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Un livre fortement déconseillé aux âmes innocentes !

Les Filles mortes se ramassent au scalpel, de Gudule

Bragelonne (l’ombre), 2009, 701 p., 25 €

jeudi 2 juillet 2009

Gudule cherchait un titre pour le deuxième volume d’anthologie de ses romans fantastiques chez Bragelonne. Pas convaincu par les projets sur lesquels elle demande mon avis, je lui suggère de prendre plutôt le jeu de mots foireux que j’avais trouvé pour la critique de Le Club des petites filles mortes, le premier volume. L’éditeur trouve ça marrant, et vogue la galère… Quelques mois plus tard, surprise, le pavé est dédié à Jacques Chambon, ainsi qu’à votre serviteur. C’est cher payé du calembour, mais ça fait vachement plaisir ! Me voici devant un dilemme : dire du bien du bouquin, et je suis un faux-cul de vendu ; dire du mal, et je suis un traître et un ingrat. Traître ? Ingrat ? L’idée a de quoi tenter l’anti-conformiste qui veille en moi… Surtout que par les temps qui courent, la traîtrise et le tournage de veste peuvent conduire au gouvernement, sait-on jamais… Alors voici un démolissage en règle de cette œuvre immorale et nauséabonde !

Poison

Cet inédit commence bien. Gudule y révèle à la fois son antisémitisme, son homophobie et son antichristianisme, avant de tenter de retourner sa veste — comme si elle n’était pas sûre de griller en Enfer ! — en enfourchant le balai des fondamentalistes chrétiens. Il s’agit d’une sombre histoire autobiographique (pour les connaisseurs de la bio de l’auteure) de petits meurtres entre amis au sein de la rédaction d’une revue porno. On reconnaîtra au passage dans le personnage de la mère de la rédac-chef, abusive et impotente, le portrait craché d’Isis, l’aïeule acariâtre de La Rose et l’Olivier. Le patron, Isaac Sitruc, est retrouvé mort à son bureau, apparemment d’une crise cardiaque, tandis que les locaux ont été saccagés, « PIGS » étant inscrit avec du sang sur le mur. La police mène l’enquête, mais le lendemain, c’est un autre membre de la rédaction qui meurt de mort naturelle… L’inspecteur Dreux mène l’enquête, lequel s’avère être un ancien ami de Sitruc. On soupçonnera tour à tour tous les personnages, jusqu’au bouquet final. Ce roman qui fait l’apologie de la pornographie (pour une auteure jeunesse, quelle moralité, bravo !), se révèle homophobe, avec la caricature d’un des employés, Alain, homosexuel notoire qui ne pense qu’à baiser, et qui se déguise en drag-quenn ! Il faut que cela cesse : une loi de protection des minorités devrait obliger à ce que tout personnage de fiction homo consacre toute sa vie au désir d’homoparentalité, porte la cravate et s’exprime correctement.
Mais le pire est dans le personnage du patron et de son épouse, un juif, bien sûr, libidineux et âpre au gain, qui exploite ses salariés : on aura reconnu la propagande la plus abjecte. Cela ne nous étonnera pas quand on sait que Gudule tient une chronique dans le journal Siné Hebdo, dirigé par un ancien criminel de guerre nazi. Elle a de plus — c’est de notoriété publique, alors n’ayons pas peur de dénoncer — été mariée avec un Arabe : Carali, lequel publie des dessins antisémites sur son site (si, si, cliquez sur « dessins de presse », et regardez le onzième dessin : Siné a été viré de Charlie Hebdo pour moins que ça !) Bref, non contente d’avoir instillé le poison du bon vieil amalgame juif / argent, Gudule n’a pas hésité à faire incinérer son personnage, au mépris des traditions juives [1], ce qui révèle son inconscient, et là encore, on devrait légiférer pour réprimer l’inconscient des gens qui ont de mauvaises pensées, car l’inconscient entraîne l’inceste, la pédophilie, et donc l’antisémitisme. L’inconscient est criminogène, c’est moi qui vous le dis ! Quant à l’inconscient de Gudule, les enfers, à côté, c’est Disneyland !

L’innocence du papillon

Cette histoire en apparence plus triviale est prétexte à tourner en dérision les valeurs familiales les plus sacrées. Une mère au foyer est saisie d’hallucinations au moment de l’orgasme : quand son mari Patrick a la trique, elle retrouve en rêve le passé de celui-ci, et se découvre petit à petit le pouvoir de le modifier. De terne employé, elle le transforme en peintre talentueux, mais ne sait que faire quand elle se découvre une rivale dans le passé, puis comprend le traumatisme secret dont est empreinte l’œuvre de son mari. Des décennies de lutte féministe sont balayées par cet hymne à l’aliénation de la femme, et rien n’arrête Gudule, jusqu’à détourner une citation de Montesquieu : « il n’est de chagrin qu’une heure de baise ne puisse apaiser. » (p. 149). On a droit au « chant des serpillières » et à des aphorismes tels que « L’humble déclaration d’un chiffon à poussière est mille fois supérieure aux balbutiements de l’art, dans le dialecte de l’amour ! » (p. 166), ou « En chaque amant un pédophile sommeille » (p. 176). L’héroïne se déclare « sauvée » quand elle a « une vaisselle sale ! du linge à laver ! » (p. 197). Bref, encore un os à ronger pour les Chiennes de garde !

Un amour aveuglant

Voilà un roman qui aura connu des tribulations, racontées dans la préface de ce volume. Gudule l’a écrit, réécrit ; il a été accepté puis refusé, augmenté, rétréci, comme un symbole du lit de Procruste en quoi consiste le monde de l’édition. Pourtant, à la lecture, on comprend que cette ode éhontée à la pédophilie ait écœuré plus d’un éditeur ! Un auteur de bande dessinée sur le retour drague une nymphette qui l’interviewe pour son fanzine. Or il est interné en asile psychiatrique et placé sous camisole chimique. Motif : ayant pratiqué le tourisme sexuel à l’âge de vingt ans, il aurait « aimé » un garçon de 12 ans en Équateur [2], et aurait pratiqué à plusieurs reprises l’énucléation (idée fixe de l’auteure dans ce volume). L’innocente nymphette s’imagine que l’homme est interné abusivement, et entreprend de l’enlever… Ce drame sanglant permet à Gudule d’instiller quelques idées étonnantes : apologie de la frénésie sexuelle : « En réglementant leurs élans charnels, on contrôle les êtres » (p. 251) ; racisme, quand un personnage est affublé de « traits négroïdes […] d’une rare animalité […] et d’admirables quenottes de cannibale » (p. 253) ; apologie du terrorisme : « il est de cette race de révoltés qui donne les héros et les terroristes » (p. 260). N’en jetez plus ! [3]

L’asile de la mariée

L’histoire commence de façon primesautière — on commence à s’habituer — par un meurtre et un viol de jeune vierge, et se poursuit par d’autres gentillesses : parricide, torture d’enfant, incendie criminel… Des recherches de « tordus de scientifiques » sont la cause de toutes ces vilenies, mais il ne vous échappera pas que l’auteure incite le lecteur à applaudir qu’un enfant « découvre l’ivresse de tuer » (p. 334), et que la victime soit « attiré par les très jeunes femmes », et rencontre une fille attirée « par les vieux messieurs », chose impossible en réalité ! Une comptine suggère les abîmes de perversité dont l’âme de Gudule est souillée : « Le bébé est très content / Il va tuer ses parents ! » (p. 365).

Bloody Mary’s Baby

Voici une nouvelle version de La mort aux yeux de porcelaine, le plus sulfureux des romans d’Anne Duguël, que j’avais déjà lu (je l’ai relu n’écoutant que mon devoir, pour m’assurer à quel point il est moralement condamnable). La version est sans doute édulcorée, suite au tollé qu’avait suscité la première version. Gudule tente dans ce roman de nous faire croire que la pédophilie n’est qu’un leurre, et trouve des excuses à ces immondes criminels dans les traumatismes de leur jeunesse. Un chanteur belge devenu rock-star, se paie la compagnie d’enfants dans ses chambres d’hôtel. Il ne les touche jamais, mais se masturbe en les regardant dormir ou en respirant leur haleine — aucun rapport, bien entendu, avec les allégations dont fut souvent victime feu Michael Jackson. Cet ignoble pédophile — il faudrait rétablir la peine de mort, ma brave dame — met un terme à sa carrière et achète un domaine fermé en Belgique, où il vit en reclus avec son cousin, qui l’initia à la sexualité, âgé de 20 ans, lui-même en ayant une dizaine (p. 445). Il y a aussi la fille handicapée de celui-ci, qui ne maîtrise pas sa violence, et consomme des mannequins humanoïdes que fabrique son père au début pour la rock-star, puis pour sa fille après le décès de la star, d’une overdose de fantasme. L’enfant protagoniste est terrorisé par les contrecoups d’une affaire de criminalité pédophile en Belgique, mais s’efforce de sortir malgré les craintes de sa mère. Il se rend compte qu’il est filmé par un vieil homme, qu’il prend pour un pédophile, et assassine avec sang-froid. La perversité de l’auteure est de finir par nous faire croire que « le monstre, c’est moi » (p. 496), c’est-à-dire l’enfant. Or au contraire, il est certain que tout enfant qui assassine un homme qui a jeté l’œil sur lui, est en état de légitime défense, et qu’il vaut mieux un innocent assassiné par un enfant qu’un satyre qui échapperait à la peine capitale. N’écoutez pas Gudule, et apprenez à vos enfants la légitime défense et le meilleur moyen de se débarrasser des pervers en impers !

Petit Théâtre de brouillard

Ce titre trompeur cache l’évocation d’une famille réunie autour d’une vieille femme grabataire à l’hôpital. Pendant que les enfants et le presque veuf revisitent leurs souvenirs, leur épouse et mère végète, et réagit à leurs propos qu’elle perçoit à travers le voile de la dégénérescence physique. Gudule en profite pour donner des leçons de sadisme : vous apprendrez dans ce roman comment limer les griffes d’un chat, scalper une innocente rouquine sous prétexte qu’elle pue, faire endosser ses crimes à une jeune fille handicapée, pisser sur le petit-Jésus (p. 545). Le crime de haute pédophilie incestueuse s’en trouve quasiment justifié dans le halo du souvenir et de l’oubli qui précède la mort. Gudule se plaît à renverser toutes les valeurs de vengeance et de règlements de compte qui fondent notre société, suggérant non pas une concurrence des victimes mais une concurrence des coupables, et ce au sein du noyau le plus sacré de la société, la famille !

Géronima Hopkins attend le Père Noël

Voici maintenant une écrivaine à succès qui fait dans la bluette roucoulante (« De la débilité en barre », de son propre aveu, p. 597), hantée par le souvenir d’un flirt écourté avec le Père Noël qu’elle aurait surpris un soir de Noël en 1955. Elle fait la rencontre d’une prétendue admiratrice, laquelle se propose comme personnage d’un prochain roman. Effectivement, sa vie de femme battue contente de son sort jure étrangement avec le style de Géronima. Petit à petit le livre prend forme, et va de pair avec une terrible vengeance des plus cyniques de l’écrivaine contre la gent masculine en général et le Père Noël en particulier. Derrière cette histoire cousue de fil blanc, on reconnaît bien l’esprit maléfique de Gudule, qui affleure dans certaines saillies apparemment innocentes : « me demandant comment diable un gros homme […] pouvait s’introduire par un aussi petit conduit » (p. 594). L’intrigue repose sur l’affirmation scandaleuse selon laquelle la fillette de douze ans, sur le point d’être victime d’un abus sexuel par un Père Noël pédophile qui lui touche le « frifri », aimerait ça et en voudrait surtout à l’adulte de ne pas avoir continué ! Pis, la victime du récit encadré se fait apologiste non seulement de la pédophilie, mais aussi de l’inceste, proposant à sa femme enceinte la perspective de prostituer l’enfant : « Ben quoi, une femelle, à douze ans, ça fonctionne ! » (p. 615). La romancière énonce sans vergogne un « théorème » selon lequel « laisser choir une petite fille de onze ans trois quarts après l’avoir initiée au plaisir mérite la mort » (p. 631). Le tout culmine avec un article de presse, chef-d’œuvre de cynisme où l’écrivaine se vante de son crime qu’elle fait passer pour la légitime défense d’une vieille dame isolée. La seule chose qui manque au bas de ce texte nauséeux, c’est l’imprimatur de l’UMP et de TF1 ! Mais après cette lecture, on craint de se mettre mal avec une auteure à succès ayant dépassé la soixantaine, alors je retire tout ce que je viens de dire : ce roman est un chef-d’œuvre qui montre la voie d’une vraie justice, moins procédurière et plus expéditive.

Les transfuges de l’enfer

Pour terminer, voici une sorte de best of de toutes les horreurs précédentes. Une bande de quasi-cadavres se retrouvent dans un asile aux techniques de pointe, où les douleurs sont atténuées par une sorte d’orgasme collectif obtenu par des moyens scientifiques, sous la surveillance d’un infirmier pour le moins en empathie. L’histoire est prétexte aux pires infamies. Je n’en citerai que deux. Celle de Louis, boulanger qui « n’avait pas son pareil pour mouler le bâtard » : il met en cloque une gamine de « pas encore quinze ans », laquelle est brûlée vive par l’épouse jalouse, et se retrouve, je cite, « Un ventre dont le liquide amniotique avait bouilli, y cuisant le bébé comme un homard dans une cocotte-minute » (p. 672) [4]. Citons enfin l’histoire édifiante de « Freddy Sirocco » ( !) coffré par les flics parce qu’il a commis l’erreur de chiper un peigne à un bourgeois qu’il avait buté, dans le but de plaire à une putain !

 Lire l’entrevue de Gudule et ses romans pour jeunes : Le Bouc émissaire (L’Instit), Aimer par cœur (L’Instit), L’Envers du décor, Étrangère au paradis, L’Amour en chaussettes, La Vie à reculons, Le Chant des Lunes, Le Bal des ombres et la série des Rose : La Vie en Rose, Soleil Rose et La Rose et l’Olivier. Pour les adultes, lire la trilogie La Ménopause des fées. Gudule a également écrit la préface de mon roman Karim & Julien paru en mars 2007. On trouvera enfin une entrevue de Gudule axée sur le fantastique sur le site Phénix Mag.
 Monsieur Vénus, de Rachilde, est un roman fin de siècle dont la fin fantastique préfigure certaines nouvelles de Gudule.

Lionel Labosse


Voir en ligne : Site officiel de Gudule


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Retrouvez l’ensemble des critiques littéraires jeunesse & des critiques littéraires et cinéma adultes d’altersexualite.com. Voir aussi Déontologie critique.


[1Voir cette question traitée dans Escalier C, d’Elvire Murail.

[2Voir aussi dans Le Chant des Lunes, une nouvelle dont l’action se situe dans le même paysage, « La mort qu’on voit danser ».

[3Et puis zut, à ce point de la critique, il me faut dénoncer les aveux que, sous le masque de l’amitié, j’ai pu extorquer à la Dame du Tarn : si Gudule s’est brutalement exilée dans une petit village du Tarn, sachez-le, c’est pour pouvoir y porter la burqa en toute liberté. Elle est en train de réunir sur place une société secrètes d’agricultrices lesbiennes en burqa, et projetterait, selon mes informations, un attentat lors de la prochaine gay pride, contre Ségolène — qu’elle nomme en privé « L’Ennemie », coupable selon elle d’avoir voulu ôter à la femme le privilège divin des tâches ménagères. En effet, m’a-t-elle dit, les cagoules, même en latex, étant désormais interdites dans les manifestations, « la burqa est la seule façon de dissimiluer son visage non encore interdite dans ce pays de m… » (c’est Gudule qui parle).

[4Les familiers de Gudule se souviennent que Louis est le prénom du quinquagénaire qui séduit la jeune fille de La Vie en Rose, roman autobiographique…

Messages

  • Fichtre, je suis démasquée ! Oui, j’avoue, j’avoue tout ! Je suis amoureuse de Philippe Val, Sarkozyste intégriste, et mes livres sont du concentré de perversion. Suite à ces critiques (admirables, au demeuranti, et d’une clairvoyance quasi extralucide), je pense que je vais m’engager soit dans les rangs de l’Opus Déi, soit dans ceux de l’UMP (je ne suis pas encore fixée) car, en effet, Satani m’habite.
    Merci, cher Lionel - que je ne crains pas, après cette mise au point salutaire, d’appeler "cher ami" -, pour m’avoir montré la voie de la repentence.
    Ousqu’il faut s’adresser, pour un autodafé ?

    • Faire un jeu de mot et se planter par distraction, je ne connais rien de plus ridicule au monde. Dans mon message précédent, il va sans dire qu’il fallait lire "Satan m’habite" et non "Satani m’habite". C’est ma fourche qui a langué... Maudite soit-elle pour les siècles des siècles, amen.

    • Répondre à cette critique avec humour relève de l’exploit ! Il ne me reste les transfuges de l’enfer à lire... Et j’avoue avoir été au cours de ma lecture, choqué, dérangé... Mais ça fait du bien, Gudule n’est pas S.Meyer qui nous sert un concentré de connerie et prétend que c’est ça l’amour... Il faut ouvrir les yeux, Gudule n’est pas politiquement correcte, mais le monde ne l’ai pas non plus. Ses romans sont juste, selon moi. J’avoue que poison est un peu tiré par les cheveux... Mais le petit théâtre de brouillard, magnifique !
      Quand à cette histoire d’apologie de la pédophilie... Il faut apprendre à lire l’ami ! Dans Géronima H, les propos de Nono reflètent la misère social... Il faut ouvrir les yeux des fois... En Afrique certains hommes violent de très jeune filles, car ils pensent que ça les protègera du sida... Le monde ce n’est pas Chanel, Versachi, Gucci... C’est le sang, les atrocités, des incestes, des violes, des pédophiles. Gudule gène car elle nous met face à un miroir !!!

      Emilie 18 ans.

      Etudiante en CPGE , écrivain (enfin essai...)

    • Ah, enfin un esprit lucide et raisonnable. Tremblez, car aujourd’hui d’innombrables lecteurs sont gravement corrompus par cette propagande nauséabonde. Homos, pédos, sados, travelos, nymphos, maudits de tous poils : une armée est en marche pour abattre nos valeurs éternelles ! Oui, par ses écrits sataniques Gudule a initié des hordes de pervers, a libéré les âmes damnées de leurs affreux tourments. Et tous ces éditeurs qui ne comprennent rien à rien en publiant des récits aussi maléfiques… Merde, mais que fait donc la police à part nous espionner sur les routes à la jumelle ? Au bûcher, au bûcher la dame du Tarn, notre sécurité est menacée !

      …Un peu de sérieux. Ces cris de cochon coincé sous la clôture sont trop enjoués pour être honnêtes. Au fond Lionel vous savez bien du haut de votre pamphlet incendiaire que Gudule est un écrivain de salubrité publique qui ouvre l’intelligence de ses jeunes (et moins jeunes, j’en suis) lecteurs en démystifiant les non dits du monde « adulte », en dédramatisant les situations par l’humour, l’ironie, et parfois au besoin par la cruauté et la crudité. Ce n’est pas par apologie du crime, ce sont ses outils pour livrer une prise de conscience clé en mains au lecteur distrait. Car il est plus efficace de ne pas tourner cent fois autour du pot crasseux pour dire ce qu’il est : crasseux. Si nommer ce qu’on préfèrerait la plupart du temps ignorer est son parti pris, c’est aussi le mien. Et c’est plus sain comme ça. Comme le dit Emilie avec à propos, « Gudule gêne car elle nous met face à un miroir ». Exactement. J’ajouterais ma propre saillie (zut ça m’a échappé) : Gudule est une source lumineuse et chatoyante qui descendrait au fond d’un puits de ténèbres pour en éclairer à la fois la vase et les diamants.
      Mais bien sûr il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

      Didier Rougeyron, journaliste et écrivain

    • Cher Didier et chère Émilie

      Je suis fort flatté que vous ayez pris au sérieux cette vraie-fausse critique amicale et vacharde. C’est la preuve que même quand je déconne, je rigole pas !