèse-humanité et de lèse-justice, dans un but politique, et pour sauver l’état-major compromis. » : propos haineux.
« J’accuse le général de Pellieux et le commandant Ravary d’avoir fait une enquête scélérate, j’entends par là une enquête de la plus monstrueuse partialité, dont nous avons, dans le rapport du second, un impérissable monument de naïve audace. » : propos haineux.
J’accuse les trois experts en écritures, les sieurs Belhomme, Varinard et Couard, d’avoir fait des rapports mensongers et frauduleux, à moins qu’un examen médical ne les déclare atteints d’une maladie de la vue et du jugement. » : propos haineux et complotistes.
J’accuse les bureaux de la guerre d’avoir mené dans la presse, particulièrement dans L’Éclair et dans L’Écho de Paris une campagne abominable, pour égarer l’opinion et couvrir leur faute » : propos complotiste.
J’accuse enfin le premier conseil de guerre d’avoir violé le droit, en condamnant un accusé sur une pièce restée secrète, et j’accuse le second conseil de guerre d’avoir couvert cette illégalité, par ordre, en commettant à son tour le crime juridique d’acquitter sciemment un coupable » : propos complotiste.
En portant ces accusations, je n’ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. Et c’est volontairement que je m’expose. […] Qu’on ose donc me traduire en cour d’assises et que l’enquête ait lieu au grand jour ! » : propos courageux d’un esprit libre dont le modèle s’est perdu, contre la loi Avia de l’époque.

Nous ajouterons à ces accusations contre le prévenu Zola, complotiste et haineux, la charge de partisan de la médecine expérimentale du Professeur Claude Bernard, sur laquelle il a basé son prétendu Roman expérimental et son inénarrable et fallacieux roman feuilleton des Rougon-Macquart. Il est temps de l’affirmer haut et fort : tous les résultats de la, je cite, « étude naturaliste » des Rougon-Macquart ne sont qu’une vaste fumisterie, car les prétendues expériences naturalistes de Zola n’ont pas été vérifiées par une étude sérieuse publiée dans une revue financée par la pub de l’industrie pharmaceutique. Non, qu’on se le dise, d’après une étude publiée par The Lancet, il ressort que l’alcoolisme ne modifie pas le comportement d’un couvreur parisien envers sa femme et ses enfants ! Alcool ou pas, 79,45 % des couvreurs parisiens battent leur femme selon une étude indépendante randomisée en double aveugle de l’Institut Menteur, financée par les laboratoires Ricard. Zola, complotiste !

Lire une tribune d’Erwan Floc’h : « Zola, « J’Accuse… ! » et les fake news » : « Zola complotiste et diffamateur ? Absolument ». Lire « Pourquoi nous sommes devenus complotistes », une tribune de Christophe Lemardelé pour FranceSoir.
Voici pour ce 1er article d’une série de 3. Passez à l’article 2 : Le mensonge devenu vérité. Allez au 3e article : Qui croire ? Comment la littérature peut former les esprits pour séparer le bon grain de l’ivraie ?.

Lionel Labosse


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